19 févr. 2018

Quelle honte !

Lundi 19 février, en gare de Vernon-Giverny, 7h. Un train supprimé, les gens s'agglutinent sur le quai dans l'attente du seul prévu, en provenance du Havre, qui a déjà 10 minutes de retard. Le haut-parleur indique que le train qui va arriver est déjà plein, et qu'il serait préférable de repousser son trajet vers Paris au train de 8h53 (quand on va à son travail, on explique comment à son patron qu'on aura deux heures de retard ???).

Le train arrive, effectivement bondé, de vieilles voitures grinçantes envahies de gens debout, à califourchon sur les casiers à bagage, par terre... A chaque arrêt, on perd plus de 5 minutes pour que ceux qui montent parviennent à s'insérer, à tel point qu'à Mantes, il a fallu empêcher des voyageurs de monter parce qu'on ne pouvait plus fermer les portes. Heureusement que Mantes, c'est la grande banlieue, et qu'il y avait un autre train un quart d'heure après. On finit par arriver, épuisés et en retard.

On se dit qu'en rentrant en milieu d'après-midi, il y aura moins de monde... Illusion ! Certes, la gare saint Lazare était plus calme que la semaine passée vers 18h, mais, comme il n'y a pas de train pour Rouen ou Le Havre entre midi et 16h30, tout le monde se précipite dans le 14h19 dès qu'il est affiché. Sans oublier que ces voitures ne sont pas prévues pour héberger des valises, donc, que les gens qui en ont doivent les poser sur leurs genoux pour ceux qui sont assis, ou dans l'étroit couloir entre les gens debout... Le train est parti à l'heure !!! Oui, ce sont des choses qui arrivent.

Mais quand même, on se demande si on est encore en France, ou si on est dans un pays du Tiers-Monde, et si on va bientôt voyager sur les marchepieds et sur les toits, comme aux Indes ou au Pérou, quelle honte pour un pays qui se prétend civilisé d'oser avoir un service soi-disant public aussi lamentable.

C'est bien joli de matraquer les automobilistes, avec des prix de parking prohibitifs, quand il y en a, une surveillance policière permanente, des amendes salées pour des fautes vénielles, une culpabilisation permanente sur la pollution engendrée, des embouteillages à faire frémir le plus calme des conducteurs, des routes encombrées d'obstacles ralentisseurs, quand on est infoutu de gérer correctement les transports en commun pourtant préconisés par nos édiles (qui eux, ont leurs motards, gyrophares, etc... et n'utilisent jamais le métro ou le train sinon dans des TGV qui leur sont réservés), qu'on s'effarouche des mauvaises conditions de transport des vaches vers l'abattoir, mais pas de celles des travailleurs qui prennent le train pour aller au boulot tous les jours.

Je n'ai pas pris souvent le train à l'étranger, donc, la comparaison est difficile. Aux États-Unis, le trajet New-York / Niagara, 600 kms environ, prend... 11h ! Mais dans des conditions de confort remarquables, avec un personnel attentionné, qui met un post-it devant chaque voyageur pour lui rappeler où il doit descendre, et qui apporte des petits bancs pour descendre du train parce que les quais en maçonnerie ne sont jamais aussi longs que les trains ! Au Canada, j'ai pris un train panoramique touristique, donc, rien à voir avec nos TER ou autres Intercités. Et en Russie, le wagon-lit de Moscou à St Petersbourg était très bien, si j'avais compris comment on ouvrait le robinet d'eau... Mais je ne parle pas le russe pour demander des explications à la préposée ! Donc, j'ignore comment ça se passe pour les trajets quotidiens de monsieur tout le monde. 

Aucun commentaire: