5 janv. 2013

La dure vie du gardien de phare dans le Pacifique nord


Vivre en Alaska toute l'année, ce n'est déjà pas facile, entre le climat éprouvant (c'est une litote), l'absence de routes, et les jours courts en hiver, mais en plus être gardien de phare sur un cap des Aléoutiennes, vous savez, ce chapelet d'îles qui prolongent l'état au sud-ouest en direction de la Russie, là, ce n'est vraiment pas une sinécure. Imaginez plutôt, un phare, celui du cap Sarichef , sur l'île Unimak, au début du siècle dernier. Du vent, du froid, du brouillard, la mer déchaînée... Et ils sont là, cinq hommes, reclus, qui n'ont pas eu le droit d'emmener leur famille avec eux, qui ne pouvaient être ravitaillés que de temps en temps, isolés plusieurs mois durant sans voir âme qui vive... La pénibilité de ce travail était d'ailleurs reconnue puisqu'ils bénéficiaient d'une année entière de congé pour ... 4 ans d'affilée de travail !!

Et comme si tout ça ne suffisait pas, un jour funeste d'avril 1946, un tremblement de terre, ce qui n'est pas rare dans cette contrée, a généré un tsunami qui a balayé les installations du phare et ses occupants.

Il a quand même fallu attendre 1979 pour que l'installation soit déplacée sur une tour métallique et automatisée, et 1999 pour que les anciens bâtiments soient démolis.

On imagine la vie de ces cinq hommes, au bout de cette île peuplée d'ours, de volcans (elle héberge un des volcans les plus actifs du monde, le Mont Shishaldin) et de rennes, sur leur rocher battu par les flots, obligés d'économiser leurs provisions, le passage du bateau de ravitaillement étant fort aléatoire, dans les glaces pendant les longs mois d'hiver. Que faisaient-ils pendant toutes ces journées ? Allaient-ils chasser le caribou pour améliorer l'ordinaire ? Ou à la pêche quand l'océan le permettait ? Certes, ils avaient une belle vue, sauf quand le brouillard, quasi constant, la cachait... En plus, vous vous rendez compte, ils n'avaient même pas Internet !!


Actuellement l'île Unimak comporte une seule "ville", de 35 habitants, appelée False Pass , on y accède, comme ailleurs dans l'île, par bateau ou par hydravion, enfin, quand ils peuvent naviguer ou décoller... Et quand on a réussi à y arriver, même si l'île fait ses 4000 km2 (à peine moins que certains départements français), faut utiliser ses pieds en été et ses chiens de traîneau en hiver pour s'y déplacer, parce qu'il n'y a ni route ni pistes. Beaux paysages n'est-ce pas ! Mais faut aimer la solitude !

2 commentaires:

olivier a dit…

Si il y a l'électricité et une connexion internet, voilà un coin tranquille loin des tracasserie et obligation quotidienne

rencontre femme russe a dit…

eh oui! si il y en avait!