19 mars 2013

De la nuisance des jeux vidéo


Que n'a-t-on pas dit sur les jeux vidéo ? Qu'ils étaient nuisibles parce abrutissants, addictifs, qu'ils empêchaient les jeunes de se sociabiliser, qu'ils donnaient une vision fausse du monde, qu'ils prenaient trop de place dans la vie des joueurs qui négligeaient alors famille, amis et études, et bien d'autres griefs encore.

Et pourtant... Ils sont loin de n'avoir que des défauts, et, au contraire, nécessitent des qualités qu'ils peuvent nettement créer ou améliorer chez tout individu. Voyons voir :

Ils demandent de l'adresse, de la dextérité, que ce soit avec une souris, un joystick, ou tout autre moyen de pointage ; louper une balle ou tomber dans un piège parce qu'on a raté son coup impose d'améliorer sa précision et son coup d'oeil.

Il faut être tenace, ne pas se décourager, un niveau manqué peut se franchir en faisant plus attention, en se concentrant un peu plus.

On doit avoir de la mémoire, pour se souvenir d'un trajet optimal, d'une chausse-trappe à éviter, donc, il faut savoir s'organiser et réfléchir. Mais aussi bien trouver la meilleure tactique pour vaincre les obstacles de la façon la plus précise possible.

Enfin, ils stimulent l'esprit d'analyse et l'esprit de synthèse, parce que pour prendre rapidement la meilleure décision, il faut pouvoir tout appréhender d'un seul coup d'oeil et réagir en conséquence.

Ce n'est pas si mal non ? Les jeux vidéo ont d'indéniables qualités qu'il ne faudrait pas leur refuser, parce que c'est (relativement) nouveau, et que forcément, n'étant pas des jeux utilisés par la génération précédente, ils suscitent la méfiance des parents et éducateurs. J'entends déjà des protestations... Et la violence ? Le sang qui gicle ? L'idéologie malsaine sous-jacente ? La vision machiste de la femme (ah, la poitrine de Lara Croft...) ? Certes, il y a des jeux au réalisme violent, qui ont été accusés de tous les maux, et de toutes les dérives d'une certaine jeunesse, qui ne ferait plus alors le distinguo entre le réel et le virtuel, entre Doom sur leur écran et les bagarres de rues locales.. J'ai quelques doutes, la littérature enfantine et certains films pour la jeunesse font aussi intervenir des créatures horribles et de bien méchantes sorcières ricanantes. En tous cas, ce n'est pas parce qu'on joue à World of Warcraft qu'on va immédiatement verser dans la délinquance, ce serait trop simple ! Et les quelques exemples cités par la presse représentent plutôt une sorte d'arbre qui cache la forêt.

Reste l'addiction, et là, c'est vrai que ça peut être préjudiciable aux études pour les plus jeunes, parce qu'on veut toujours en faire un peu plus, passer ce niveau si difficile, trouver la fameuse clé qui ouvre l'autre labyrinthe... Et que le temps passe, inexorablement au détriment des devoirs ou du sommeil. Les adultes sont-ils plus raisonnables ? En lisant mon billet précédent, on pourrait en douter... Mais, bon, on peut se dire que ce n'est ni mieux ni pire que de vivre en permanence devant la télé !


L'image d'illustration représente un des jeux auxquels j'ai le plus joué, et qui m'a le plus amusée, Crafton & Xunk, sorti en 1986 sur Amstrad CPC (oui, plus de 25 ans que j'ai chopé la maladie... c'est irrécupérable maintenant !). Ah que c'était bien ! On circulait dans de multiples pièces, dans lesquelles il fallait trouver des objets sans se faire bouffer par des monstres, en calculant précisément son parcours pour aller au plus court sans consommer trop d'énergie, tout en utilisant tous les meubles que l'on pouvait déplacer pour sauter dessus et atteindre son but..

1 commentaire:

cyberimage a dit…

Si il y avait plus de femme dans l'informatique, les jeux seraient peut être moins violents.
Il existe aussi de nombreux jeux non violents, on pourrait regretter que les médias n'en parlent jamais. Maintenant, si ces jeux violents servent d'exutoire, c'est peut être mieux ainsi.