18 janv. 2013

C'était mieux (ou moins bien) avant ?

Quand ERDF fait des travaux sur un équipement éléctrique local, il coupe le courant, et c'est tout à fait normal de faire des travaux quand c'est nécessaire, et de couper le courant, on ne saurait le leur reprocher. Ce qu'on pourrait leur reprocher par contre, c'est de ne pas prévenir, sous prétexte que ça ne concerne qu'une toute petite poignée de personnes, et que la coupure est inférieure à une heure. Parce que là, on se retrouve tout con... Enfin, je veux dire, tout désemparé ! Plus de lumière, en ces périodes de ciel gris et de jours courts, plus de chauffage, plus de téléphone, et le portail électrique fermé ! Pas moyen d'aller voir ce qui se passe puisqu'on ne peut pas sortir, ni de se faire chauffer un café pour patienter quand on n'a pas le gaz.

Tout ça n'est pas vital tant que la coupure est de courte durée, on attend que ça revienne, et la seule contrariété est de ne pas savoir ce qui se passe, donc, de ne pas savoir pour combien de temps on en a. Parce que, sans électricité, on est complètement paralysé. Pour avoir subi, autrefois, des coupures de courant sur plusieurs jours, on réalise combien on est tributaire de cette source d'énergie pour tous les actes de la vie quotidienne.

  • Pas d'électricité = pas de chauffage, la chaudière, même si elle fonctionne avec du fuel ou du gaz est quand même tributaire du courant pour démarrer et faire fonctionner ses ventilateurs.
  • Pas d'électricité = pas d'eau chaude, le ballon d'eau chaude n'étant plus... chauffé ; et d'ailleurs, pas d'eau tout court si la panne s'éternise, parce qu'alors, le château d'eau n'est plus alimenté, donc, pas de toilettes, pas d'eau pour se laver, ni pour faire cuisine ou lessive.
  • Pas d'électricité = pas de lumière ; certes, on a bien quelque part une ou deux lampes à pétrole et quelques bougies, mais faut leur mettre la main dessus, et faut avoir du pétrole en réserve aussi.
  • Pas d'électricité = pas de cuisine possible, sauf à avoir une cuisinière à gaz, sinon, four micro-ondes, cafetière, et autre cuisinière tout électrique ne servent plus à rien.
  • Pas d'électricité = pas de réfrigérateur (pas trop grave en hiver) et pas de congélateur non plus, plus grave, parce qu'on perd ses provisions.
  • Pas d'électricité = pas de téléphone ; sauf à avoir conservé un vieux combiné dans un coin, les récepteurs sans fil ont besoin de courant. Et le téléphone mobile ne fonctionnera que tant que sa batterie pourra l'alimenter, ensuite, il sera muet.
  • Pas d'électricité = pas d'ordinateur, le portable, à l'instar du téléphone mobile, ne tiendra que le temps que sa batterie pourra l'alimenter, et le modem lui, ne fonctionnera plus, donc, plus de connexion internet non plus.
  • Pas d'électricité = le portail électrique ne s'ouvre plus, enfin si, on peut utiliser un machin mécanique dont bien entendu, on ne sait plus comment on s'en sert...

Donc, on se retrouve dans une maison glacée, sans pouvoir lire (on n'y voit pas assez clair), sans pouvoir manger chaud, sans pouvoir écouter de la musique (sauf à jouer d'un instrument, mais avec les doigts froids, ça ne va pas très bien), à se laver les mains à l'eau froide, avec comme seul recours de se réfugier devant la cheminée (quand on en a une et qu'on a du bois pour l'alimenter) à méditer sur notre civilisation trop tributaire d'un fil électrique .....

Comment faisaient nos ancêtres ? Parce que tout de même, à l'échelle de l'Histoire, il n'y a pas si longtemps que ça que tous les foyers français sont équipés à l'électricité.. Avant guerre, dans les campagnes, il y avait encore bien des maisons qui n'avaient ni eau courante ni courant. Et ils ne mourraient pas pour autant. Alors ? La cheminée servait à la fois au chauffage et à la préparation des repas, les plus "modernes" ayant une cuisinière à bois/charbon. On vivait à la lumière du jour, ou de la lampe à pétrole, et on ne lisait le journal que quand il faisait assez clair. On n'avait pas besoin de lire ses mails en permanence ni d'envoyer des SMS, on ne regardait pas la télé, et pour cause, on n'avait pas le téléphone. On allait chercher de l'eau au puits ou à la source, et on ne prenait pas une douche chaude tous les jours non plus.

Etait-ce mieux ou moins bien ? Je n'en sais rien, je ne l'ai pas vécu (sauf en cas de longues pannes de courant), je sais seulement que si on prenait un individu actuel, même un écologiste dans l'âme, même le plus "rousseauiste" qui existe, même le plus "retour-à-la-nature-parce-que-c'était-bien-mieux" et qu'on le transporte tiens, par exemple, dans le centre de la France (*), au début du XXe siècle, je parie qu'il serait rudement empoté au milieu de tous ses principes devant la dure réalité qu'il doit affronter !


(*) Il n'y a sans doute pas que dans le fond du Cantal qu'on pouvait encore voir, il y a une trentaine d'années, des maisons qui n'avaient pas guère évolué depuis le début du XXe siècle. Il faut reconnaître que s'il n'y avait pas le chauffage central, et que le seul moyen d'avoir chaud était la cheminée, l'isolation naturelle était remarquable : grosses pierres pour la construction, étable attenante pour transmettre la chaleur animale, réserve de paille dans le grenier. Par contre, une seule toute petite fenêtre pour éclairer la pièce commune (parfait pour l'isolation, moins bien pour la lumière). Toutefois, la maison à laquelle je pense avait l'eau (sur l'évier uniquement, pas de salle de bains ni de W-C, et par une source) et l'électricité.

L'image d'illustration est sortie de Google Image, elle figurait sur un blog, je n'avais pas ce genre d'outil à la maison.... Dommage d'ailleurs, ça aurait pu me servir.... à faire réchauffer le café !

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