15 août 2012

Surprises musicales


Quand on assure l'accompagnement musical des offices religieux dans les églises de campagne, on a parfois quelques surprises... Déjà, de quel instrument dispose-t-on ? D'un synthétiseur ou orgue électronique ? Oui, certaines paroisses en ont, ou certains paroissiens en apportent (*). Donc, on se trouve en face d'un outil sophistiqué que l'on rencontre pour la première fois, avec plein de boutons, et le premier travail est de s'y retrouver (sachant qu'on a habituellement un petit quart d'heure au maximum pour le faire). Ensuite, normalement ça va, sauf s'il tombe en panne et oblige à se rabattre rapidement sur le vieil harmonium poussif et poussièreux que plus personne n'utilise depuis des lustres. Là, ça devient sportif, parce que ce genre d'outil est un instrument à vent, que l'on alimente en air avec les pieds, donc, faut pédaler si on veut qu'il sorte un son. Mais attention, pédaler avec régularité, pour qu'il n'y ait pas de blanc ou de couinements, le plus difficile étant de désynchroniser ses main de ses pieds, et de ne pas "pomper" lentement quand on joue lentement.

Souvent, sur ces vieux instruments, les touches sont branlantes, dures, et ont une fâcheuse tendance à se coincer (il faut donc les tirer vigoureusement tout en continuant à jouer), quant aux registres (les tirettes en bois qui modifient le son), certains ne fonctionnent plus, et il faut faire avec l'existant. Donc, le moindre cantique à accompagner demande autant d'effort sportif que musical ! Sans oublier, oui, j'en ai rencontré, les crottes de souris que l'on retrouve sur et entre les touches du clavier. Ah j'oubliais, il faut un siège pour mettre devant l'instrument, lequel n'est jamais à la bonne hauteur, alors il arrive que de vénérables psautiers aient alors un usage.... inhabituel !

Même avec les grandes orgues de l'église la plus importante du coin, on peut avoir des surprises : un des deux claviers ne répond plus, subitement, sans que l'on sache pourquoi, ou alors, si on tire un registre, il y a un son discordant qui jaillit sans que l'on touche la moindre note... Alors, là-aussi, on fait avec l'existant, en attendant que les fonds paroissiaux et municipaux réunis permettent une réparation de l'instrument, ou que quelqu'un qui "s'y connaît" vienne ausculter et réparer cet enchevêtrement de tuyaux, d'anches et autres mécanismes mystérieux.

Voilà des soucis que ne doit pas avoir l'organiste titulaire des grandes orgues de Notre-Dame de Fourvières , à "traction électropneumatique numérisée" (ça fait rien savant ça..). D'abord, ses claviers se trouvent au niveau du choeur, ce qui lui évite d'avoir à se contorsionner pour suivre la liturgie, et ce qui m'a d'ailleurs permis de m'en approcher et de lui demander des explications à la fin de l'office, alors que j'avais particulièrement admiré son jeu, et puis, quel instrument et quelle sonorité !

Dans le genre instrument moderne, je me souviens aussi de celui de l'église réformée de Franschhoek (**), en Afrique du Sud (il n'y a qu'eux pour avoir des noms aussi imprononçables..), sur lequel j'ai été fort aimablement invitée à jouer par la personne qui faisait visiter l'église. Un très bel instrument, et un grand souvenir de cantiques chantés en afrikaan pour l'un et en français pour l'autre (heureusement que le répertoire est le même, à défaut de la langue), avec tant d'ardeur qu'il m'a été immédiatement demandé si je ne voulais pas venir accompagner l'office du dimanche... Dommage, c'est quand même un peu loin !!

(*) Sans oublier que quand il s'agit d'une église où il n'y a pas l'électricité, faut aussi prévoir le groupe électrogène... 
(**) Photo d'illustration, issue de Wikimedia Commons. 

1 commentaire:

Cajera a dit…

Il te reste à investir dans un synthé :-)
Et Garageband pourrait peut être faire l'affaire ?
Tu sors le Mac Pro, le caisson de basse, les hauts parleurs et hop ça roule.