28 déc. 2010

Les santons de Provence

Petite escapade en Provence, quelque part entre Marseille et Aix-en-Provence, dans cette région où la Montagne sainte Victoire qui se voit de partout, semble veiller sur les collines, vallées, platanes, cyprès, tuiles rouges et autres micocouliers. Dans la petite église baroque de Meyreuil il y a une splendide crêche qui tient toute une travée, avec une multitude de santons, tous animés, effectuant les gestes de la vie courante d'autrefois : il y a la lavandière, le scieur de bois, la grand mère qui tourne son moulin à café, le berger qui rassemble ses moutons, et, bien entendu Marie, Joseph et l'enfant Jésus, dans l'étable d'une maison provençale, avec l'âne et le boeuf. On pourrait rester des heures à regarder tous les détails de ce paysage, à observer tous les objets et les gens qui peuplent ce paysage, à écouter la musique des chants de Noël et le bruit de la minuscule cascade, à admirer les jeux de lumière qui animent la scène.




Et l'on ressort de la petite église les yeux émerveillés, à tel point qu'on en oublie que dans ce beau pays, quand le Mistral souffle en hiver, il secoue les platanes dénudés, et fait frissonner les pauvres humains qui sont dehors !

19 déc. 2010

Et ça continue !

Il neige sans arrêt depuis bientôt 48h, on arrive à atteindre presque les vingt centimètres ! Je crois que, malgré mon grand âge, je n'en avais encore jamais vu une telle quantité en si peu de temps dans nos contrées plutôt réputées pour leurs pluies et leur temps océanique que pour leurs paysages sibériens. Ce matin, tout l'horizon était noyé dans une brume neigeuse, les stalactites de glace du toit s'allongeaient, et on entendait des branches craquer dans les bois vaincues par le poids supplémentaire qu'elles devaient supporter.




Je crois que cette fois, il va falloir passer au traîneau à chiens pour de bon, ce sera plus écologique que le pick-up 4x4 à gros pneus, et plus efficace pour aller ravitailler qu'une auto ordinaire qui ne peut plus passer au travers d'un tel manteau blanc. Un peu d'entraînement, et à moi la course de l'Iditarod , après tout, il ne fait que -33° à Fairbanks en ce moment !!

18 déc. 2010

Paraît que c'est normal en hiver

L'accalmie a été de courte durée. Après quelques jolis rayons de soleil, hier matin, la neige est retombée, et ça continue. Voilà comment était mon jardin ce matin !

C'est joli ? Ouais, si on veut, mais ça a aussi plein d'inconvénients, dont le principal est qu'on ne peut plus sortir de chez soi : il est très difficile de rouler en voiture sur les routes départementales, et encore faut-il pouvoir les attendre, parce que les chemins ruraux sont impraticables. Alors, qu'est-ce qu'on fait ? On reste chez soi bien entendu, en remettant au lendemain, voire au surlendemain, les achats de Noël non encore faits, et les rendez-vous prévus.

C'est pas la catastrophe non plus, on a de quoi manger, et il y a de l'électricité, ce qui n'était pas le cas, il y a une trentaine d'année, dès qu'il y avait quelques flocons de neige ou quelques rafales de vent. Donc, on peut se chauffer, se faire du café, et surtout.... Internet fonctionne ! C'est l'essentiel, non ?


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Là, ci-dessous, non, ce n'est pas la vallée de la Tanana River, dans la région du Yukon-Koyukuk ! C'est la vallée de l'Eure, à une centaine de kilomètres à l'ouest de Paris.... pas la même latitude tout de même.

17 déc. 2010

Y a pas moyen...

Depuis trois ans que je suis en charge de la confection du Journal Communal annuel, j'essaye désespérément de faire comprendre aux différents rédacteurs ce dont on a besoin pour la mise en page et la fabrication de ces quelques feuillets, et c'est pas encore joué ! On précise bien, avant toute demande, qu'on veut le texte au format .doc (ou écrit sur un bout de papier). On veut bien du .txt ou similaire, mais déjà si c'est en .doc, c'est pas trop mal ; et les photos en .jpg, comme ils les ont transférées depuis leur APN (on ne leur demande pas de les redimensionner, quelle question !). Et... Non non, ce n'est pas toujours la cata, il y a eu des progrès, il arrive même que la personne arrive avec une clé usb, dans laquelle il y a un dossier, dans lequel on trouve les textes en .doc et les photos en .jpg, ou envoie par mail son texte dans un format lisible partout, et son image dans une résolution correcte. Mais... il y a toujours des irréductibles, qui utilisent un ordinateur sans savoir s'en servir, et n'ont pas la moindre idée de ce qu'est la maquette d'un journal. Alors, on reçoit encore de somptueux montages photographiques associés à des textes en Wordart bien pixellisés, le tout au format .bmp, ou encore des pages Word avec les images (qui font chacune plusieurs Mo) au milieu, ce qui fait au final un fichier énorme bien difficile à transmettre, et compliqué à récupérer. Et comment faire comprendre, comment expliquer ? Sans fâcher les gens, sans se faire engueuler non plus, et aussi, sans que ça nous fasse passer un temps fou pour tenter de faire quand même quelque chose de propre avec des choses aussi disparates ?

