24 mars 2014

Un pensionnaire


Je m'appelle Jasmin, et pourtant, je ne suis ni blanc, ni jaune, je suis noir, tout noir, je suis un cheval de la famille des Merens et j'habite en temps normal dans un pré, près de la maison de ma maîtresse. Et là, elle a décidé de partir quelques jours en vacances ! J'aurais pu rester seul, je suis grand, adulte, sage, mais elle a eu peur que je manque d'herbe, c'est vrai que j'ai un bon coup de mandibule, et que je suis une excellente tondeuse fort écologique. Je coupe l'herbe, et je fabrique un crottin fort recherché par les jardiniers, que du bénéfice !

Revenons à mes moutons, pardon, à mes chevaux. Donc, elle m'a amené chez une copine, qui n'habite pas bien loin, j'y suis d'ailleurs allé à pattes, et là, j'ai découvert un nouvel enclos, avec de la bonne herbe bien grasse, des arbres pour m'y frotter, j'étais rudement content. J'ai commencé par me rouler par terre voluptueusement les quatre fers en l'air et j'ai entrepris ensuite de goûter chaque touffe d'herbe pour voir par laquelle j'allais commencer mon séjour.

Tiens, mais il y a aussi des humains pas loin, dont une qui vient me parler souvent. Je ne parle pas l'humain, même si je comprends certains mots, dont mon nom, et elle ne parle pas non plus le cheval. Mais je lui réponds en hochant la tête pour lui montrer mon intérêt, je suis très poli. Elle reste de l'autre côté de la clôture, et moi, je ne m'approche pas trop non plus, faut dire que je suis un célibataire endurci, et que je suis resté très timide.

On est plutôt bien ici, c'est tranquille, et pour l'instant, personne n'a eu l'idée d'interrompre mes repas pour me monter sur le dos, c'est pas que ça me gêne vraiment, d'autant plus que c'est le signe qu'on va aller en promenade, mais être peinard dans un grand pré, regarder passer les oiseaux, s'empiffrer d'herbe tendre, et dormir sous les étoiles, c'est la belle vie pour moi ! Je suis d'un tempérament calme, il m'en faut peu pour me satisfaire.

Je me demande d'ailleurs si, quand elle reviendra me voir et me parler, je ne vais pas essayer de m'approcher un peu plus de l'humaine dont l'écurie est juste à-côté, ça lui ferait sans doute plaisir, et il faut toujours être aimable avec les gens qui vous reçoivent, mais faudra y aller doucement, parce que je crois que j'ai aussi (un peu) peur d'elle qu'elle a (beaucoup) peur de moi !

1 commentaire:

Upsa a dit…

Oh qu'il est beau ! On a envie de lui faire un gros bisous et de lui donner des carottes.