23 mars 2020

À tous ceux ...

  • Qui vivent dans un appartement exigu en ville, et n'ont même pas un balcon ;
  • Qui ont des enfants et des ados à convaincre de faire leurs devoirs plutôt que d'aller cavaler avec les copains ;
  • Qui sont seuls dans un studio de quelques mètres carrés avec des immeubles pour tout horizon ;
  • Qui sont à la rue, et ne peuvent donc pas sortir d'un chez eux qu'ils n'ont plus ;

  • Qui sont dans les maisons de retraite et ne voient plus personne ;
  • Qui sont dans les hôpitaux et subissent promiscuité et angoisse ;

  • Qui travaillent dans les supermarchés, et autres endroits autorisés, sans protection particulière, aux prises avec des clients submergés par l'anxiété ;

  • Qui doivent prendre les rares transports pour se rendre à leur travail, et/ou qui doivent continuer à travailler, médecins, artisans, chauffeurs-livreurs, dans des conditions de plus en plus précaires ;

  • Qui ne peuvent ni pleurer ni enterrer décemment leurs morts ;

  • Qui devaient partir en voyage pour des vacances attendues, ou qui sont partis et ne peuvent plus revenir ;
  • Qui allaient se marier et dont les projets mûris de longue date sont remis sine die ;
  • Qui devaient être baptisés dans la nuit de Pâques après une longue préparation et ne savent pas quand la cérémonie aura lieu ;

  • Qui voient leur petit commerce déserté au bénéfice des grandes surface où on trouve tout au même endroit, et s'inquiètent de voir leurs marges fondre, et leur avenir se noircir ;
  • Qui, justement, travaillent dans ces commerces et se demandent s'ils n'ont pas déjà perdu leur emploi ;
  • Qui voient leur hôtel et leur restaurant vide, qui multiplient les soucis dans leurs agences de voyage pour satisfaire et/ou rapatrier leurs clients ;

A tous, sans oublier évidemment les personnels de santé, épuisés, qui craignent chaque minute pour leur vie, une pensée, un soutien, notre compréhension, nos espoirs, et nos remerciements.

Alors les retraités, dont je fais partie, qui vivent à la campagne, qui ont un grand jardin pour s'y promener, qui ne travaillent plus, qui peuvent aller une fois par semaine seulement remplir leur réfrigérateur, qui n'ont plus d'enfants auxquels il faille faire l'école, ni d'ados qu'il faut attacher à leur chaise, qui ont Internet et le téléphone pour se distraire et contacter leurs proches, nous ne sommes pas les plus malheureux !

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