En fait, il faudrait tout reprendre du début, tout apprendre à des braves gens qui ne se rendent pas compte qu'ils ne savent pas (tout le monde sait que pour faire de l'informatique, y a qu'à cliquer, n'est-ce pas ?) : qu'est-ce qu'un fichier, quels sont les caractéristiques des formats d'image, que veut dire le mot résolution, qu'entend-on par dpi, pourquoi faut-il envoyer un document dans un format lisible par son correspondant, et non pas dans le format natif du logiciel que l'on a chez soi, pourquoi on n'envoie pas par mail des fichiers de 50 Mo, donc toutes ces bases qui manquent à beaucoup d'utilisateurs d'ordinateur, lesquels, hélas, n'ont pas toujours conscience qu'il leur faut les acquérir jusqu'au jour où... mais ceci est une autre histoire.

Mais là, notre boulot c'est de faire et distribuer ce journal, pas de faire de l'initiation à l'informatique, d'ailleurs, il y a un excellent club pour ça, et pas très loin du village en plus !

16 déc. 2010

On peut toujours rêver

C'est bientôt Noël, on peut rêver à tout ce qu'on aimerait trouver au pied du sapin, même si on sait que ce ne sont que des rêves. Mais on peut aussi espérer que certains pourraient se réaliser... Alors, voyons un peu :

Un Ipad, voilà un objet qu'il est séduisant, pour regarder un film ou lire un livre (et en avoir plusieurs en réserve sans se coltiner des kilos de papier à bout de bras), pour utiliser une connexion wi-fi, et pour tout autre usage qui reste à découvrir. Mais, dans le genre, j'aimerais bien aussi changer le brave eeePC qui commence à être un peu limite, alors... un Mac Book Air ? Le 11 pouces est minuscule, mais il n'a pas de lecteur de carte sd ; d'accord, il n'y en a pas non plus sur le Mac Book Pro, on se demande ce qu'ils foutent chez Apple, même le eee en a un, et c'est rudement pratique en vacances pour sauvegarder les photos et les regarder sans avoir à prendre le câble usb. Alors, le 13 pouces, à peine plus encombrant, et qui a ce genre de chose ? Ouais... mais là, le prix est effrayant ! Même si l'appareil est lui aussi, physiquement et techniquement, fort séduisant. Cependant, pour un ordinateur qui ne serait pas la machine de base, ça fait quand même beaucoup. M'enfin, on peut toujours rêver....

Et en dehors des outils high tech ? Parce qu'il y a quand même une vie en dehors de la cohabitation fusionnelle avec un ordinateur ! Tiens, par exemple, un "Bon pour un séjour quelque part entre Vancouver et Whitehorse", l'été prochain, histoire de retourner dans ces vastes paysages splendides et d'en découvrir de nouveaux.. même si avant, d'autres destinations sont prévues et programmées.. M'enfin, on peut toujours rêver....

Autre idées ? Non, pas de diamants cette année, merci ! Ni une Ferrari, déjà que j'ai du mal à garer ma petite auto et à dépasser le 80 ; Alors, bijoux, articles de mode (pouah, ça ne me ferait pas plaisir du tout), montre (ouais, une Patek Philippe sinon rien..) ? Eh bien, on attendra de voir si le Père Noël passe, et s'il a apporté quelque chose. On peut toujours rêver !

