28 nov. 2012

C'est pas bien ça !

Adhérente chez France-loisirs depuis.... une trentaine d'années, et fidèle acheteuse de livres chez eux, je reçois leur dernier catalogue et me précipite pour le regarder. Ah, tiens, ils vendent des livres dématérialisés maintenant, c'est bien ça, c'est très bien. On peut les lire sur sa liseuse ou sa tablette, ça n'encombre plus les étagères, et ça doit être nettement moins cher qu'un livre papier qu'il faut imprimer, relier, envoyer... Nettement moins cher ? Ah mais pas du tout, j'étais naïve !

En fait, le même ouvrage au format papier classique coûte 15,50 euros. Et en version dématérialisée 12,40 euros... Trois euros de moins seulement !! Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'en numérisant un ouvrage on n'économise que 3 euros ? Que donc le papier, le carton de la reliure, les frais postaux, ça ne fait que 3 euros ?? Parce qu'une fois numérisé, ça ne coûte strictement plus rien, alors qu'un livre matériel, qu'il faut imprimer en x exemplaires, ça a forcément un coût nettement plus élevé. (*)

En plus, il y a des DRM, oui, c'est précisé, ce qui signifie sans doute qu'il n'est pas facile de le dupliquer (de l'ordi sur la tablette par exemple) ou, pire, de vouloir le prêter à un ami...

Est-ce que ça ne serait pas, quelque part, se f***** de la g***** du monde ? (euh, se moquer des gens, je voulais dire bien sûr).

Oui, je sais, les droits et la rétribution des auteurs, toussa, je sais, mais dans le prix du livre numérique ou papier, à combien se monte la juste rétribution de l'auteur ? Le reste, c'est l'éditeur et le vendeur qui le touchent. Et vouloir profiter de l'engouement de la lecture sur liseuse ou tablette en offrant des titres récents dématérialisés quasiment au même prix que l'ouvrage papier frise l'arnaque.

Donc, je n'achèterai pas de livre numérique à ces prix, et continuerai à acheter des livres papier chez France-Loisirs, qui est une bonne maison même si là, elle n'assume pas vraiment (**) comme ça je pourrais toujours en faire don à la bibliothèque locale ensuite ou le prêter à quelqu'un qui a envie de le lire. Quant aux livres numériques, j'en reste aux ouvrages tombés dans le domaine public, là au moins, pas de problèmes, et c'est gratuit en plus. C'est bien aussi de relire Maupassant, Gaston Leroux, Maurice Leblanc et autres...

(*) On numérise UNE fois, ensuite, il suffit de déposer le fichier sur le site et de le télécharger, pour l'éditeur et le commerçant, à partir de là, c'est tout bénéfice : plus besoin de payer l'imprimeur, de faire un emballage, de gérer des stocks, de payer les employés qui font les colis, etc.... Allez, je veux bien à la rigueur payer 50% de moins, 50% de 12,40 euros bien sûr, mais c'est un maximum, en espérant qu'un important pourcentage de cette somme ira à l'auteur.

(**) C'est pareil ailleurs, j'avais remarqué ça à la FNAC à l'époque où les livres numériques étaient moins à la mode que maintenant, et les outils pour les lire nettement moins répandus, mais ça m'indigne tout autant maintenant !

L'image d'illustration provient de Google Image, mais si l'image est encore présente, le site, lui, ne répond plus, donc, je ne peux pas le créditer...

4 commentaires:

Dr Brains a dit…

" On numérise UNE fois, ensuite, il suffit de déposer le fichier sur le site et de le télécharger, ... "

Oh oui, tu es naïve... de penser que l'éditeur ne possède pas déjà de version numérique qu'il donne à l'imprimeur.

Il N'Y A PAS de numérisation. Ce qui justifie encore moins le prix.

Dr Brains a dit…

" On numérise UNE fois, ensuite, il suffit de déposer le fichier sur le site et de le télécharger, ... "

Oh oui, tu es naïve... de penser que l'éditeur ne possède pas déjà de version numérique qu'il donne à l'imprimeur.

Il N'Y A PAS de numérisation. Ce qui justifie encore moins le prix.

olivier a dit…

La Fnac pratique la même politique de prix.
Il faudrait connaitre le prix de l'édition d'un livre : relecture, mise en forme, correction, impression, distribution. Et puis, que ce soit en version papier ou numérique, le libraire touche sa part qui ne doit pas être minime. Pas sûr que l'écrivain touche la part la plus importante.

Anonyme a dit…

Bonjour Théoliane,

J'ignore le prix de revient d'un livre numérique, mais je peux donner une idée du prix à payer à un éditeur pour une parution à compte d'auteur (contrat type d'un an, en 2010, en France, Éditions La Bruyère) : forfait de 1400 euros pour la saisie du manuscrit, le montage et la mise en pages, le projet de maquette, la réalisation des épreuves, le montage et la réalisation de la maquette de couverture, les divers envois des maquettes (éditeur-auteur-imprimeur). Illustrations et corrections des épreuves non comprises. On paie d'avance. :o)

Pour l'auteur, ça lui rapporte 20 % du prix HT par livre vendu jusqu'à 1000 exemplaires, 25 % de 1001 à 2000 exemplaires, 30 % au delà de 2000 exemplaires. C'est l'éditeur qui fixe le prix. J'ignore si tous les éditeurs pratiquent les même tarifs.

Cordialement.

Musicaline