20 juil. 2011

Un bout du monde

Ayant entrepris la traduction systématique des articles sur les villes et villages d'Alaska et du Yukon depuis la wikipédia anglophone, j'ai d'abord commencé par les lieux que je connaissais, ce qui me permettait de retrouver quelques documentations supplémentaires, et des photos personnelles éventuellement aussi. Et puis, petit à petit, je suis partie plus loin, vers des endroits que les touristes ne visitent pas autrement que virtuellement, et me suis retrouvée dans la région de recensement de Bethel. Où c'est ? Loin... à l'ouest de l'Alaska, sur la mer de Béring, au sud de Nome, près du delta du Yukon et du Kuskokwim, les deux grands fleuves locaux. C'est une région assez plate, plus ou moins marécageuse, remplie de lacs, rivières et ruisseaux, où l'hiver est rude et long, comme dans le reste de cet état, certes, mais son isolement rend la vie des habitants encore plus difficile qu'ailleurs. En effet, il n'y a pas de routes (goudronnées ou pas) dans ce coin, on y circule en motoneige l'hiver, sur ce qu'ils appellent des ice roads, plus ou moins bien matérialisées. On utilise les rivières l'été comme voies navigables, sinon, il reste les petits avions et hydravions. Certains villages ont une piste d'aérodrome qui peut accueillir quelques appareils. Toutefois, cet éloignement rend le prix du carburant (qu'il faut acheminer difficilement) très élevé.

Qui sont les habitants de ce bout du monde ? Parce qu'il y a des habitants, répartis sur de nombreux petits villages allant de 10 à 500 personnes (ils sont 3000 à Bethel quand même). Ce sont en majorité des Yupiks, apparentés aux Inuits, qui vivent actuellement comme ils le font depuis des siècles, de chasse, de pêche, et de cueillette.. Ce sont des citoyens américains, exactement comme le buisness man de New-York, même s'ils ne se ressemblent pas, et s'ils dépendent administrativement plus de leur propre gouvernement tribal que des instances fédérales et parlent leur propre langue, l'anglais étant enseigné dans les écoles. Oui, il y a des écoles, et même des postes !

Aller là-bas ? Bien sûr c'est possible, et je ne doute pas de l'hospitalité des autochtones, mais c'est toute une aventure ! Prendre un avion depuis Anchorage qui n'est qu'à 650 kilomètres de Bethel, bien sûr à vol d'oiseau, de toutes façons, il n'y a pas de routes, pour environ 300 dollars, et ensuite, circuler en kayaks sur les nombreuses rivières. Par contre, il ne faut pas espérer trouver un motel ou un restaurant tous les cent mètres... Il y a aussi la solution du traineau à chiens l'hiver, mais il faut supporter les très grands froids (entre -15° et -40°), donc, à moins d'entreprendre une étude ethnologique sur les Yupiks, et être mandaté et subventionné par un musée, ce n'est vraiment pas une destination pour le "tourisme de masse" ni pour les voyages organisés des seniors !

Bon, et maintenant ? Si je me dirigeais un peu plus au nord, vers Nome ? On y a trouvé de l'or à la fin du XIXe siècle, il doit bien rester quelques villes fantômes....

Il n'est pas facile de trouver des photos de la région de Bethel, ce site en présente quelques unes, alors, si vous voulez avoir une idée des paysages et de la vie des habitants de ce bout du monde...



2 commentaires:

Upsa a dit…

Très joli endroit. Merci pour cette belle découverte.

cajera a dit…

Est ce qu'il peuvent "twitter" dans cette région éloignée du reste du monde ?
On a bien du mal à imaginer que des gens vivent dans des régions si rudes