16 juil. 2015

Partir... Revenir...

Pluton, un peu loin, et pas très accueillant
"Voyager, c'est aussi revenir sur les lieux qu'on a aimés, ceux, peut-être, où on a noué des amitiés. C'est aussi, avec le passage du temps, retrouver une part de soi-même, inscrite sur une terre désormais moins étrangère. Les retours permettent aussi de comparer avec ce que l'on a connu autrefois, à une époque où les changements sont rapides." (1)

Voilà sans doute pourquoi je suis allée une bonne douzaine de fois aux États-Unis, et pour la quatrième fois dans  trois mois, je retourne en Afrique du Sud. Tous ces voyages, à coût et durée semblables, auraient pu être différents, j'aurais pu découvrir de nouveaux pays, de nouveaux paysages et coutumes, une nouvelle cuisine. Mais non, je préférais retourner dans des lieux déjà vus et particulièrement aimés. Je pense à l'Alaska, l'Arizona, Yellowstone, New-York et surtout Chicago dont je ne me lasse pas.

L'Afrique du Sud, c'est un peu différent. Mon tout premier séjour là-bas s'était déroulé moins de dix ans après la chute de l'Apartheid, et tout y était à réinventer. Il y avait encore des hectares d'immondes townships autour des villes ; les cartes routières étaient imprécises, les villages Noirs n'y figurant pas encore. Mais on sentait un frémissement, comme ce jeune réfugié politique Rwandais, parti de chez lui suite aux événements connus, qui avait trouvé asile, alors qu'il était du plus beau noir, dans un pays qui, si peu de temps avant, l'aurait, au mieux, promptement éjecté (**).

Au fil des années et des autres visites, on a vu les townships s'améliorer, lentement, certes, mais le chantier est tellement immense ; les cartes routières et les panneaux indicateurs bien plus fiables, les gens plus détendus, même si l'insécurité reste encore un problème grave dans ce pays (***). On verra bien cette année ce qu'il en sera !

Du coup, à force de fréquenter les mêmes villes étrangères, on finit par avoir des points du chute auxquels on tient, à la grande surprise du voyagiste à qui on dit qu'à Chicago on veut descendre dans tel hôtel, ou à Capetown dans tel autre, alors qu'il pouvait proposer autre chose... Comme quoi, on voyage aussi avec ses habitudes !

C'est vrai qu'il y a des endroits que j'aimerais aussi revoir, les somptueux paysages de l'Alberta et de la Colombie Britannique, Ushuaïa et, un peu plus loin le glacier Perito Moreno, les routes désertes du Yukon, et en beaucoup plus près, la superbe ville de Valogne dans le Cotentin (là, il suffit de sortir sa voiture un beau matin). C'est vrai aussi qu'il y a encore plein de lieux sur Terre que j'aurais aimé connaître, Hawaï, la forêt amazonienne, ou encore la Nouvelle-Zélande, mais tout n'est pas envisageable, entre les inconvénients de l'âge et les possibilités financières !

Enfin bon, on n'a qu'une vie..... Pour Mars, je suis née trop tôt et pour Pluton, encore plus !!!



(*) Le guide du voyageur autour du monde - Gérard Chaliand-Sophie Mousset - Éditions Odile Jacob - 2006 - page 309
(**) En plus, il parlait parfaitement le français, ce qui était bien utile dans son métier de guide. 
(***) Que les touristes peuvent en grande partie éviter en ne se rendant pas seuls dans certains endroits bien connus. 

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