8 mars 2014

Un bon gros nounours

Un black bear (photo de Wikipédia, illustrant l'article Ours noir )

L'ouest du continent nord américain héberge une certaine quantité d'ours, dans les montagnes, et aussi dans les parcs nationaux. Comme ces derniers sont fréquentés par un grand nombre de touristes, les rangers ont l'habitude de les mettre en garde contre les dangers de la rencontre avec ces plantigrades impressionnants. Ils distribuent des brochures, expliquant qu'il ne faut pas laisser traîner de nourriture aux abords des tentes de camping, qu'il faut éviter les parfums et autres odeurs qui pourraient les attirer, et posent de nombreuses pancartes pour rappeler ces précautions indispensables. On voit ainsi fleurir des panneaux indiquant "Beware the bears". Ceci s'adresse évidemment en priorité aux campeurs et randonneurs, qui risquent dans leurs promenades de se trouver nez à nez avec un ours. Dans ce cas extrême, il est aussi indiqué ce qu'il faut faire ou pas : ne pas courir, l'ours court plus vite que vous ; ne pas monter aux arbres, il est un excellent grimpeur ; au contraire, se planter devant lui et le toiser (enfin, ce n'est pas dit exactement comme ça...). Étant donné que la bestiole fait plusieurs centaines de kilos, et qu'un grizzly dressé sur ses pattes arrière fait deux mètres de haut, faut déjà avoir une certaine confiance en soi pour essayer de l'impressionner... Pour éviter cette rencontre, il est recommandé de faire du bruit en marchant, de parler fort, de chanter ("Plus près de toi Seigneur" ?) pour les faire fuir.

Ceci dit, est-ce qu'on voit tant d'ours que ça dans les parcs nationaux ? Pour ma part, je ne campe ni ne randonne sur des sentes montagneuses, et le premier ours que j'ai croisé, c'était à Glacier National Park dans le Montana, mais j'étais en voiture, "dans" ma voiture, quand un american black bear a tranquillement quitté le bord de la route pour aller de l'autre côté. On ne roulait pas vite, pour admirer le paysage, et on a eu le temps de dire : "Oh un ours !" avant qu'il ne disparaisse dans les frondaisons. Il s'agissait d'un ours noir, d'un black bear comme ils disent là-bas.


Quelques années plus tard, cette fois en Alaska, alors que l'on marchait entre McCarthy et Kennecott (dans le parc national de Wrangel St Elias), on a croisé deux jeunes filles qui nous ont dit avoir vu un ours en venant. Mais comme elles se passaient une bouteille qui ne semblait pas contenir du coca, et qu'elles ne marchaient pas très droit, on s'est dit qu'elles avaient peut-être eu des visions éthyliques, et on a continué notre chemin. Pas longtemps, parce que quelques pas plus loin.... Il y avait un ours, à une cinquantaine de mètres. Certes, on ne semblait pas du tout l'intéresser, mais dans le doute.... On a vite fait rebroussé chemin en direction de McCarthy, sans se retourner ! C'était là aussi un black bear.

L'ourse grizzly et ses petits, photo prise depuis le car

Et les grizzlys alors ? Eh bien oui, j'en ai vu de près mais... C'était dans le Parc National Denali, au centre de l'Alaska, là où se trouve le mont McKinley, le plus haut sommet d'Amérique du nord (6194m). Cet immense parc est traversé par une seule route, sur laquelle les véhicules particuliers sont interdits. Pour le visiter, il faut prendre un autobus qui s'arrête aux points de vue les plus beaux, ou quand il y a une curiosité à regarder. Là, il y avait une ourse grizzly et ses deux oursons ! Inutile de dire que tout le monde s'est précipité vers les fenêtres ouvertes du car pour les regarder tout à loisir ! 

À ce propos, savez-vous ce qu'est un "bear jam" ? Non, ce n'est pas une spécialité locale de confiture à base d'ours, c'est un embouteillage créé sur une route par la présence d'un ou de plusieurs ours. Voilà comment ça se passe : un conducteur repère un ours, s'arrête et sort son APN, les voitures qui le suivent en font autant, ainsi que celles qui viennent en sens inverse, du coup, il se créé un embouteillage dans lequel plus personne n'avance ni ne bouge, ce qui doit d'ailleurs faire rudement marrer l'ours (sont vraiment stupides ces humains...) ! J'ai vu ça du côté de Banff, en Alberta, et, bien entendu, comme tout le monde, je me suis arrêtée pour regarder l'animal ! On est touriste ou on ne l'est pas !

Mais c'est vrai que l'ours est un animal dangereux, tout en haut de la chaîne des prédateurs locaux, et ce n'est pas parce qu'on a tous eu un gros nounours en peluche quand on était petit que la bestiole peut être caressée comme un petit chat ! Donc, Beware the bears !

Pancarte au Yukon (le Canada est officiellement bilingue)

1 commentaire:

Mattho69 a dit…

Heureusement il y a quelques exceptions, comme dans ce village que je connais bien http://www.leprogres.fr/rhone/2014/03/10/a-saint-appolinaire-20-des-electeurs-sont-candidats :-D