31 mars 2011

Quelques règles de conduite

Conduire au sud du Maroc, aux confins du désert, est une aventure amusante. Certes, on n'est pas gêné par la densité automobile et les bouchons, et, en dehors des pistes, les routes locales ne sont pas en plus mauvais état que certaines de nos départementales, mais il faut quand même faire attention, parce que la route, on la partage avec de nombreux véhicules plus ou moins hétéroclites.

On y croise des automobiles antédiluviennes, enfin, disons des 4L et autres R12 vénérables éructant des fumées noires, bien chargées, bien lentes, ainsi que quelques camions dont la cargaison semble fort peu stable, mais aussi des mobylettes, avec au moins deux personnes dessus, celle qui ne conduit pas portant diverses charges, qui vont du sac d'herbe à la table, en passant par de nombreux objets débordant largement de part et d'autre de l'engin. On y voit pas mal de grands taxis, des véhicules Mercédès où l'on s'installe à 6 personnes, plus le chauffeur, qui transportent les gens des villages éloignés, et les courses qu'ils viennent de faire au souk, arrimées tant bien que mal sur le toit. Il y a aussi pas mal de vélos, pour lesquels le code de la route n'est pas vraiment une priorité, et dont la trajectoire dépend essentiellement de la présence du cousin devant, ou de l'autre côté de la chaussée. Et puis, il y a les ânes, attelés ou non, transportant de lourds sacs, plus le maître juché sur les sacs, ou des branches de palmiers, des roseaux en travers, des bidons, des bassines, des bouteilles de gaz.

Enfin, il y a des gens, beaucoup de gens, des femmes en groupe portant de gros paquets d'herbe, des hommes qui discutent, des gamins qui jouent au football, pour lesquels la différence entre le goudron et la poussière des bas-côtés n'est pas évidente, et qui courent après leur ballon sans se préoccuper des éventuels passages d'automobiles. Quant aux gendarmes à l'allure martiale, ils sont carrément au milieu de la chaussée, puisqu'on est censé ralentir en voyant une certaine pancarte, attendant qu'ils fassent signe de repartir ou de s'arrêter.

Il ne faudrait pas oublier non plus les camping-cars des touristes français qui circulent les uns derrière les autres, en groupes de cinq ou six véhicules, s'arrêtant ensemble, repartant ensemble.. sans doute ont-ils l'impression de jouer à la caravane des dromadaires en partance pour Tombouctou !

Ces quelques observations ne concernent que les routes des communes rurales, je suppose que dans les grandes villes, Rabat, Casablanca, la circulation n'est pas très différente de celle d'Europe dans des villes similaires, mais en campagne, il faut reconnaître que c'est pittoresque, coloré, sympathique et dépaysant, même s'il faut être très vigilant, et ne surtout pas être pressé !

Quelques vues locales

La palmeraie de l'oued Ouarzazate avec ses cultures maraîchères et les neiges de l'Atlas au fond

Non, ce n'est pas Mars depuis Sleepy Hollow, c'est le bord de la route qui va de Ouarzazate à Agdz, par le col Tizi Tinifift

La vallée du Dadès

La vallée du Drâa

1 commentaire:

cajera a dit…

La circulation semble en effet bien périlleuse :-)
Chaque pays possèdent ces "us et coutumes" de conduite.