Il y a quelques jours, j'évoquais certaines catégories de saints aux caractéristiques inhabituelles, plus près encore, c'étaient les abbayes locales, alors, par association d'idées, voilà quelques religieux aux moeurs aussi étranges que le sont leurs appellations.
Quelques mots d'histoire pour se replacer dans le contexte toutefois : lorsqu'à la fin du IIIe siècle, le Christianisme fut à peu près reconnu par les puissances d'alors, un grand nombre d'habitants du bassin méditérranéen souhaitèrent se consacrer à la méditation et à la prière. La vie monastique n'ayant pas encore été codifiée comme elle le sera d'abord par Saint Basile, puis, surtout par Saint Benoît, chacun procédait selon son inspiration, et ça donnait des résultats pour le moins originaux.
Ces hommes vivaient au désert, ce qui ne manquait pas entre l'actuelle Libye et la Palestine, on y rencontrait des Gyrovagues, qui se déplaçaient en mendiant, séjournant dans des communautés quand ils en croisaient. Il y avait aussi les Brouteurs qui, à l'instar des moutons et des chèvres locales, ne mangeaient que l'herbe qu'ils trouvaient ou les racines qu'ils déterraient. On pouvait trouver aussi des Reclus, lesquels se faisaient murer dans une pièce étroite, à la merci des rares passants pour leur subsistance. D'autres, les Sarabaïtes, cohabitaient dans des cellules étroites à deux ou trois, sans règle ni chefs, précurseurs des cénobites, et enfin, il y avait les Stylites. Ces derniers vivaient en haut d'une colonne, n'en descendaient jamais, recevant leur nourriture des pélerins qui passaient, lesquels leur hissaient un panier par le biais d'une corde. Le plus célèbre fut Siméon le Stylite.
Le pire c'est que ces hommes inspirés avaient des disciples ! Et que souvent, ils devaient se déplacer pour que leur renommée, qui s'accompagnait de pèlerinages et autres afflux de population, ne les empêche pas de s'adonner à la méditation ! Un des plus grands anachorètes de ce temps fut sans doute Saint Antoine, dont les "tentations" ont inspiré de nombreux peintres et écrivains.
Et puis, progressivement, sous l'influence d'Athanase, de Saint Jérôme, d'Agustin, etc.. le cénobitisme et la vie communautaire dans des monastères devint la règle, au fur et à mesure que le Christianisme s'étendait. Il faut dire que passer sa vie sur une colonne du côté de l'Egypte, c'est déjà pas évident, mais faire la même chose en Russie en décembre.... c'est un coup à partir directement au ciel !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Ils sont dingues ces moines. Déjà, j'avais des difficultés à m'y retrouver dans les grands ordres connus. Me voilà encore plus perdus maintenant.
Merci Théoliane
Dur dur de replacer tout ça dans la conversation ! Mais que c'est chouette d'apprendre de nouvelles choses. Merci Hélène.
aux Indes ils sont pas mal non plus, et c'est actuel.
comme se faire enterrer, ne jamais se couper les ongles, ou les cheveux. balayer devant soit pour ne pas détruire des êtres vivants(insectes), rester sur la même jambe toute sa vie, parfois même sur une jambe, et l'autre autour de la tète(posture de yoga) des clous enfoncés un peu partout sur le corps.... enfin bref, toutes sortent d'incongruités humaines. ;-)
Enregistrer un commentaire