29 juin 2019

Fait chaud ??

Nenana (Alaska), en hiver, parce qu'en ce moment, il y fait 32°...

Le réchauffement climatique entraîne des périodes de canicule de plus en plus fréquentes et de plus en plus longues. Pour lutter contre la chaleur accablante, on utilise des ventilateurs ou des systèmes de climatisation qui aggravent les effets du réchauffement climatique, et c'est... Le serpent qui se mord la queue !

Comment tenter de rompre ce cercle vicieux ? Déjà, on remarque une chose. Un exemble : une voiture sur un parking en ville en plein soleil, un matin, avant le pic de chaleur, le thermomètre indique 32°. On quitte le parking pour arriver sous les arbres de l'avenue, 30°. On sort de la ville, on arrive entre arbres et champs, on descend à 27°, puis 26°. On en conclue que la bitume et le béton aggravent la chaleur, et la végétation l'améliorent. C'est pas nouveau, on a toujours su que c'était ainsi, le béton réfléchit la chaleur, la stocke la journée et la restitue la nuit, alors que les végétaux la régulent.

Donc, contrairement à ce que disait Alphonse Allais(*), il ne faut pas mettre les villes à la campagne, mais mettre la campagne à la ville ! En pratique : planter des arbres le long des avenues, dans les cours d'école et les jardins publics ; installer des murs et des toits végétalisés, des plates-bandes de plantes partout où c'est possible (**), de l'herbe et des fleurs mais... Tout ça coûte cher, en plantations et surtout en entretien, faudra prévoir des jardiniers supplémentaires ! Et de l'eau, parce que les massifs, quand il fait chaud, faut les arroser. Et puis, faudra sans doute supprimer des places de parking parce que si on met de l'herbe et des arbres à la place du bitume, les voitures, une fois de plus, ne sauront plus où se poser (en sous-sol ?).

Quant aux bâtiments, les anciens étaient, eux, construits avec des murs épais, et on tenait compte de l'orientation de la maison selon l'ensoleillement, comme, par exemple, l'infirmerie dans les Carmels réformés par sainte Thérèse d'Avila, qui étaient tous orientés au nord, pour un meilleur confort des religieuses malades (et dans le sud de l'Espagne, il fait plutôt chaud tous les étés) (***). Mais, pour d'évidentes raisons de coût, et de besoin de logements, on a utilisé des matériaux bien moins protecteurs par la suite. Et maintenant, on incite les gens à isoler, on les y aide financièrement... Y penser avant ? Mais on ne peut pas refaire l'histoire non plus..

A court terme, les pouvoirs publics, qui n'ont pas oublié la canicule de 2003 et l'impéritie de leurs prédécesseurs, multiplient les conseils et les mises en garde qu'on dirait presque que les gens ont perdu tout bon sens et que c'est la première fois qu'il fait un peu chaud en France : hydratez-vous, fermez les volets en journée, ne faites pas d'efforts intempestifs sous le soleil, surveillez les bébés et les personnes fragiles, etc. Jusqu'aux mairies des villages qui climatisent la salle des fêtes et y accueillent les administrés, avec des bouteilles d'eau sans doute aussi... Sans parler des différents médias qui nous échauffent les oreilles avec leurs précautions rabâchées à longueur de journée, ce qui est un comble, n'est-il pas ?


(*) Paraît que c'est même pas lui qui a dit ça.
(**) Par contre, il faut éviter de faire comme au Musée des Arts Premiers, quai Branly à Paris, où, devant le musée on a planté une telle jungle en broussailles qu'on a du mal à repérer où se trouve l'entrée !
(***) Sauf que, pour rester fidèle à la fondatrice, tous les carmels ont eu, après, leur infirmerie orientée au nord, oui, même dans le nord !!!

23 juin 2019

Une porte mystérieuse

C'était un beau matin, en semaine, où je m'étais assise dans l'église du village que je fréquente habituellement, pour souffler entre deux courses, méditer, ou prier. Il n'y avait personne. Un monsieur entre, il portait de gros gants de caoutchouc, genre chantier,  se dirige d'un bon pas le long de la travée de gauche, en direction de la petite porte de la sacristie, j'entends un bruit de clé dans une serrure, et.... Il disparaît !

Je me redresse. La petite porte de la sacristie était fermée, et je ne l'avais pas entendue se fermer... Ben qu'est-ce que ça veut dire ? On ne joue pas à Harry Potter ici, on ne passe pas à travers les murs ! Où a-t-il bien pu passer ? Où allait-il ?

Je me lève et remonte la travée à mon tour, pas de monsieur... Et c'est là que j'avise, planquée derrière un pilier, entre sainte Anne et une Pièta, une porte étroite entrouverte que je n'avais jamais remarquée, depuis pourtant des décennies que je fréquente ce bâtiment.

J'avoue ne pas avoir osé pousser un peu le battant, j'ai juste vu qu'il y avait de la lumière, donc, le monsieur est passé par là, mais pour aller où ?