8 déc. 2010

Vue de ma fenêtre



En cette après-midi de décembre ! Et non, je ne suis pas partie dans le Yukon-Koyukuk... On se dit que c'est normal qu'il neige en cette saison, qu'il n'y a pas à en faire une telle affaire, que ce n'est ni exceptionnel ni ahurissant. Mais on ne dirait rien si... ça ne perturbait pas autant la vie quotidienne. Quand il neige sous nos latitudes, les voitures ne roulent plus, les routes sont impraticables, les camions en travers, les gens qui habitent en coteaux ne peuvent plus rentrer chez eux, les avions sont cloués sur les aéroports, et même les trains ont froid à leurs caténaires. Donc, le quotidien devient difficile, voire dangereux. Et chaque fois, on se pose la même question : comment font les autres ? Ceux du Yukon-Koyukuk par exemple, eux, c'est vrai, il n'ont ni route ni trains, et ont des traîneaux à chiens, mais, aussi, dans des lieux moins Last Frontiere, les Canadiens à Québec ou à Montréal, ou plus près de nous, les Suédois, Norvégiens et autres populations nordiques (parce que les autres européens, plus au sud, semblent tout aussi démunis que nous) ? On répond immédiatement : mais eux, ils ont l'habitude, ils sont équipés. Ce qui est vrai, et heureusement, parce que s'ils devaient arrêter de travailler et de se ravitailler plusieurs mois de l'année, ils n'existeraient plus depuis longtemps ! Mais voilà, tout ça coûte excessivement cher, et si on peut investir dans les matériels nécessaires, saleuses, sableuses, chasse-neige, etc.. quand on sait que tous les hivers on va s'en servir, il est bien plus difficile de l'envisager quand l'enneigement est rare ou très ponctuel. On se souvient de la réflexion de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, confronté aux récriminations des habitants lors d'une forte chute de neige dans sa ville, leur répondant, avé l'assent, qu'il aurait bien du mal à faire voter à son Conseil l'achat d'un chasse-neige qui serait utilisé une fois tous les dix ans, et encore !

Dans les campagnes, on pourrait aussi demander de l'aide aux agriculteurs, quand il en reste, comme ça se fait dans certains villages, ou d'inciter chacun à déneiger son bout de chemin, mais ça n'aiderait pas les aéroports à fonctionner, ni les départementales à être déblayées. Alors ? On n'a plus qu'à prendre son mal en patience en se disant ... que ça ne devrait pas durer trois mois !

En attendant, j'hésite, dois-je investir dans un attelage de chiens ou adopter un couple de rennes ?

1 déc. 2010

Une ville maudite

Katalla, et l'espoir du chemin de fer
(Document de la bibliothèque d'état d'Alaska)

C'est l'histoire d'une localité d'Alaska, située près de Cordova, au bord du golfe d'Alaska, appelée Katalla. Au début du XXe siècle, on y a trouvé du pétrole, ce qui a fait venir beaucoup de gens et la ville a vite compté pas loin de 5000 habitants. Il était même question d'en faire le terminus d'une importante ligne de chemin de fer, ce qui aurait assuré son développement et sa prospérité, mais... alors que les installations ferroviaires allaient être achevées, un violent orage les détruisit complètement, et il fut décidé que le terminus tant attendu serait installé ailleurs. Il y avait la rivière Bering, utilisée pour le trafic fluvial, mais... un bateau transportant de l'or sombra dans ses eaux ! Il ne restait plus alors que quelques installations pétrolières qui parvenaient tant bien que mal à faire vivre la poignée d'habitants qui restaient, mais... le 25 décembre 1933, la raffinerie a brûlé entièrement ! Et là, si la Poste a encore survécu 10 ans, la ville a fini par être abandonnée en 1943... Bel acharnement du destin non ?

Un espoir, dans les années 80, une compagnie coréenne voulait y exploiter du charbon. Mais, elle a vite renoncé, la viabilité économique étant quasiment nulle, d'autant plus qu'il était difficile de construire des routes utilisables sur les terrains de cet endroit, sujets à glissements et inondations, et ça en a été fini de cette éventuelle résurrection.

Des villes fantôme aux Etats-Unis (*), il y en a beaucoup. Créees par la ruée vers l'or, ou par la construction d'une route ou d'un chemin de fer, villes minières dont les filons ont été épuisés, certaines ont totalement disparu, et on a du mal à imaginer en visitant le site rendu à la nature, sans le moindre vestige souvent, que là, 10 000 personnes parfois vivaient, travaillaient, s'amusaient il y a juste un siècle. D'autres ont été récupérées et réhabilitées pour le tourisme, je pense à Kennicott-McCarthy en Alaska justement, mais aussi à Jerome en Arizona ou Fayette dans le Michigan. Peu sans doute ont eu un dessein aussi rapide que dramatique que Katalla, vraiment maudite par tous les dieux locaux !

(*) Ailleurs aussi, par exemple, les abords de Bonanza Creek, près de Dawson au Yukon, où il n'y a plus que quelques photos jaunies pour témoigner de l'intense activité qui y a régné, sans oublier les villages abandonnés des Cévennes, en France, après l'arrêt de l'élevage du vers à soie, où ne demeurent plus que quelques pans de murs en ruine...