15 mars 2014

Sommes nous tous des aliénés ?

Si notre vie moderne a facilité un grand nombre de choses de la vie quotidienne (l'eau sur l'évier, le chauffage central, l'électricité par exemple), on a quand même perdu au passage quelques libertés. Certes, aller chercher de l'eau à la fontaine et la faire chauffer dans la cheminée après avoir coupé du bois pour faire le feu n'était pas vraiment libérateur, ça prenait du temps, et c'était épuisant pour celui ou celle qui en avait la charge. Mais une fois libérés par les progrès techniques de ces lourdes tâches ancillaires, nous nous sommes tous dépêché de les remplacer par d'autres contraintes, moins fatigantes, c'est vrai, mais bien plus envahissantes.

Deux exemples :

Le téléphone mobile : autrefois on n'en avait pas, et même pas de téléphone du tout jusqu'aux années 70.. Maintenant, on a tous un téléphone mobile dans sa poche, et on ne sait plus s'en passer. Comment sans lui joindre quelqu'un à qui on a quelque chose d'impératif à dire ? Comment appeler des secours le cas échéant ? Comment savoir où sont passés vos ados qui ont perdu la notion de l'heure ? Comment consulter sa messagerie où que l'on soit ? Comment se souvenir d'un numéro de téléphone s'il n'est pas enregistré dans les contacts ? On pourrait trouver bien d'autres usages journaliers de ces quelques centimètres cubes de technologie. Oui, c'est un gros progrès, mais ? Quand l'outil défaille, qu'il tombe en panne, ou qu'on le perd ou le casse, c'est la panique, l'angoisse, l'horreur... Tout d'un coup, on ne peut plus appeler quelqu'un, on est injoignable, on ne connaît plus aucun numéro par cœur, on ne sait plus à quelle heure on a rendez-vous... Et on se décarcasse pour trouver une solution, rachat, prêt en attendant, etc.. Et on ne respire à nouveau que quand on a trouvé une solution.

Internet et l'ordinateur : tant de choses se font par Internet ! Des choses sérieuses comme la gestion des comptes en banque, les impôts, les relevés de sécu et ou de mutuelle, et plein d'autres démarches administratives, sans oublier les courriers, convocations et autres compte-rendus qui transitent par les boîtes mail. Mais il y a aussi des choses moins importantes, les réseaux sociaux, les jeux, les blogs et sites que l'on maintient, les divers bavardages oraux ou écrits avec les copains.. Alors le jour où le modem ou la box refuse tout service, où la ligne téléphonique est en rideau, ou s'il n'y a pas de courant électrique pour plein de raisons, c'est, là aussi, la panique complète, on se sent comme amputé d'une partie de soi-même ! On reste là, devant la machine muette, ne sachant plus que faire, totalement désemparés, réalisant à quel point on en est tributaire...

Donc, à laisser une si grande place aux technologies modernes dans notre vie de tous les jours, on diminue d'autant notre liberté, puisqu'on est tributaire aussi bien moralement que matériellement de ces outils. Peut-être faudrait-il trouver un juste milieu ? N'en utiliser que la "substantifique moelle" ? Utiliser son mobile pour téléphoner quand c'est indispensable, et ne pas passer des heures devant son ordinateur connecté ? Vous y avez réussi vous ? Moi pas.....

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