2 août 2018

Transports sanitaires et Sécu

La Sécurité Sociale se plaint que les transports de malades coûtent bien trop cher et envisage des réductions drastiques. C'est vrai que trimballer les gens à l'hôpital, chez le kiné, ou le spécialiste est onéreux, mais que faire ?

Sachant qu'en zone rurale surtout, avec tous les petits hôpitaux fermés et les médecins qui désertent, il faut faire un grand nombre de kilomètres pour être soigné, et comment les faire ? En conduisant sa propre voiture ? Si c'est possible pour certains, quid des personnes âgées qui ne peuvent plus conduire, de ceux qui n'ont pas de permis et personne pour les accompagner, de ceux qui sortent d'une lourde intervention ou portent un plâtre leur interdisant la conduite ? Il faut bien qu'ils aillent là où on leur dit d'aller par un autre moyen...

Laissons tomber les transports en communs, inexistants à la campagne, et impossibles à utiliser en ville. Prendre le métro avec deux cannes béquilles et un plâtre, vous avez déjà essayé ? Prendre le train (quand il n'est pas en grève) puis l'autobus, puis ses pieds quand on est âgé ou qu'on sort d'une intervention chirurgicale (*) ?

Et même ceux qui peuvent conduire, il leur faut souvent faire une cinquantaine de kilomètres au bas mot pour rejoindre l'hôpital, et une fois sur place, quid de leur véhicule, il n'est jamais prévu de parking pour eux, ou alors ils sont tellement minuscules qu'avec une vingtaine de véhicules ils sont pleins (**). Comme, pour des raisons de rentabilité, on a regroupé les centres hospitaliers dans les grandes villes, le problème du stationnement a été rendu encore plus aigu !

Alors c'est insoluble ? Je le crains, hormis quelques cas d'abus qui sont l'arbre qui cache la forêt. Demander un forfait au chauffeur de taxi au lieu du paiement au kilomètre n'engagera pas ceux-ci à être conventionné pour ce service... Avoir des hôpitaux de proximité ? Ce n'est pas le souhait des gouvernements successifs qui, au contraire, les ont fermés à tour de bras. Avoir des médecins en zone rurale ? Là, c'est le souhait de tout élu, mais un médecin s'installe où il veut, et s'il n'a pas envie de vivre en Lozère ou dans un autre département sous-équipé, on ne peut pas le contraindre, et les incitations des municipalités restent vaines.

Donc pour conclure, vaut mieux être riche (pour pouvoir payer de sa poche le taxi) et en bonne santé (pour ne pas avoir besoin de fréquenter le monde médical), que pauvre et malade !

(*) Par exemple, pour aller au CHU de Rouen...
(**) Par exemple, le parking d'une clinique ébroicienne, en pente, minuscule et étroit, et aucune possibilité sauf chance inouïe de trouver une place dans les rues voisines. 

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