28 nov. 2010

Tel est pris qui croyait prendre

L'affaire Houellebecq a fait grand bruit dans le Landerneau wikipédien : cet auteur ayant repris, dans son dernier roman, La carte et le territoire, prix Goncourt 2010, de fort nombreux passages directement par copier/coller des articles de l'encyclopédie. C'est banal chez les élèves quand leurs enseignants leur demandent de faire un exposé, c'est tellement moins fatigant que de rédiger un texte, mais chez un écrivain qui se targue d'être une figure incontournable de la littérature actuelle, ça fait sourire, ou grincer des dents selon l'humeur.

Seulement voilà, partant du principe que la licence sous laquelle sont diffusés les textes provenant de l'encyclopédie impose la libre rediffusion de son contenu, un individu malicieux propose gratuitement le texte du bouquin sur différents sites internet.... au grand dam de Flammarion, l'éditeur, qui voit ainsi chuter ses ventes et crie au piratage et à la violation des droits d'auteur... ce qui fait, là aussi sourire en pensant à la phrase célèbre "faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais" !

Personnellement, je n'apprécie pas vraiment cet auteur qui me semble aussi factice que surfait, et je n'ai pas du tout l'intention de lire son ouvrage, pas plus sous forme papier que sous forme numérique, mais je trouve l'anecdote savoureuse, et les grandes envolées de manches des avocats de l'écrivain et de l'éditeur pathétiques, tant ces nouvelles donnes numériques sont éloignées de ce qu'ils ont pu apprendre à l'université.

Qu'adviendra-t-il quand les liseuses qui déjà pointent leur nez, auront atteint leur vitesse de croisière et que l'échange de livres numériques ressemblera aux échanges musicaux déjà stigmatisés par les majors ? Quand l'un récupère du contenu en libre diffusion pour l'intégrer à un texte vendu sous copyright, quand l'autre voudra prêter son livre numérique téléchargé sur sa liseuse à son copain comme il le faisait avec un livre papier, le tout dans l'imbroglio des licences... Je crois que les juristes vont bien s'amuser !

25 nov. 2010

Le Congrès des Maires 2010

Une énorme manifestation annuelle : 12000 inscrits : maires, conseillers municipaux, élus des collectivités territoriales, des tables rondes, conférences, ateliers, se déroulant simultanément de 10h à 17h, avec la participation de députés, sénateurs, et même du Président de la République ; mais c'est aussi un immense salon étalé sur trois pavillons à la Porte de Versailles, où des centaines d'exposants viennent présenter tout ce qui peut intéresser une commune, du terrain de foot à la documentation financière, en passant par les cloches des beffrois et le mobilier urbain (sans oublier les très intéressants stands des départements d'outre mer avec leur accras et leur punch...).

Lors du discours du Président de la République, mardi après-midi, le grand auditorium était noir de monde : 4000 personnes assises, et près de 2000 debout... il était bien difficile quand on n'était pas de la presse, de faire des photos, mon vieil appareil et moi, aidés de Gimp, avons fait ce que nous avons pu pour capter l'image de Monsieur Sarkozy (lequel bouge tout le temps, ce qui n'aide pas..), et la photo est de bien mauvaise qualité..

Pendant ce congrès, il y a aussi la traditionnelle réception des élus à l'Hôtel de Ville de Paris, invités par Monsieur Delanoé, où on en profite pour visiter les extraordinaires salons et leur riche décoration.


Heureusement qu'après l'effort vient le réconfort, et si on ne voit sur l'image que des carafes de jus de fruit, le champagne n'était pas loin, et les canapés et autres délicieux petits fours ont été fort appréciés.

Trois jours bien denses pour se documenter, apprendre, discuter de tout ce qui peut intéresser le fonctionnement d'une Mairie ou d'une communauté d'agglomération, des kilos de papiers, revues, livres rapportés ; trois journées aussi épuisantes que passionnantes ! A l'année prochaine !

21 nov. 2010

L'été indien ?

Entre deux averses, deux bourrasques de vent, au milieu des journées qui raccourcissent et s'engluent dans le brouillard ou le crachin, l'automne offre tout de même de bien belles couleurs.

