29 août 2014

Est-ce que l'Histoire bégaie ?

D'un autre italien aussi célèbre que très apprécié à la Renaissance

Si les rois de la Renaissance française n'étaient pas vraiment passionnés par le Nouveau Monde -- leurs successeurs non plus d'ailleurs -- ils étaient fort influencés par l'Italie, et pas seulement pour des raisons de conquêtes militaires, par la vie italienne, l'art, la cuisine, etc.. La civilisation italienne, héritière directe de l'Empire Romain, fascine les contemporains de Louis XII et de François 1er. Il s'en est suivi de nombreux emprunts et autres imitations.

Déjà dans le vocabulaire. Au XVIe siècle, le français s'est enrichi de 2000 mots italiens, par exemple casemate, tribune, postiche, mais l'influence italienne s'est fait aussi sentir dans l'architecture, la décoration : c'est un italien Le Boccador qui fait les plans de l'hôtel de ville, c'est à Benvenuto Cellini que François 1er s'adresse pour ses plus belles pièces d'orfèvrerie, c'est Alberto da Ripa, luthiste célèbre qui a ses entrées à la cour.

Mais cette fascination avait aussi ses détracteurs. En 1578, Henri Estienne dénonce dans un pamphlet virulent l'invasion de la langue française par des mots italiens, ajoutant que celle-ci va de pair avec une italianisation des mœurs. Il y a même une résurgence de xénophobie contre les marchands et autres banquiers italiens, accusés de lobbying (ah non, ça, c'est pour plus tard..), accusés donc de "sucer le sang du peuple".

Sautons quelques siècles...

D'où viennent Google, Microsoft et Mac Do ? D'où viennent tous ces mots que nous utilisons quotidiennement : marketing, mail, fast food ? Qui a inventé Facebook et Wikipédia ? Et tandis que certains sont fascinés par cet "american way of life", d'autres vilipendent cette intrusion de valeurs qui ne sont pas les nôtres.

Comme quoi, l'Histoire est un perpétuel recommencement !

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