13 mars 2013

Les maux des mots

Alors que je butinais sur les articles d'une célèbre encyclopédie en ligne, je suis tombée sur le mot INFONUAGIQUE ! Et j'en suis restée... sur le fondement ! Kekcéksa comme dirait un petit camarade d'IRC ? Ah, c'est le cloud computing ! Qui a pondu ce truc là ? Ou est-ce pour éviter que les francophones ne prononcent cloude computaing à la place du classieux claoud compiouting (avec le stress, pardon, l'accent tonique sur le piou) ? Tant qu'à faire qu'à traduire le mot anglais, le terme informatique en nuage m'aurait semblé plus poétique... Ah, mais ce sont nos cousins d'outre-Atlantique qui ont inventé ça, dans leur grand souci de se démarquer de leur imposant voisin du dessous sans doute. Et pourtant, quand on prend un café à Montréal, et que la serveuse, en réponse à notre merci, répond "bienvenue", n'est-ce pas la traduction littérale de l'expression états-unienne "you're welcome" ? Pourquoi ne pas utiliser plutôt notre "à votre service", ou "je vous en prie" comme on dit dans notre vieille France ? Mais après tout, si c'est "leur" français à eux, ce n'est pas notre affaire non plus.

Il est vrai que même en France, les mots ne sont pas employés de la même façon selon la localisation régionale. Autrefois, dans le Midi, on disait "Adieu" quand on rencontrait quelqu'un, et, après quelques bavardages, au moment de se quitter, on se disait "bonjour", ce qui surprenait les tenants de la langue d'oïl pour lesquels on dit bonjour quand on se voit, et non quand on se quitte, et que l'adieu est réservé à des circonstances nettement plus dramatiques. De plus en plus souvent d'ailleurs, même les caissières des supermarchés vous disent au revoir et bonne journée, quand vous quittez le magasin, ce qui est certainement une évolution de souhait de bon jour de mes aïeux du sud.

Pour en revenir aux traductions des termes anglais, j'ai toujours été choquée par le très académique cédérom qui n'est que la prononciation d'un sigle, alors qu'il aurait sans doute été plus judicieux de trouver un terme français à la chose, disque optique par exemple ? Quant au DVD, à ma connaissance, il n'est pas encore écrit dévédé, heureusement ! C'est comme le gasole, qui est grosso-modo la prononciation de gas-oil (que ma grand mère prononçait gasoile et pas gazoyle..), sans oublier que la gasoline c'est de l'essence aux États-Unis, tiens, d'ailleurs, comment dit-on diesel en anglais ? Comme en français, puisque c'est dérivé d'un nom propre, ou autrement ?

Donc, franciser, d'accord, pourquoi pas, mais pas en tombant dans le ridicule non plus ! Autant courriel était une bonne idée, autant infonuagique me laisse... perplexe ! La meilleure façon de savoir si un mot est accepté ou non dans le langage courant est d'attendre.... Si plusieurs années plus tard, il est toujours employé, c'est bon, sinon, il finira dans le cimetière des mots oubliés.

2 commentaires:

Call center a dit…

merci pour ce billet d'humour, :)c'est vrai qu'il y a des mots émergents vraiment bizarres
Mais détrompez-vous, c'est toujours nécessaire d'avoir un équivalent français (ou d'en inventer), pour mon boulot, par exemple, c'est même primordial.
ce n'est pas plutôt :
"Claoud Compiti-ngue"?? haha lol
cdt

cyberimage a dit…

C'est bien d'avoir la tête dans le cloud