21 sept. 2023

Signes du vieillissement

 On les connaît, par exemple, la mémoire ancienne qui ressort, avec une précision étonnante, alors qu'elle n'avait pas été évoquée depuis des lustres, et son corollaire, la mémoire proche qui s'enfuit pas plutôt entrée dans le cerveau, au point d'oublier ce qu'on était venu chercher à la cave, et d'être obligé de remonter à la cuisine pour retrouver l'idée de départ ! On pourrait aussi citer les emballages qui n'ont pas du beaucoup changer en quelques années mais qui semblent de plus en plus rétifs et complexes à ouvrir. Je n'oublie pas le changement d'aspect physique, mais le moindre magazine féminin vous en rebat les oreilles à chaque parution. 

Mais il y a pire, une perplexité accrue devant le monde qui nous entoure. Je pense au harcèlement scolaire qui, hélas, fait la une des journaux télévisés et de la presse, avec ses drames souvent gravissimes. Même si je viens de dire que la mémoire ancienne ressortait, je n'ai pas le moindre souvenir de harcèlement subi ou effectué pendant toute ma scolarité. Certes, la primaire est loin dans le temps, mais je suis restée dans le même lycée de la sixième à la terminale, sans avoir connu ce genre de choses. Bien sûr il nous arrivait de nous moquer d'une fille qui s'habillait "comme une vieille" (c'est ce qu'on disait), mais on ne la harcelait pas pour autant, et la plaisanterie ne durait jamais. Bon, j'étais dans un lycée de filles, la mixité n'était pas à l'ordre du jour à l'époque, et nous portions toutes les blouses règlementaires, mais quand même, j'aimerais savoir ce qui a bien pu changer :

Des enfants élevés sans rigueur, comme des rois aux pleins pouvoirs dans leurs familles ? Le fait qu'il y ait un mélange de garçons et de filles dans les écoles ? Les fameux réseaux sociaux sur lesquels on peut dire tout et n'importe quoi sous pseudonyme, en toute impunité ? Les parents qui offrent téléphone, ordinateur, connexion internet à des enfants souvent très jeunes, alors que ce n'est pas encore indispensable ? Un mélange de tout ça ? Je n'en sais rien, je le déplore, bien sûr, mais je n'ai pas plus de remède que n'importe qui. 

Bien d'autres choses aussi me surprennent dans le monde actuel, l'écologie punitive, par exemple, les zones de non-droit dans les cités à l'instar du ghetto de Chicago, les crimes gratuits (on pense à Lafcadio dans André Gide, mais qui lit encore Gide ?), etc.. On verra ça une autre fois !

J'ai été harcelée, il y a quelques années, par un quidam dont j'avais du supprimer l'article sur Wikipédia (en fait, je ne me souviens plus du détail, mais le rôle d'administrateur sur l'encyclopédie n'est pas toujours de tout repos !), et qui, pendant trois ans, mettait un commentaire ordurier sur chaque post de ce blog. Comme je recevais un mail à chaque commentaire que je devais approuver, j'ai rapidement pu filtrer l'intrus (merci Mr Google pour vos fonctionnalités avancées de gmail), dont les méchancetés n'ont jamais pu être publiées. Au bout de trois ans, ça s'est arrêté d'un seul coup. Il est mort ? Ou a fini par se lasser de ma non réactivité ? Là non plus je n'en sais rien. Mais c'était moins grave que pour des jeunes, j'était déjà âgée donc bien moins vulnérable. 

9 sept. 2023

Où l'on se réjouit d'être vieux


 Quand on lit ça (copié/collé depuis Météo France) :

Sous l’effet du changement climatique, les épisodes de chaleur seront plus fréquents et plus intenses. Ils seront également plus précoces et plus tardifs. Le réchauffement climatique joue un rôle amplificateur et favorise une extension des vagues de chaleur au-delà de la saison estivale. La vague de chaleur de juin 2022 (du 15 au 19 juin) est un marqueur de cette précocité puisque la France n’avait jamais enregistré une vague de chaleur aussi tôt dans la saison (depuis le début des mesures en 1947). Le caractère tardif de cet épisode est lui aussi une illustration concrète de cette extension de la saison des vagues de chaleur.

La fréquence des vagues de chaleur devrait doubler d’ici à 2050. En fin de siècle, ils pourraient être non seulement bien plus fréquents qu’aujourd’hui mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre. Le contrôle des émissions de gaz à effet de serre sera déterminant pour leur stabilisation dans la seconde moitié du XXIe siècle.

On se dit qu'on a fait le plus gros, et que c'est tant mieux, parce que vivre avec une telle chaleur plusieurs mois de l'année, c'est pas vivre, c'est péniblement survivre...

Ou alors, habiter ailleurs ? Mais où ? Dans l'hémisphère sud quand c'est l'été ici ? Utopique pour le commun des mortels, encore que, si c'était possible, je me verrais bien partir à Capetown du 15 juin au 15 septembre (*) ! 

Je crains qu'il ne faille subir, on n'a pas vraiment le choix, mais on se dit que c'est bien pire ailleurs, entre incendies gigantesques, tremblement de terre et autres calamités, et que la Normandie fait encore partie des régions bénies. 

