18 sept. 2013

Cogito ergo sum

Il y a quelques siècles Descartes avait affirmé : "Je pense donc je suis" (plus précisément : "Cette pensée, je pense, donc j'existe, est la première et la plus certaine qui se présente à celui qui conduit ses pensées par ordre").

Il y a une trentaine d'années, Jacques Ellul annonçait : "L'ordinateur rendra la pensée de l'homme inutile".

Récemment, on a appris qu'un super-calculateur, Watson, pouvait donner de très sérieuses orientations de traitement pour plusieurs formes de cancer (après avoir avalé et digéré un certain nombre de traités de médecine et de pharmacopée).

Actuellement, si l'on n'a pas encore de puce implantée sous la peau, on peut être relié au réseau mondial avec un simple téléphone connecté, ce qui fait de chaque individu une petite maille dans un immense filet. Alors, les post-humains ne seront-ils plus que des cerveaux reliés entre eux et avec des bases de données ?

Peut-être d'ailleurs qu'avant, les ordinateurs auront fait de tels progrès en intelligence artificielle qu'ils auront supplanté les humains !

Déjà, ils ont modifié notre façon de vivre et de penser, et il serait trop long de passer en revue tout ce que l'on fait d'une façon différente par rapport à nos aînés, depuis que l'on utilise l'informatique. Mais est-ce la machine qui s'est adaptée à l'humain ou... l'inverse ? Finira-t-on par se ressembler tellement qu'il y aura comme une fusion ? Et qu'on arrivera à un homme-machine ou à une machine humaine ? Bien fort qui pourrait l'affirmer, parce qu'on est loin d'en être là.

Pour l'instant, c'est encore l'homme qui fabrique la machine, ou plutôt qui la conçoit (parce que ce sont quand même d'autres machines qui la font), alors tant que l'ordinateur ne saura pas se reproduire (s'auto-concevoir plutôt) et s'améliorer au fil des générations, c'est encore l'humain qui devrait avoir le dernier mot ! Mais jusqu'à quand ? Quelques décennies ? Quelques siècles ? Jamais ?

C'est sûr que l'on en est qu'aux balbutiements, même si on voit ça et là apparaître des robots dits "intelligents", et si certains américains excentriques envisagent de faire conserver leur cerveau après leur mort pour pouvoir y injecter on ne sait quelles données. En arrivera-t-on à ressentir "La honte qui s'empare de l'homme devant l'humiliante qualité des choses qu'il a lui-même fabriquées" (Günther Anders) ?

Plus de questions que de réponses évidemment, mais quoi qu'il en soit, je me verrais bien débarrassée d'un corps encombrant et faillible, flottant dans l'ether dans une bulle de conscience reliée à toutes les bibliothèques de l'univers... Non, je n'ai rien bu ! J'ai seulement du trop lire de science-fiction !

1 commentaire:

Nanou a dit…

Je suis tentée de dire cette belle formule de Rabelais “ Science sans conscience n'est que ruine de l'âme ”
Bisous Théoliane.
Nanou