5 déc. 2019

Panique à bord

Township Alexandra à Johannesburg (Afrique du Sud)

Ils sont devenus fous ! Mardi matin, je vais tranquillement prendre de l'essence à ma pompe préférée avant d'aller faire quelques courses pour ravitailler le foyer. Plus d'essence ! Ah bon ? Oui, dévalisée la dame qui me dit qu'elle sera livrée l'après-midi.. Bon, je vais aller aux pompes du supermarché, mais là, non seulement il y avait une queue monstrueuse aux pompes, mais plus une seule place sur le parking ! C'est la guerre ?? Ben non pourtant, la panique seulement. Oui, on sait qu'il y a une grève générale dure prévue pour le 5 décembre, et qu'il y a quelques dépôts pétroliers fermés, mais si les gens ne se précipitaient pas tous pour faire le plein et tenter de remplir des bidons, et faisaient leurs courses normalement, il ne se passerait rien de grave, alors que là, c'est la terreur générale...

J'y retourne le lendemain, parce que je n'ai plus qu'un quart de réservoir, et là, c'est pire, une queue à la pompe qui s'étale sur plusieurs centaines de mètres, et plus du tout d'essence au supermarché. J'abandonne. On verra bien, j'ai de quoi manger pour plusieurs jours, et de quoi aller ravitailler ensuite au village le plus propre, et n'ai plus à faire 60 kms aller retour pour aller travailler. Mais quand même, est-ce bien raisonnable cette panique collective ? Surtout de la part de retraités qui n'habitent pas une campagne isolée ? Ils ont connu Mai 68 ? Oui, moi aussi, mais à l'époque, je roulais en Solex, et il n'y a pas plus économique.

De toutes façons, on n'y peut pas grand chose, la panique engendrant la panique, il faudra attendre que la situation sociale se calme pour y voir plus clair, mais tout de même, les Français devraient regarder un peu plus loin que le bout de leur nez, dans des pays d'Afrique ou d'Asie, du côté du township Alexandra à Johannesburg (*), par exemple, pour mesurer la chance qu'ils ont de vivre dans un pays assez riche pour assurer la subsistance de la majorité de ses habitants, au climat confortable, et aux paysage variés.. Peut-être râleraient-ils un peu moins souvent ?

Parce  qu'il y aura toujours des privilégiés qui n'ont aucune conscience de l'être, des malheureux qui ratent tout ce qu'ils entreprennent, des inconscients qui disent "après moi le déluge", des hypocrites qui érigent en dogme la phrase célèbre "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais" et tout un lot de braves gens qui subissent tout ça.

(*) Cet abominable Township (à côté, Soweto est luxueux) où s'entassent de pauvres gens, et, dans un genre très différent, l'entrée de Buchenwald en Pologne, sont les deux endroits au monde qui m'ont le plus bouleversée.

Aucun commentaire: