9 juin 2018

Facteurs d'avant et d'après

Autrefois, dans les campagnes isolées, on attendait le facteur avec impatience. Déjà, il distribuait le courrier, si important avant l'ère du téléphone, des SMS et d'Internet ; puis, il apportait les journaux auxquels on était abonné, histoire que l'on sache ce qui se passe dans la région, et éventuellement dans le monde, la télé étant encore rare ; et surtout, il rendait plein de services : il allait chercher les médicaments à la pharmacie, il rapportait la viande commandée ou le pain qui manquait, il transportait les nouvelles d'une ferme à une autre, etc... On le faisait entrer, il buvait éventuellement un café sur la table de la cuisine, et il repartait continuer sa tournée.

Mais Dame Administration des PTT veillait, et voyait d'un si mauvais œil ces activités annexes qui n'avaient plus rien à voir avec la distribution des lettres, qu'elle a fini par l'interdire, et les facteurs ont du obtempérer sous peine de se faire taper sur les doigts.

Les habitants de ces fermes perdues, qui voyaient à peu près à la même époque, disparaître les commerçants ambulants, ont du dès lors prendre obligatoirement leur voiture pour "descendre" au bourg faire leurs courses. Non, pas leur vélo, vous avez déjà fait du vélo en Auvergne vous ? Avec côtes et virages ? Les champions cyclistes ne trimballent pas leurs emplettes sur leur porte-bagage, eux !

Actuellement, prendre sa voiture pour se déplacer est critiqué de partout, surtout par les gens des villes qui disposent des métros, bus et tramways pour aller d'un point à un autre de leur lieux de vie. Et La Poste a réfléchi (oui, pendant cinquante ans...), se disant que les facteurs pourraient faire autre chose que de simplement distribuer le courrier, lequel se raréfie au fur et à mesure que les communications numériques augmentent, par exemple, aider les gens isolés... En leur apportant des courses commandées ou des médicaments indispensables. Tiens.. Tiens... Il leur est demandé aussi de passer chez les personnes âgées seules ou vulnérables, pour voir si tout va bien, et si ce n'est pas le cas, alerter enfants ou secours.

Une postière a d'ailleurs dit : "Ces nouveaux services font partie de notre avenir, d'autant qu'ils sont basés sur la proximité et la relation humaine avec nos clients", c'est tout à fait vrai. Le facteur est connu des clients de sa tournée, et bénéficie d'un capital confiance qu'il est fort intéressant d'utiliser pour toute ces "aides à la personne".

Et pour une fois qu'on voit une entreprise s'adapter à de nouveaux modèles, pour déjà survivre et ensuite évoluer, ça fait plaisir ! Parce qu'hélas on voit beaucoup plus souvent des gens s'arcbouter sur d'anciennes structures pour que surtout rien ne change..... (*)


(*) Toute ressemblance avec des conflits actuels serait fortuite et de pure coïncidence 

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