30 janv. 2010

Le cloud computing et la ruralité

Ou l'informatique dans les nuages, ou encore la dématérialisation des programmes et des données qu'ils génèrent dans les replis et méandres d'Internet. Voilà un concept dont on parle de plus en plus. Fini le temps où on installait un logiciel sur son ordinateur personnel, où l'on sauvegardait ses données sur son disque dur interne ou externe, sur ses clés USB et autres DVD. Fini aussi l'ordinateur hyper sophistiqué, l'objet sera réduit à un simple terminal, juste une porte d'entrée vers le cybermonde !

Et pourquoi pas ? N'est-ce pas le chemin que prend Chrome OS, ou encore les versions prévues de Microsoft Office en Cloud Computing ? N'est-ce pas séduisant de pouvoir accéder à toutes ses applications et à toutes ses données où que l'on se trouve ? Avec n'importe quel ordinateur ? N'est-ce pas pratique de pouvoir collaborer sur le même document de partout ? N'y a-t-il pas que des avantages à ne pas avoir à installer et à mettre à jour des programmes qui évoluent sans cesse, et d'avoir à augmenter la capacité de ses mémoires de masse au fur et à mesure que les données s'y empilent ?

Certainement mais.....

Passons sur les problèmes de vie privée et de sécurité, ils sont fondamentaux mais ne sont pas l'objet de mon propos. Cette nouvelle façon d'utiliser les outils informatiques repose donc sur l'accès Internet, celui-ci est supposé existant, fiable et opérationnel, c'est un pré-requis incontournable, sinon le système est bien entendu inutilisable. Donc, ça suppose que tout le monde, partout, peut avoir un accès Internet, comme il a, de nos jours, accès à l'électricité et à l'eau courante (je parle des pays occidentaux bien sûr). Est-ce le cas ? A-t-on partout une connexion internet disponible, rapide et fiable ?

Pas vraiment...

Certes, dans les grandes villes, il y a l'adsl, le câble, la fibre optique, on en aurait presque l'embarras du choix selon les endroits, le tout en haut débit bien entendu, mais les campagnes ? Il y a encore pas mal d'endroits, et pas forcément au fin fond de la montagne, où l'adsl n'arrive pas, où le wimax n'est pas envisagé, où il faut éventuellement avoir recours au satellite ce qui n'est pas du tout évident pour tout le monde. C'est exactement comme quand un opérateur téléphonique annonce fièrement qu'il couvre 80% des habitants... c'est très très différent de 80% du territoire, et tant pis pour ceux qui n'habitent pas dans les grandes concentrations de population.

Les hôtels, les salles de réunion, les lieux publics, éclairés à l'électricité pour reprendre la métaphore de tout à l'heure, sont-ils tous équipés de connexion internet accessible à toute personne utilisant ces locaux ? Oui, plus ou moins pour les hôtels, avec des tarifs tels parfois qu'il vaut mieux s'en passer, mais pour les autres lieux, quand on pense qu'il n'y a pas souvent de prise de courant accessible pour alimenter un ordinateur portable, alors une connexion Internet.... il vaut mieux oublier, disons que ce n'est pas encore passé dans les moeurs.

Alors ?

Eh bien, disons que pour l'instant, si le concept de cloud computing est séduisant, il me semble un peu prématuré, compte tenu de l'infrastructure matérielle existante dans nos provinces françaises. Je n'ai pas imaginé non plus ce que ça donnerait au fin fond de l'Afrique ou même du Yukon !! Sans doute est-ce envisageable pour une entreprise basée sur le parvis de La Défense, mais quid de la PME du Cantal (ou de l'Eure...) qui a déjà bien du mal à trouver l'endroit géographique où son téléphone mobile pourra trouver les traces d'un réseau ?

Le début de l'électrification des zones rurales (en France) a un peu plus de 70 ans, donc, tous les espoirs sont permis.... à nos enfants !!

1 commentaire:

merlin8282 a dit…

Il reste toujours la possibilité d'utiliser une connexion en 56k :-))

Sinon, les pigeons, c'est bien aussi.