(*) Surtout que j'avais de l'embauche dans une église voisine, à Franschhoek (image d'illustration), pour tenir les orgues aux offices du dimanche.

7 sept. 2023

En pétard !

Déjà qu'on est em***** euh, je veux dire dérangé, par des coups de téléphone non sollicités pour vous vendre des travaux, des voyages, des voyances et que sais-je encore, en voilà une nouvelle : la mesure de la qualité de l'air, enquête effectuée par le bureau d'études Solid'Air, mandaté (soi-disant) par le Gouvernement, à des fins de statistiques pour améliorer la santé des citoyens. J'ai eu... 5 coups de fil, pour prendre un rendez-vous... Au cinquième, j'ai fini par accepter, en prévenant que je n'allais pas être particulièrement aimable avec ce soi-disant technicien mandaté, mais j'ai voulu voir.

Au début, ça commençait bien, monsieur aimable, que j'ai laissé entrer. Il est descendu au sous-sol, où les murs enterrés sont décroûtés depuis toujours, et a levé les bras au ciel : mais c'est très dangereux, vos murs porteurs risquent de s'effondrer et la maison avec, il vous faut rapidement arranger ça. Il ajoute toutefois qu'il n'a rien à vendre, qu'il est juste là pour donner des conseils.... Mais je n'ai rien demandé moi ! Ces murs sont comme ça depuis quarante ans et la maison est toujours debout.

Il monte au premier, où trois fenêtre étaient ouvertes. Et il a le front de me dire que ma maison était mal ventilée !!!!! Je lui fais remarquer que nous sommes à la campagne, que si des personnes respirent de l'air pollué, ce n'est certainement pas notre cas, mais il ne veut rien savoir, me disant toujours que j'aurais droit à des aides pour les travaux ;  Quels travaux, entre les fenêtres qui jointent mal et les interstices entre les poutres donnant à l'extérieur, sans oublier la cheminée, à mon avis, la ventilation, même fenêtres fermées, si elle n'est pas optimale pour le chauffage, l'est pour la circulation de l'air ! Et, de toutes façons, je n'ai rien demandé, ni conseils, ni aide financière !

Il n'était pas très content quand je lui ai signifié qu'on arrêtait là le rendez-vous, et qu'il veuille bien sortir, ajoutant qu'il était inutile de me rappeler cinq autres fois au téléphone.

Certes, cette société a pignon sur rue, j'ai vérifié, mais quel est leur but ?? Vraiment une enquête gouvernementale ?? J'ai des doutes... Pas plutôt des prestataires de services d'isolation et similaire, dans la mouvance écologique actuelle ? Parce que je doute fort que le Ministre de la Santé se préoccupe de l'état de santé des zones rurales loin de toute pollution... 

Et puis, depuis quand veut-on faire le bonheur des gens contre leur gré ?


 

5 sept. 2023

Attendre....

* Attendre un ouvrier qui doit venir entre 9h et midi et qui arrivera, s'il arrive, à midi moins le quart ;

* Attendre sur une chaise dure dans la salle d'attente d'un médecin, d'un hôpital, aux urgences, sans savoir si on est là pour deux heures ou beaucoup plus ;

* Attendre un courrier important le jour où le facteur, surchargé, passera à n'importe quelle heure ;

* Attendre à la caisse du supermarché que la mémé de devant ait fini de ranger ses courses ;

* Attendre chez le commerçant, ou au marché, quand le sac est de plus en plus lourd au bout du bras ;

* Attendre un coup de téléphone quand celui-ci, si bruyant habituellement, se tait inexorablement ;

* Attendre entre un message qui incite à la patience et le printemps de Vivaldi, qu'un correspondant puisse décrocher.


Enfin, dans la vie quotidienne, on attend beaucoup et souvent, non ?

 

La presse écrite

La presse écrite se meurt, la presse écrite est morte ! Minée par les réseaux sociaux, par les articles en ligne, les quotidiens en tête sont à l'agonie, et les patrons de presse se sentent mal. Où est notre quotidien, celui qui était sous le bras avec la baguette sous l'autre bras ? C'était autrefois, maintenant, entre la télévision et internet, on est abreuvé d'informations, et on ne va plus "acheter le journal".

Ah bon ? Et c'est Internet la principale raison ? Peut-être mais... Encore faudrait-il se la procurer la presse papier, parce que c'est le parcours du combattant, en tous cas dans mon coin au mois d'août. La maison de la presse du bourg a fermé et n'a pas eu de repreneur, et le bar-tabac-journaux du village voisin est en vacances, alors ? Eh bien il reste les supermarchés qui vendent des journaux. Seulement, quand on ne va pas y faire de courses, c'est fort ennuyeux de faire la queue pour payer son Equipe ou son Parisien...

Vous me direz que le marchand de journaux le plus proche ne sera pas toujours en vacances, certes, mais encore faut-il qu'il soit livré, et c'est souvent qu'il ne l'est pas. On arrive dans sa boutique, et le présentoir à journaux est totalement vide, sauf la presse locale qui arrive par ses propres moyens. 

Alors on comprend que la presse écrite soit moribonde, parce que si même ceux qui la préfèrent à la lecture sur ordinateur (ou pire, smartphone..) ne peuvent pas l'obtenir facilement, tous les paramètres sont en place pour un décès à plus ou moins court terme.