Renseignements pris, cette porte donne accès à un escalier qui monte au clocher, escalier paraît-il bancal, surtout vers la fin(*), qui débouche sur une plate-forme constellée de déjections de pigeons. Et le monsieur est un ouvrier communal qui vient régulièrement pour ôter les cadavres des dits pigeons (d'où le port de gants de caoutchouc).

Voilà le mystère éclairci ! Mais tout de même, venir là régulièrement depuis bien longtemps, et n'avoir jamais remarqué l'existence de cette porte, alors que cette église n'a pas la taille de Saint Sulpice quand même !

vous voyez une porte ??

Oui... Une fois passé, en se retournant, on la voit !




(*) Je ne risque pas de demander au curé ou à la mairie d'y aller....

22 juin 2019

On ne gaspille pas !

Si ma génération n'a pas connu la guerre, nos parents l'ont vécue, et nos grands parents en ont vécu deux ! Alors on a été élevé dans le grand principe que la nourriture c'est sacré, on ne doit pas la gaspiller.

* Mange, les petits chinois n'ont rien à manger, eux (*)
* Finis ton assiette, tu n'as qu'à ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre
* Tu n'as plus faim ? Tu ne veux plus de tes légumes ? Alors, va jouer, quand on n'a plus faim pour les légumes, on n'a pas faim pour le dessert.
* On ne jette pas de pain !

Et tout ça est tellement ancré dans l'inconscient que l'on continue à ne décongeler que le pain qui sera consommé, et à utiliser tous les restes pour de nouvelles préparations, ne jetant que le fruit pourri ou les fanes de radis (**).

Sans doute que les enfants actuels, dont les parents n'ont pas connu de privations, et dont les grands parents ont vécu les Trente Glorieuses, seraient horrifiés de ces réflexions, et protesteraient à grand cris qu'ils sont brimés et vont en référer à SOS enfants battus, mais pourtant c'était ainsi, et on n'en est pas mort.

Il paraît qu'on y revient, et à grande échelle en plus, en cherchant à utiliser les invendus des grandes surfaces, et les plats non consommés des cantines scolaires ou d'entreprise, parce que voir détruire des denrées alimentaires encore mangeables plutôt que de les donner aux associations caritatives, parce que ce n'est pas rentable, est vraiment choquant. Parce que les bénévoles n'ont pas toujours les moyens d'aller les récupérer facilement ? Parce que si une denrée est douteuse et qu'un consommateur est malade, c'est la grande surface qui est en faute ? Parce que ce qui est donné est ce qui sera acheté en moins le lendemain et que ça fait perdre trop d'argent ? Un peu tout ça sans doute ; sans doute aussi une législation trop tatillonne et trop complexe (***).

Dans certains coins, en Belgique entre autres, des petits commerçants, ou petits producteurs de fruits légumes, mettent à la disposition des plus pauvres (en fait de tout le monde, même si c'est au départ proposé aux plus démunis) leurs invendus, pain, viennoiseries, fruit très mûrs, etc.. Mais je suppose qu'en France ce serait interdit parce que ça attirerait les rats et les chiens errants, parce que ce ne serait pas "aux normes sanitaires" et qu'on devrait verbaliser... Qui ?

Une conclusion ? Obésité et gaspillage chez les uns, malnutrition et carences chez les autres, tout ça est bien mal réparti et bien mal parti !


(*) à l'époque...
(**) et encore, certains devaient en faire de la soupe, ou le donner aux lapins quand ils en élevaient.
(***) en France, on est les rois du "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?"

14 juin 2019

Haro sur le plastique

Il paraît qu'on est envahi de bouteilles et autre sacs plastique, qu'il y a de véritables îles qui dérivent sur les océans, des tortues étouffées, des poissons morts, et qu'il faut vraiment faire quelque chose si on ne veut pas être définitivement submergé par nos déchets.

Quand on voit la poubelle dédiée aux papiers/plastiques se remplir à toute allure, on comprend vite pourquoi on est envahi. Que faire ?

Les bouteilles d'eau sont en plastique, les récipients alimentaires, que ce soit en grande surface ou chez le boucher du coin, le sont aussi. Par contre, les sachets plastique ont disparu, et ça s'est fait sans bruit, tout le monde revenant aux cabas d'antan sans se plaindre. Chacun a son petit sac pliant ou son tote bag(*), souvent offert par le commerçant qui se fait de la pub et arrange le client. Ça évite les horreurs comme celles que j'ai pu observer autour d'une décharge mal maîtrisée au sud de Ouarzazate au Maroc, où, sur des kilomètres, il y avait des sacs plastiques accrochés aux buissons, flottant au vent...