17 nov. 2010

Bookworm

Un ver de livres ? En fait, c'est le nom d'un jeu de lettres, qui ravira les amateurs de ce genre de distraction, quelque chose entre le scrabble et les mots mêlés. J'ai découvert ça en jouant à Super Bubbles, parce que pendant le chargement du jeu, il y avait une pub pour Bookworm, comme quoi les publicités, ça marche...

Donc, le jeu consiste à faire les mots les plus longs possibles, en utilisant des lettres voisines. Chaque fois qu'un mot est créé, les lettres sont ôtées du plateau, celles qui restent descendent et d'autres arrivent par le haut pour boucher les trous. Il y a des lettres qui donnent plus de points que d'autres, comme au scrabble, des lettres vertes qui donnent des points, des lettres en or, voire en diamant, qui permettent d'augmenter le score, mais aussi des lettres en feu qui, si elles parviennent à descendre en bas du plateau sans avoir été utilisées, finissent par mettre le feu à la bibliothèque, et le jeu s'achève. Tout du long, un sympathique ver émet des sons marrants tandis qu'une rangée de livre grandit au fur et à mesure de la progression du jeu qui se déroule sur plusieurs niveaux, de plus en plus difficiles.

C'est distrayant, un peu addictif comme tous ces petits jeux, rapide, bien fait. On peut bien entendu acheter ce jeu et l'installer, il doit exister une version Windows quelque part, mais le plus simple est d'y jouer avec un simple navigateur, puisqu'il est fourni en flash sur plusieurs plateformes. J'en ai essayé deux ou trois, pour voir celui qui je préférais. Certains sont plus difficiles que d'autres (plus ou moins de voyelles, surtout de e), ou ont moins de bonus/malus, mon préféré est celui que l'on trouve sur le site de Jeuxvideo , parce qu'il est... le mieux fait !!

Alors, si ce genre de petit jeu sans prétention vous détend, allez-y et amusez-vous bien !

(*) Si certains wikipédiens passent par là, je leur précise que je ne fais pas partie des Noellistes.... ils comprendront en voyant le nom du site recommandé !

13 nov. 2010

Des routes, des lacs et des rivières

Le travail encyclopédique ne se limite pas à pêcher des perles (Cf ci-dessous) ou à nettoyer les divers vandalismes, c'est aussi un travail d'édition. Après m'être intéressée aux saints, aux églises et aux villages autour de chez moi, je suis partie un peu plus loin, vers un état américain que j'aime tout particulièrement, l'Alaska, sur lequel il y avait peu de choses sur la Wikipédia francophone, alors qu'il y avait pas mal d'articles sur la version anglophone.

On se dit qu'on va traduire quelques articles, histoire de voir, à condition qu'ils soient courts, et qu'ils aient des images, et c'est l'engrenage... Par exemple, j'avais entrepris de traduire les articles concernant les routes. Ce n'était pas bien compliqué, des routes, là-bas, il n'y en a pas beaucoup. Mais ces routes desservent des villes, quelques unes, et de plus petites localités, donc, petit à petit, j'ai traduit quelques articles sur les villes, mais de fil en aiguille, je me trouve entraînée dans une boucle sans fin.

Ce matin, partant de la Sterling Highway dans la Péninsule Kenai, j'ai traduit l'article sur la ville de Kasilof qui est au kilomètre 175 de la dite route. Mais... il y a aussi une rivière qui s'appelle Kasilof , allons-y pour la rivière.. laquelle prend sa source dans le lac Tustumena , on continue par le lac, lequel provient d'un glacier éponyme... Là, je me suis arrêtée, juste avant le glacier, parce que j'ai vu qu'il n'existait pas de catégorie Lac d'Alaska (alors qu'il y a une catégorie pour les lacs du Montana, Wisconsin, et autres états des 48 d'en bas). Donc, il fallait créer la catégorie, et pour que le pauvre Tustumena Lake n'y soit pas tout seul, j'ai vite fait traduit Bear Lake , qui est du côté de Seward. Et j'ai vu que chez les anglophones, il y avait plein d'articles sur les lacs... donc...

