16 déc. 2019

Devoir de mémoire

Il est bien connu qu'en vieillissant, la mémoire proche s'efface très vite alors que la mémoire ancienne ressurgit. Et c'est ainsi qu'on s'aperçoit, en évoquant quelques souvenirs, que la vie a bien changé en un demi siècle !

Dans mon lycée, au début des années soixante, le règlement précisait qu'il était interdit de venir en pantalons au-dessus de 0°, sauf pour celles qui venaient en mobylette... Je précise qu'il s'agissait d'un lycée de filles (la mixité scolaire n'existait pas encore dans le secondaire, sauf rares exceptions), à Paris,  tout à fait laïque. De nos jours, des filles en jupe au lycée, ça existe encore ? Et les mobylettes ont disparu au bénéfice d'engins variés, trottinettes, scooters électriques, ou autres.

Dans le même lycée, au cours d'instruction civique (ça existe encore ça ?), on nous apprenait que les députés étaient très peu rémunérés afin qu'il ne briguent pas le poste pour des raisons financières. Je crois que le monde a changé...

A cette même époque, on n'avait pas encore appris le parler "politiquement correct". Par exemple, on parlait d'un infirme, pas d'une "personne en situation de handicap", ce n'était absolument pas dévalorisant, n'empêchait pas de lui donner un coup de main, et c'était bien plus vite dit ou écrit !

Le petit commerce (que l'on nomme actuellement "de proximité") était florissant. On partait chez l'épicier, le cabas à la main, avec son pot à lait et ses consignes de bouteilles. On revenait avec le pot rempli, les bouteilles échangées contre des pleines, et des petits-suisses dans un carton paraffiné. Pas de plastique dans tout ça, pas de poubelles qui débordent d'emballages non recyclables, alors on se marre quand on voit une certaine passionaria se plaindre que les anciens leur ont bouffé leur environnement et leur avenir...



Bon, d'accord, on fumait n'importe où, y compris dans les lieux publics comme les cafés et les restaurants, et on roulait en voiture à la vitesse que l'on voulait, sans ceinture de sécurité, ce qui n'était pas le meilleur pour l'espérance de vie... Mais on avait de nombreux médecins qui ne demandaient pas trois semaines pour un rendez-vous et qui, oui, comme je vous le dis, se déplaçaient à domicile pour les patients cloués au lit.

Tout n'était pas parfait, loin s'en faut, on travaillait un minimum de 40h par semaine, on partait en retraite à 65 ans, seuls les plus riches avaient la télé, et les plus chanceux le téléphone. Ne parlons pas des smartphones et d'Internet...

On se demande comment on pouvait vivre en ce temps là !

P.S. On remarque sur l'image d'illustration, que l'actrice porte un foulard, c'était très à la mode à l'époque... Maintenant aussi, mais pour de toutes autres raisons !!!

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