5 août 2012

Le petit Nicolas

Tout le monde connaît ce sympathique galopin, et c'est toujours aussi divertissant de lire ses aventures scolaires et familiales, même tant d'années après leur création. On s'aperçoit en plus que c'est la peinture fidèle d'une époque révolue. En effet, ces histoires se passent à la fin des années cinquante. C'était l'époque où les pères partaient le matin au bureau où ils retrouvaient leur chef à la fois craint et moqué dès qu'il avait tourné le dos. Les mères restaient à la maison, s'occupaient de leur intérieur, faisaient des courses, et préparaient longuement les repas où elles faisaient tout elles-même. Elles ne conduisaient pas, d'ailleurs, on était loin de la voiture par foyer (voire de plusieurs), et réunissaient leurs amies pour le thé en parlant de leurs enfants et de leurs soucis domestiques. Les enfants justement, allaient à l'école, mais filles et garçons nettement séparés. Le directeur était craint et on se levait quand il entrait dans la classe. Les surveillants distribuaient des lignes à copier, voire des retenues si la récréation était trop houleuse. On partait en vacances en prenant le train et le casse-croûte parce que les trajets pouvaient être longs, ou alors, avec la voiture, et là, il fallait tenir la sacro-sainte moyenne, même si on s'arrêtait parfois à un "Routier" pour déjeuner. Quelques rares personnes avaient la télévision, ce qui permettait d'en mettre plein la vue aux copains à l'école mais on allait parfois au cinéma de quartier pour voir un western ou un film romantique.

Des stéréotypes tout ça ? Oui, certainement, mais qui reflétaient tout à fait la vie du citoyen moyen à cette époque. Tous ceux qui l'ont connue s'y reconnaîtront facilement et se souviendront avec soulagement ou nostalgie que c'était effectivement ainsi...

Depuis, tout a bien changé, les femmes au foyer sont minoritaires, la cuisine quotidienne ne demande plus des heures et des heures de préparation, les écoles sont toutes mixtes et les punitions (quand on ose en donner..) ne sont plus les mêmes, la moyenne automobile s'est nivelée avec les limitations de vitesse et les radars, les cinémas de quartier ont tous fermé, et les fast-food ont remplacé les "hostelleries" de la route des vacances. La déferlante des années soixante est passée par là....

Faut-il pleurer, faut-il sourire ? Ni l'un ni l'autre, observer déjà, constater ensuite, soupeser enfin les avantages et les inconvénients, et se dire qu'on a eu la chance d'avoir connu cette époque afin d'apprécier encore plus les avantages que l'actuelle offre, ou d'en déplorer les évolutions et les dérives ?? A chacun de voir....

Mais relire les histoires du Petit Nicolas, ça, c'est toujours bien !

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