18 déc. 2008

Comment font-ils leurs affaires

Je veux parler des démarcheurs téléphoniques. C'est plusieurs fois par jour qu'on est dérangé par des démarchages en tous genres, des coups de téléphone de personnes à l'accent indéterminé, peu francophones, souvent incompréhensibles, que l'on éconduit vertement dans l'immense majorité des cas.

Certes, je plains ces pauvres vendeurs qui sont bien obligés de gagner leur vie, et qui essuyent à longueur de journée les rebuffades des personnes agacées. Mais leur patron, l'entreprise qui les emploie, comment fait-elle ses affaires ? C'est bien beau de délocaliser pour payer moins ces télévendeurs, mais encore faudrait-il que ça ne fasse pas fuir la clientèle rebutée par un accent inintelligible, qui écorche le nom du destinataire de l'appel, et ensuite s'exprime si difficilement que le message ne risque pas de porter ses fruits.

J'ai deux lignes téléphoniques à la maison, quand elles sonnent toutes les deux strictement en même temps, on sait très bien de quel genre d'appel il s'agit. Là, à l'instant, je n'entendais même pas ce que me disait le malheureux préposé au démarchage, tant il y avait de bruit et de musique autour de lui. Je l'ai éconduit comme les autres. Mais tout de même, ça me laisse perplexe, quel peut bien être la rentabilité de ce genre de chose ? On va me répondre qu'ils ne le feraient pas si ça ne marchait pas, mais tout de même.... qui poursuit la conversation au delà de l'allo initial et du non, monsieur, ça ne m'intéresse pas ? Quel est le pourcentage de personnes qui "achètent" par ce biais ? Quel est le seuil de rentabilité de ce type d'entreprise ? Je me le demande bien.

Si quelqu'un a une réponse ...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

"qui éacorche" -> écorche.

Je me pose les mêmes questions que toi. Le plus pathétique ce sont les noms à consonance XVIème arrondissement qu'on les oblige à utiliser (du genre "Perrine Dumoulin").

Helene a dit…

Merci l'écorché n'a plus son a inutile.

cajera a dit…

C'est effectivement particulièrement pénible. Mais, il y a un truc facile pour les éviter. Leur numéro est caché, et sur l'écran apparaît alors 4 étoiles, et dans ce cas je ne décroche pas.
Je me demande si ce n'est pas la population des retraités ou des sans emploi qui est visée parce que le soir je n'ai pas ce genre d'appel, sauf le samedi.
Tiens, la prochaine fois je décroche et je demande à l'opérateur d'où il est, si il a du succès etc, etc. Là, je suis sûr que c'est lui qui raccroche le premier :-) C'est qu'ils doivent avoir un temps limité en plus.

Anonyme a dit…

Je n'ai hélas aucune réponse, faute d'être moi-même démarché par téléphone : j'ai toujours été en liste rouge et, les rares fois où j'ai quand même été démarché, ce fut, il y a déjà des années de cela, par mes agences bancaires locales, qui ont rapidement cessé de vouloir me fourguer leurs produits financiers, devant mes protestations marquées...

Serein a dit…

J'ai travaillé comme ça, dans un centre d'appels, pendant 6 mois.

Pas dans le tiers-monde, non, dans une ville "bien française" (énormément de centres d'appels sont situés en France contrairement à ce qu'on croit).

Le nombre d'appels passés est tel qu'on a forcément du résultat. Le boulot est dur, épuisant et parfois peu intéressant, mais il s'agit d'un "vrai" boulot.
La population visée (pour répondre un peu aux commentaires en même temps) est tout simplement celle visée par le produit à vendre. Pour ma part je "vendais" des rendez-vous avec un conseiller en fiscalité (je passe les détails) et je ciblais donc une clientèle plutôt aisée. Le tri était fait sur des critères géographiques, puis je devais "qualifier" les clients sur leur niveau d'impôts. J'appelais donc des particuliers, et des professionnels sur leur lieu de travail.

Pour donner une idée, sur environ 300 appels passés en 5 heures, la moyenne demandée était de 3 rendez-vous, ce qui est faisable si on fait son boulot correctement. L'entreprise s'y retrouve largement quand lors d'un rendez-vous sur 3 elle arrive à vendre (par exemple) un appartement en loi de Robien.

Vous multipliez ça par le nombre de téléprospecteurs, et ça fait un marché très important.

On a toujours l'impression que les téléprospecteurs sont nuls, parlent mal etc. Dans la réalité, la moitié environ se débrouillent très bien et à coups de prime de rendement se font de beaux salaires.

En revanche, s'il y a une chose que je voudrais vous demander, c'est de ne pas être désagréable ou d'envoyer promener les personnes qui appellent. D'une part ça n'empêchera en rien un autre télépropecteur d'appeler (il n'y a pas de fichiers "désagréable, ne pas rappeler"), d'autre part il suffit d'écouter le discours, de dire ensuite qu'on est pas intéressé, et de demander gentiment à ce qu'on n'insiste pas. C'est nettement plus efficace. Les "chieurs", au bout d'un moment on fait exprès de les rappeler.
Parce que c'est un travail difficile, où on se fait insulter toute la journée pour 500 € par mois, généralement par nécessité et non par choix.

Tout le monde comprend qu'on n'aime pas être démarché par téléphone. Mais qu'on le veuille ou non, c'est un secteur qui fonctionne et qui ne s'arrêtera pas. Il ne vous viendrait pas à l'idée d'insulter le type qui vient vous vendre une encyclopédie à votre porte, ou le type du marchand de surgelés ambulant. Et bien au téléphone, c'est pareil.

Anonyme a dit…

Et bien sache Serein que j'applique déjà à la lettre tes recommendations. Je souscris entièrement à tes propos et ne me vois pas en rajouter une louche sur ces pauvres hères.