21 déc. 2013

Non, moi je ne veux pas d'Internet !

... M'a dit un ami (*) sur un ton qui n'admettait pas la moindre discussion, mais... Il me téléphonait, depuis son mobile, dans des conditions de réception et d'émission aléatoires, pour me demander un document dont il avait besoin pour une instance que nous fréquentons ensemble.

Conversation un peu surréaliste :

- Mais comment veux-tu que je te l'envoie par téléphone ?
- Tu sais quand même bien écrire un SMS, non, tu n'as qu'à le faire !
- T'envoyer une série de documents par SMS ?? Tout est transmis par mail avec les pièces jointes qui vont bien.
- Mais moi, je n'ai pas de mail, je n'en veux pas et n'en voudrais jamais !
- Alors comment veux-tu qu'on fasse ? Qu'on photocopie les documents, et qu'on prenne la voiture pour venir te les apporter ? Pas vraiment rentable et bien chronophage non ?
- Et la date de la réunion, je ne la sais pas non plus, "on" ne me l'a pas donnée, on aurait quand même pu m'avertir... Par téléphone, tout le monde a le téléphone et tout le monde n'a pas internet
- Euh... Elle a été envoyée à tous par mail il y a quelques jours
- Mais je t'ai déjà dit que je n'avais pas de mail et que...
- Oui, je sais, mais s'il fallait téléphoner individuellement à 20 personnes, ce ne serait....

Insoluble ! Quand toutes les transmissions d'une instance associative se font par internet, celui qui s'y refuse se trouve totalement marginalisé. Sachant que les participants sont tous distants de plusieurs dizaines de kilomètres, il est tellement plus facile de se transmettre les documents "virtuellement" (de les amender ensuite et de les renvoyer éventuellement) que de faire de la route, de dépenser de l'essence et du temps, ainsi que du papier pour les photocopies. Il est aussi beaucoup plus rentable d'envoyer une information par mail à 20 personnes que de leur téléphoner individuellement au risque de ne pas les trouver au bout du fil et de devoir recommencer sans en oublier.

Peut-être faut-il déplorer cette omniprésence d'internet dans la vie quotidienne et son côté absolument indispensable ? Et se demander comment on faisait avant ? Mais alors, il faudrait aussi se demander comment on faisait avant le téléphone et les photocopieuses !!

Sans doute qu'il y a eu les mêmes réticences à l'époque. Sans doute a-t-on entendu dans le passé : "Je n'aurai jamais le téléphone, je ne vois pas à quoi ça pourrait me servir, et puis, être sonné comme un valet, pouah !"... Pour ensuite déplorer : "Pourquoi j'ai été averti le dernier ? C'est inadmisible, pourtant "on" sait bien que le courrier de la Poste met plusieurs jours à arriver...".



(*) Je précise qu'il ne s'agit pas d'une personne âgée... Ni même d'un jeune retraité....

2 commentaires:

Upsa a dit…

Bah envoie lui envoyer avec des signaux de fumée, en morse via le télégraphe ou bien par pigeon voyageur :-)
Et le tam-tam voire la cabrette ;-) p'têt que ça fonctionnerait :-D

SM a dit…

C'est quand même extraordinaire que, en 2013, et bientôt 2014, il s'en trouve encore pour refuser par principe Internet, ses communications instantanées, sa praticité.

Je conçois tout à fait qu'on puisse se méfier de tout un tas de choses sur Internet : le bruit généré, les rumeurs, les informations à n'en plus finir, les risques inhérents à la vie privée, etc. Mais rejeter même le principe du mail...

Enfin, on va dire que ton interlocuteur est de la race des irréductibles Gaulois ronchons adeptes à jamais du "tout fout le camp et tout était toujours mieux avant". Il en faut aussi, ça a son charme... :D