Enfin, il y a encore de quoi bien s'amuser. Au train où je suis partie, je crois que quand je retournerais là-bas, je vais pouvoir faire le guide ; d'accord, après avoir perfectionné mon anglais oral qui est un peu limite, et avoir appris à piloter un avion de brousse, ou un attelage de chiens, parce que ce sont les seul moyens d'atteindre certaines capitales du Yukon-Koyukuk (non, c'est pas un gros mot, c'est une région d'Alaska).


L'illustration est une photo de la rivière Kasilof, transportant ses alluvions bleus, ce qui lui donne cette étrange couleur, elle se trouve sur l'article du même nom.

12 nov. 2010

Nouvelles perles

Il y avait longtemps que je n'étais pas allée à la pêche aux perles wikipédiennes, en voilà quelques unes, récupérées récemment :

il ya 600 millions d'anner les dinosaures on tout niker et ils ont crever a cause des meteorite

Vision personnelle par le vocabulaire et l'orthographe, de la fin des dinosaures.

Le salix integra : saule de jardin est un très bel arbuste avec des feuilles c'est logique

Tout à fait logique effectivement, la plupart des arbres ont des feuilles, tout du moins à certaines saisons.

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Sur la page de discussion d'un article intitulé Forum (informatique), les deux du même auteur qui semble tout à fait brouillé avec l'informatique :

Bonjour mon fils possède un pc fixe avec le programme xp professionnel et pas possible d'installer internet y a-t-il quelqu'un qui sait me dire comment faire car avec un autre programme du nom de linux(c'est un sous programme de windows)et celui-là il prend internet mais pas avec xp professionnel ni avec vista donc attend vos réponses mais je signale que la carte réseau est bonne merci d'avance

Les linuxiens, ravalés à être des utilisateurs d'un sous-programme de Windows, vont en faire une crise cardiaque !

je viens de recevoir un mail mais celui-ci s'est fait bloqué et suis un peut inquièt car on me demande mes coordonnées ainsi que mon adresse mail alors quelqu'un peut me dire ce que je dois faire avec ce mail
merci d'avance

Là, j'ai été assez charitable pour répondre.... mais quand on voit ça, on se dit que les pirates et autres malveillants ont encore de beaux jours devant eux..

8 nov. 2010

Ils étaient environ 6000 ...

... Rangés sur des étagères ou posés en piles par terre, qui attendaient depuis plusieurs années de voir quelqu'un s'occuper d'eux. Qui ? Les livres de la bibliothèque du village qui avait fermé ses portes depuis cinq ans, vaincue par les nouvelles normes de sécurité et les bibliothèques voisines plus riches et mieux organisées. Un beau jour, ils ont été réveillés de leur torpeur, mis dans des cartons, et descendus dans une grande salle où ils ont été posés sur des tables. Et là, des gens sont venus et les ont regardés. Certains ont immédiatement été sortis de leurs rangées et emportés, d'autres ont été seulement feuilletés et reposés ensuite, la longueur des rangs diminuait, certains livres qui étaient côte-à-côte depuis tant d'années étaient séparés. D'autres allaient rejoindre les bras déjà chargés d'un visiteur, partant vers une nouvelle destinée. D'autres enfin étaient encore là quand tous les visiteurs furent partis, leur contenu, les couleurs de leur couverture, n'ayant pas réussi à les faire adopter.

Quand les lumières furent éteintes, et les volumes invendus à nouveau empilés, on entendit des chuchotements et des soupirs : Qu'allons-nous devenir ? Quel va être notre sort ? Pourquoi personne ne nous a pris ? Je renferme pourtant l'écrit d'un grand auteur... et moi, j'ai eu tant de succès à ma sortie... il y a vingt ans.. et moi, je n'ai pas une égratignure à ma couverture ni une corne à mes pages... voir disparaître un livre, c'est voir disparaître un pan de la mémoire humaine..

Mais nous ne sommes pas encore morts, s'écria un gros volume tout au fond d'un carton, nous ne sommes pas encore partis à la déchetterie ! Il paraît même qu'il y a encore quelques associations retardataires qui vont venir nous chercher. Les autres ne lui répondirent pas et soupirèrent de plus belle. Combien vont être choisis ? Quelques uns... peut-être, et les autres, ceux dont personne n'aura voulu ? Eh bien, reprit le gros livre, on nous emportera à la déchetterie... tous frémirent... mais, ajouta-t-il, nous serons recyclés, transformés en pâte à papier, et nous... redeviendrons des livres !

