10 juil. 2014

Addictions ?

L'hôpital Marmottan à Paris a été le premier, sous l'égide du Dr Claude Olivenstein, à s'occuper des toxicomanies, et par là des addictions. Si, dans les années 70 on pensait essentiellement à la drogue, maintenant, on a découvert qu'il existe un certain nombre d'addictions (en dehors de l'alcool et du tabac) dont les effets pervers sont beaucoup plus redoutables que ce que l'on imaginait. En voici quelques unes, étudiées dans un long article du Nouvel Observateur :

* L'addiction aux jeux d'argent. Mais ce n'est pas une nouveauté ça, les casinos existent depuis longtemps, et il y a des habitués qui y ont laissé leur chemise, et ont du se faire interdire pour éviter la ruine totale. Sauf que là, il ne s'agit pas de casino, mais de jeux d'argent sur Internet. Beaucoup plus simple, pas de déplacements, de tenue adequat, de "mise en scène", c'est quand on veut, comme on veut, où on veut. Certains joueurs ne peuvent pas s'empêcher d'aller sur ces sites et d'y laisser des plumes (voire tout leur plumage).

* L'addiction aux sites pornographiques. Il paraît que ça ne concerne pas du tout des malades (mentaux ou sexuels, comme on veut), mais des gens parfaitement ordinaires, des hommes adultes tout à fait normaux, bons époux et bons pères. Ça a au moins l'avantage d'éviter les MST et coûte moins cher que d'entretenir une danseuse (et moins grave que de sauter sur les femmes de chambre), mais le plus pernicieux est, paraît-il, la culpabilité ressentie qui taraude le voyeur de remords lancinants !

* L'addiction au téléphone mobile. Là, on connaît, il suffit de prendre de temps en temps les transports en commun, ou de se retrouver dans un lieu public quelconque pour voir tous les doigts de 90% des gens, agités sur leurs claviers tactiles. Certains ne peuvent pas rester plus d'une demi-heure sans consulter leur écran, sous peine de manque épouvantable. Les priver de cet outil, c'est leur ôter un membre vital (non, je ne préciserai pas lequel).

* L'addiction aux séries télévisées. On peut regarder 24h d'affilée la télé (ou son écran d'ordinateur) pour visionner tous les épisodes d'une série ? Oui, ça existe ! Et où est le problème ? C'est que les gens qui les regardent ne peuvent pas s'empêcher quand ils ont commencé, de continuer jusqu'à la fin, comme ceux qui mettent le nez dans une boîte de chocolat et la terminent. En quoi est-ce pathologique (de regarder autant de séries, pas de finir le chocolat) ? Parce que toute vie sociale s'arrête, que l'on ne s'occupe plus de rien, on ne travaille plus (on ne peut pas faire deux choses à la fois non plus), et que c'est socialement tout à fait pervers.

* L'addition aux jeux sur Internet. Là, je sais de quoi je parle !! L'exemple donné est celui d'une accro à Candy Crush Saga (le seul jeu auquel je ne joue pas..) qui interrompt ce qu'elle fait toutes les demi-heures, temps nécessaire à la régénération de l'énergie, pour continuer à assembler des bonbons colorés qui éclatent, où qu'elle se trouve, sur son téléphone, sa tablette, enfin partout et en toutes circonstances. Et ce n'est pas un exemple isolé, ils sont des dizaines de millions à ainsi rythmer leur journée sur leurs jeux favoris, avant même le café du matin, et souvent dans leur lit le soir. Et, tandis que l'énergie (ou les vies, selon le jeu) se renfloue, ils pensent aux prochaines combinaisons et aux stratégies qu'ils vont adopter.

Tout ça est moins nocif que l'alcool, le tabac ou la cocaïne ? Bien sûr, dans un sens, mais ça a d'autres effets sur la vie quotidienne, la vie sociale, l'état mental qui ne sont pas neutres non plus.

Bon, c'est pas tout ça, mais je dois maintenant avoir récupéré assez d'énergie dans Monsters Busters pour pouvoir recommencer à jouer, alors, faut pas traîner !


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