14 févr. 2013

Faut surtout pas être malade...

... Quand on n'habite pas en région parisienne, ou en Provence Côte d'Azur, et quand, en plus, on est en zone rurale. Déjà, pour prendre rendez-vous, il ne faut pas que ce soit urgent, parce qu'il faut compter une quinzaine de jours au mieux, et trois semaines est habituel. Ensuite, faut aller au bourg où officie un des rares praticiens, et là, prendre son mal en patience, parce que malgré le rendez-vous pris, on attend, entre une et deux heures... Dans une salle d'attente où les places sont rares, au milieu des enfants qui s'impatientent (et on les comprend..) et des gens qui toussent. Bonjour la contagion !

Une fois entré dans le cabinet médical, on est expédié en quelques minutes, parce qu'il y en a tant qui attendent, donc il faut être concis, précis, clair et rapide, et peu importe les questions et éventuelles angoisses, le pauvre médecin débordé ne peut qu'effectuer, le plus vite possible, quelques gestes techniques indispensables et signer l'ordonance. C'est fini, jusqu'à la prochaine fois, parce que si l'on a un traitement à renouveler pour trois mois, il faut prendre d'avance le prochain rendez-vous, sous peine de tomber en panne de médicaments.

Tant qu'on n'a pas une maladie aiguë ou un accident, on peut toujours se dire que c'est pénible, mais limite acceptable, toutefois on se demande ce qu'il adviendrait en cas de maladie clouant au lit, ou de crise cardiaque, sachant que plus aucun généraliste ne se déplace... Il reste le SAMU, ou les urgence à l'hôpital le plus proche (s'il n'a pas été supprimé au bénéfice de celui du chef lieu de canton, situé forcément à plusieurs dizaines de kilomètres). Alors, quand on nous parle de prévention, quand on conseille d'aller voir son médecin, quand on vous serine "parlez-en à votre médecin", on rigole, parce que déjà en trouver un n'est pas une sinécure, mais lui parler..... Quelle inconguité, comme s'il n'avait que ça à faire qu'à nous écouter !

Je ne jette pas la pierre aux médecins, j'ai assez longtemps travaillé dans la santé pour savoir ce que veut dire être surchargé de besogne pour un praticien, mais peut-être qu'une meilleure répartition serait préférable ? Je me souviens d'un village de provence de moins de 3000 habitants où exerçaient.... 6 médecins !! Tandis que le village voisin de quelques kilomètres en hébergeait tout autant. Alors, si seulement 1 ou 2 d'entre eux voulaient bien quitter leur soleil et aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte...

1 commentaire:

Olivier a dit…

La ministre de la santé est sur le coup et a proposé des mesures pour inciter les jeunes médecins à s'installer dans les déserts médicaux. Si ils n'y a pas assez de clientèles, l'Etat complétera leur revenus. Passer 7 ans de sa vie à étudier pour à la fin être payé à ne rien faire dans un désert, pas sur que ça marche. Et on nous dit que l'Etat manque d'argent. Mais ou vont ils pêcher ces idées.