26 mai 2016

Une profonde tristesse

Une jeune fille de 14 ans s'est suicidée à la suite d'harcèlements sur un réseau social. Non pas par un pédophile ou un adulte lubrique, mais par quelqu'un de son entourage scolaire.

Quand on apprend ce genre de nouvelle, on reste sans voix, on perd tous les mots qu'il faudrait dire, et on a le vertige. Qui savait ? Qui a laissé faire ? Qui a profité de la fragilité de cette petite pour lui faire si mal qu'elle n'avait plus d'issue ni d'espérance ?

Les jeunes savent-ils qu'Internet a une mémoire éidétique, que tout ce qui y est déposé y restera aussi longtemps que le réseau existera, et que ce qui, autrefois, était limité à la cour de l'école et à la rue voisine, est maintenant visible du monde entier ? Qu'il s'agisse de celui qui poste n'importe quelle image sur Facebook ou similaire sans réfléchir aux conséquences, ou de celui qui en profite pour assouvir une vengeance ou simplement et inconsciemment pour rigoler sans mesurer la portée de cette rigolade justement.

Et les parents, les pauvres parents ? En plus d'un immense chagrin, ils se sentent coupables : coupables d'avoir laissé leur fille trop longtemps sur son smartphone ou son ordinateur, de ne pas avoir assez parlé avec elle, de ne pas l'avoir mise en garde, et leur deuil en sera encore plus difficile.

Je me souviens d'un exposé sur les dangers des réseaux sociaux pour les jeunes, où l'on expliquait tout ce qu'il fallait justement expliquer aux jeunes. Une dame, mère d'adolescents, nous avait dit : "mais comment voulez-vous que je fasse ? Je n'y comprends rien à ces trucs !". J'avais suggéré qu'elle avait toujours la ressource de débrancher la box, si elle ne parvenait pas à faire entendre raison à son enfant. Et elle avait été très choquée de mes méthodes coercitives d'éducation...

Donc, il faudrait non seulement tenter d'éduquer les jeunes sur ce sujet, mais aussi les adultes qui les entourent, pour que tous comprennent où sont les dangers, et les risques encourus. Mais je suis bien consciente que c'est quasiment peine perdue... Fréquentant beaucoup Facebook, je vois bien que mes copines de jeu, adultes voire seniors, n'hésitent pas à étaler leur vie privée, à poster des photos de leurs enfants ou petits enfants, sans imaginer ce qu'un pédophile, par exemple, pourrait en faire.

De toutes façons, quelles que soient les causes, quels que soient les éventuels remèdes pour prévenir un tel drame, ça reste une profonde tristesse.

Pas d'illustration à ce billet, le chagrin ne s'illustre pas.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis particulièrement touchée lorsque se produisent de tels drames car je suis à la fois maman et professeur. J'avertis mes enfants des dangers d'Internet et surtout des risques inhérents aux réseaux sociaux. A eux comme à mes élèves j'explique que poster sur Facebook (ou similaire) des photos ou informations personnelles revient à afficher ces mêmes infos sur ses fenêtres..., à la vue de n'importe quel passant! En général, ça les choque, au moins provisoirement. Ensuite, malheureusement, le harcèlement existe, a toujours existé d'ailleurs, et la seule façon de le faire cesser est d'en parler, quel qu'en soit l'interlocuteur. Pas toujours facile lorsqu'il s'agit d'adolescents mais pourtant essentiel! La communication! Il n'y a que ça! A tous les âges d'ailleurs...