Nous n'étions pas plutôt arrivés à Ouarzazate, où il y avait un beau soleil même s'il faisait moins de 10°, qu'on nous signalait les risques pour repartir par la route qui mène à Marrakech, où nous reprenions l'avion, parce que s'il n'y a que 200kms, cette fort belle route traverse de hautes montagnes, et passe par le col Tizi n' Tichka à 2260m, souvent fermé à cause de la neige. Nous alertons le voyagiste, et après quelques échanges téléphoniques (les téléphones portables marchent partout, mieux que dans l'Eure), il est décidé de laisser la voiture de location à Ouarzazate et de repartir le lendemain avec un chauffeur et un 4x4.
Le jour du départ, nous quittons donc la vallée et le désert, au lever du soleil, et circulons au travers d'un paysage de roches rouges et de sable, sans végétation à part quelques maigres buissons, jusqu'ici, pas de problèmes, mais... dès le début de l'ascension du col, on rencontre la neige. Certes, le spectacle était étrange, les palmiers et les figuiers de barbarie tout blancs, c'est surprenant, les montagnes sont magnifiques, mais pas question de s'arrêter pour prendre des photos, il y avait un avion à prendre, et la route risquait d'être coupée un peu plus haut.
Effectivement, on croise quelques camions qui n'avaient pas pu aller plus loin, des gardes qui incitaient les véhicules non équipés à s'arrêter, des gens à pieds qui tentaient d'avancer sans glisser. La chaussée devient de moins en moins praticable, le temps s'obscurcit, on ne distingue plus trop les sommets, et le col semble encore bien loin... le chauffeur, habitué de la route, et les quatre roues motrices du Toyota permettent d'avancer quand même et de dépasser des véhicules immobilisés. Le col ! On le passe, on se dit qu'on a fait le plus dur... eh bien non, il se met alors à neiger et la chaussée glissante disparaît sous une épaisse couche blanche. On descend quand même, en ne croisant plus que des chiens qui se promenaient dans la neige, et, plus bas, quelques véhicules téméraires qui tentaient de suivre le chasse neige qui, lui, tentait de monter. On roule tout doucement, en regardant l'heure qui tournait... Et quand enfin, on arrive en bas du col, c'est la pluie et le brouillard qui nous attendaient ! Dans la plaine de Marrakech, le brouillard cesse, mais pas la pluie, et c'est ainsi que nous aperçevons au loin le minaret de la Grande Koutoubia noyé sous des trombes d'eau ! Pas ordinaire...
Enfin, nous arrivons à l'aéroport de Marrakech, quatre heures après, ce qui est méritoire compte tenu de ce temps hivernal et de cette route en lacets quasi impraticable, en tous cas pour un véhicule normal. On a même eu le temps de traîner dans les boutiques duty free avant d'embarquer, tandis qu'il pleuvait toujours sur Marrakech. Mais quelle différence avec l'année dernière où nous étions au même endroit, deux mois plus tard environ. J'avais même pris une photo d'un panneau indiquant Risque de verglas tant il semblait incongru dans un tel environnement désertique et inondé de soleil, comme quoi, on sait maintenant qu'il n'y a pas que des neiges éternelles sur les sommets du Haut Atlas pour faire joli dans le paysage, mais que les routes peuvent aussi être coupées par les chutes de neige et le verglas.
Mais c'est une bénédiction pour les marocains toute cette eau qui va remplir les oueds au printemps, offrir à boire aux palmiers, et faire verdir les oasis. Et si vous allez de Ouarzazate à Marrakech, ne manquez pas cette superbe route (c'est la seule d'ailleurs, l'autre trajet fait le double en distance), mais empruntez là un peu plus tard en saison !!
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2 commentaires:
Surprenant !
Et chez nous, c'était pareil.
Apparemment ça a l'air d'être un classique de l'Atlas en hiver, car il m'est arrivé la même chose il y a exactement 20 ans pour passer ce fameux col de la Tichka au mois de Février sous une tempête de neige avec une 4L !
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