6 juin 2018

Vivre ou survivre avec les génériques

Concernant les médicaments vendus sans prescription, l'ANSM (*) préconise : "pour mieux informer les patients, les industriels sont invités à les suivre lors de la conception de leurs conditionnements en rendant bien visibles sur la face principale de la boîte, le principe actif, le dosage et d'autres informations comme la voie d'administration (orale, nasale, à dissoudre sous la langue...), la population concernée (par exemple adulte ou enfant)". C'est bien, très bien, il faut informer les patients, même si le pharmacien s'y emploie aussi, ça évitera (peut-être) les erreurs de posologie et les confusions.

Mais qu'en est-il des médicaments prescrits par le médecin ? Le pharmacien, sauf avis contraire, vous donnera un médicament générique. Sur votre ordonnance il est indiqué : "prendre 2 comprimés de trucmuche au lever", vous regardez votre boîte, il n'y a pas écrit trucmuche, mais tartempion.... S'il n'y a qu'une boîte, ça va, mais s'il y a plusieurs médicaments ? Faut enfourcher ses lunettes, et éplucher les indications pour savoir que le principe actif de trucmuche, c'est bel et bien tartempion. Les personnes âgées un peu désorientées ou les malades malvoyants sont à la fête !

Mais c'est pas tout. Vous prenez donc du tartempion depuis un mois, vous faites renouveler votre ordonnance, et là, on vous donne du bidule, dans une boîte d'une couleur différente, lequel bidule n'est plus sous forme de comprimé blanc, mais de gélules roses... C'est la même chose, vous dit le pharmacien qui a, entre temps, changé de laboratoire pour avoir les meilleures conditions d'achat. Et voilà la grand mère qui confond tout, se trompe, et va plus mal qu'avant !

Utiliser, quand c'est possible, des médicaments génériques, c'est bien, ça fait faire des économies à la Sécu, mais il faudrait quand même essayer de simplifier la vie des gens : exiger des laboratoires que le principe actif qu'ils commercialisent soit toujours de même format (petit ou gros comprimé, rose ou blanc, mais pas tantôt l'un tantôt l'autre..), dans une boîte de même couleur, par exemple. Le pharmacien pourrait choisir le labo qui lui fait les meilleures conditions, et le malade n'y perdrait plus son latin.

La vie est bien assez compliquée comme ça quand on est malade, sans rajouter des détails matériels gênants qui pourraient aisément être améliorés.


(*) Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé

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