4 nov. 2010

De l'or en feuille

C’est l’heure exquise et matinale
Que rougit un soleil soudain.
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.

Leur chute est lente. On peut les suivre
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.

Les dernières, les plus rouillées,
Tombent des branches dépouillées ;
Mais ce n’est pas l’hiver encore.

Une blonde lumière arrose
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

François Coppée (1842-1908)



Photos prises ce jour, en milieu d'après-midi, dans mon jardin. Il me semble que le poème de François Coppée, qui s'intitule Matin d'octobre, convient tout à fait à cette belle journée de novembre.

3 nov. 2010

Connexion internet illimitée sur votre mobile !

C'est ce qui est écrit sur toutes les publicités des opérateurs de téléphonie qui cherchent à vendre des abonnements lesquels semblent fort séduisants avec les nouvaux appareils téléphoniques mobiles. Illimité dites-vous ? Ce qui signifie qu'on peut rester connecté à Internet tout le temps qu'on veut, sans limite de durée ni d'activité ? Euh... oui, non, pas tout à fait... parce qu'en fait il y a un maximum de données échangées autorisé, au-delà, la connexion se dégrade et la facture s'alourdit énormément. Mais ce maximum, exprimé en Mo, n'est pas indiqué dans les annonces publicitaires, ou alors, en tout tout petit dans un tout tout petit coin. Et d'abord, sur son mobile, comment le savoir ? Comment l'évaluer ? L'opérateur fournit-il l'utilitaire pour mesurer ? Pas à ma connaissance... même si ce genre de gadget existe et fonctionne très bien (*), mais si l'opérateur le fournissait, il ne pourrait plus alors parler d'illimité et serait bien obligé d'avouer que cette notion n'est qu'un leurre commercial !

En fait tout dépend de ce que l'on fait. Si l'on charge une page documentaire que l'on souhaite lire tranquillement pendant un long moment, sans en sortir, il est évident que le poids des données échangées sera fixe pendant tout le temps qu'on étudiera la page (à condition qu'elle ne fasse pas appel à des sites tiers pour des publicités ou similaire) et les octets ne s'accumuleront pas dans sur le compteur de l'opérateur. Mais ce cas est limite, habituellement, et c'est le principe même de tout surf sur le web, on passe d'une page à l'autre par des hyperliens, et donc, à chaque requête, une certaine quantité d'octets est échangée. Donc, à moins de n'ouvrir son navigateur sur mobile que de temps en temps, et de ne faire qu'une rapide consultation, on a tous les risques de dépasser le quota rapidement, et de se retrouver avec de bien mauvaises surprises.

Les associations de consommateurs, à juste raison, réclament la suppression de cette mention fausse d'illimité, qui est de la publicité totalement mensongère. Le plus honnête serait de dire : vous avez droit à tant de Mo (en données échangées) de connexion, et si vous souhaitez mesurer votre consommation, nous vous offrons un utilitaire à télécharger pour le faire. Mais... ça ferait restrictif, moins vendeur, et ne permettrait plus de se faire de l'argent supplémentaire en abusant de la naïveté du consommateur ! Toutefois, il paraît qu'en 2011, un projet de loi, sous la pression des consommateurs, va émerger à ce sujet, espérons qu'elle sortira réellement et que cette arnaque (faut dire les choses comme elles sont) cessera.

« On a fait trop usage du terme illimité pour désigner des offres qui ne sont pas illimitées et ne peuvent d'ailleurs pas l'être » a dit Monsieur Stéphane Richard, PDG d'Orange..... alors, si la sagesse et l'honnêteté commencent à venir, peut-être peut-on avoir de l'espoir, même si on peut déplorer que la lumière lui soit venue si tard !

(*) Le gadget sur le Mac s'appelle Istat pro. Je peux y constater, en plus d'autres indications qui n'ont aucun rapport avec ce billet, que depuis quatre heures que je suis connectée à Internet, l'échange de données a été de : in : 60 Mo et out : 15 Mo