9 sept. 2013

Y a pu d'saisons !

La météo est un grand sujet de conversation, et pas seulement chez les Anglais, pourtant réputés pour cet exercice. Et dans ce domaine, on a toujours la mémoire bien courte. Quand il pleut pendant tout l'été, on raconte qu'on n'a jamais vu ça, ou alors, si la neige paralyse les routes quelques jours en hiver, on râle en disant que c'est inadmissible et que le monde change trop ; pareil s'il se met à faire bien chaud en juillet, ou si le froid est vif en février.

C'est vrai que sous nos climats tempérés, les choses sont bien plus variées que sous les tropiques, ou au pôle, mais dès qu'il se passe quelque chose qui dérange la vie quotidienne, on en vient à accuser le diable et son train ! Autrefois, on stigmatisait les spoutniks et tous ces machins qu'on envoyait dans la Lune, maintenant, on brandit le changement climatique ou les déchirures de la couche d'ozone, et pourtant...

En relisant les chroniques historiques, on relativise, parce que des grands froids, par exemple, avec neige abondante, il y en a déjà eu, et des pires. Certes, on pense toujours à l'hiver 1710 à Versailles, où le vin gelait dans les verres, mais avant il y en a eu aussi : en 821, toutes les rivières de la Gaule étaient gelées, on y passait dessus à cheval et avec les charrettes. L'hiver 1124, il a neigé si fort et si longtemps que les gens mourraient de froid, ainsi que les poissons des rivières pris dans les glaces. Plus près de nous, en 1830, l'hiver a été particulièrement rude en Europe puisqu'il a neigé juqu'en Espagne et en Italie. En France, il faisait -28° à Nancy, -17° (seulement) à Paris, et comme nos aïeux n'avaient pas nos chauffages et nos protections, il y eut une énorme mortalité, des gens et du bétail. Encore plus près.. L'hiver 1954, celui où l'on a fait connaissance avec l'abbé Pierre, j'ai vu de mes propres yeux d'enfants la Seine charrier de gros blocs de glace en amont de Paris.

Voilà pour le froid, mais on pourrait trouver le même genre de documentation pour la chaleur excessive, les pluies diluviennes, ou les sécheresses dramatiques. Alors, rien de nouveau sous le soleil (ou sous la neige..) ? Si, certainement que les activités humaines, bien plus "industrielles" qu'en 1830 et a fortiori sous Charlemagne, ont un impact non négligeable, mais à l'échelle d'une vie humaine ? N'avons-nous pas trop souvent la mémoire courte ? On croit qu'on "n'a jamais vu ça" alors que...

Pour ceux qui ne connaissent pas Le Gorafi, un article de circonstance.

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