Alors, que pourrait-on faire pour les bouteilles ? Remettre en vigueur les consignes ? Il paraît que c'est fait en Allemagne, alors pourquoi pas chez nous ? On a connu (enfin, moi j'ai connu) ça autrefois, et ça semblait normal, on rapportait la bouteille vide, on en prenait une autre. Compliqué à mettre en place ? Les grandes surfaces savent bien installer des stands pour leurs promotions, ils pourraient le faire, avec un système de tickets ou de jetons, mais sans doute n'est-ce pas leur intérêt financier.. Pour le petit commerce, c'est certainement moins évident, mais avant l'ère des supermarchés, l'épicier du coin y arrivait, alors ??

Quant aux emballages plastique, pourrait-on les remplacer par du carton ? D'accord, le carton, c'est du papier, le papier, c'est un arbre, et quid de l'étanchéité ? Il y a certainement des chercheurs qui pourraient se pencher sur la question, s'il y avait une réelle volonté de le faire.

Mais, en admettant qu'en Europe on diminue drastiquement les plastiques dans la vie quotidienne, il faudrait que les autres pays en fassent autant, et ça, c'est pas gagné, et que, pour ce qui reste, on puisse mieux le recycler que ce qui se fait actuellement, et c'est pas gagné non plus !!

Disons qu'on laisse de sacrés chantiers à ceux qui nous suivent.....



(*) Il  n'y a pas longtemps que je connais ce mot, alors, je le place ! A ne pas confondre avec l'IT bag qui n'a rien à voir, mais qui peut par contre être vintage, le vocabulaire de la mode est devenu fort riche n'est-il pas ?

9 juin 2019

Talent et enthousiasme

Quatre jeunes musiciens, deux violons, un alto et un violoncelle, sont venus offrir une série de concerts durant le week-end de Pentecôte. Tous ont eu des prix prestigieux, et des maîtres de grande valeur, et ça se voit, ou plutôt ça s'entend !

Un régal de justesse tant dans le jeu que dans le rythme, une précision dans l'exécution et une virtuosité dans certains passages leur ont valu des salves d'applaudissements des spectateurs.

Ils devraient faire parler d'eux très vite, c'est en tous cas ce qu'on leur souhaite, parce qu'ils nous ont procuré un grand moment de joie musicale, tant ils savent transmettre leur enthousiasme et leur plaisir de jouer ensemble.

Il s'agit de Grégoire Girard, Mickaël Riedler, Vuokko Lahtinen, et Irène Jolys, qui ont interprété des œuvres d'Erno von Dohnanyi et de Borodine, dans l'église de Croisy-sur-Eure. Merci à eux !



8 juin 2019

Les millenials


C'est quoi ça ? Ben quoi, la génération Y évidemment ! Les Digitals Natives si vous préférez. Enfin, les personnes qui ont actuellement entre 25 et 35 ans, nées avec Internet.

D'après 01.Net, cette génération Y serait tout à la fois interconnectée, individualiste, impatiente et inventive, mais aussi adeptes de l'économie de partage, appelés à changer d'emploi très souvent, aimant les open spaces et autres espaces de coworking.

Ils sont donc le fer de lance des mutations à venir, et doivent éclairer les seniors à mieux comprendre et à s'adapter à la révolution numérique qui est inéluctable.

Mais est-ce bien vrai tout ça ?

Pas tout à fait... Il s'agirait plutôt d'un mythe, déjà parce que tous ces millennials ne sont pas tous logés à la même enseigne. Si certains prônent l'économie de partage, c'est que la précarité de leur emploi ne leur permet d'acquérir des biens, ni d'ailleurs de garder un emploi stable.... Quant au fait d'être né de la cuisse d'Internet, si ça leur permet de manipuler aisément SnapChat et similaire, dès qu'il s'agit de remplir un formulaire administratif en ligne, ils sont aussi impuissants que leurs aînés ! Sans oublier qu'ils n'ont jamais appris à "mettre les mains dans le cambouis" en bidouillant leur ordinateur et ses logiciels, comme l'ont fait leurs parents aux prises avec le DOS, ou Emacs !

En fait, l'enquête conclue que nous sommes tous les millenials, que ce n'est pas une question d'âge, de génération, qu'entre les jeunes et les moins jeunes, les mœurs n'ont jamais été aussi homogènes, tous voulant gérer leur vie comme ils l'entendent, s'habiller comme ils le souhaitent, travailler régulièrement sans flexibilité imposée. Mais ce dont ont joui les seniors, les baby-boomers, sans oublier les soixante-huitards (attardés, évidemment) : par exemple, quasiment pas de chômage, on partait d'un poste le matin, pour en intégrer un meilleur l'après-midi, ils en sont privés ; quant à la révolution numérique, ils n'ont pas eu la chance de connaître et d'utiliser Windows 3.1 sur un écran monochrome, ce qui est un manque culturel irréparable !

Merci à la toujours excellente revue 01.Net qui m'a inspiré ce billet.

Quant à l'image d'illustration, elle m'a fait penser à une blague, déjà ancienne, qui montrait un petit garçon en admiration devant le phono à manivelle de sa grand mère, et disait à son copain : "tu as vu ? Mémé elle a un tourne disque qui n'a pas besoin d'être branché ! C'est autrement mieux que le mien"