2 mars 2015

Sic transit gloria mundi


Ah ça fait savant non, de donner un titre en latin, surtout quand on ne l'a jamais appris, mais la phrase est connue, même des non latinistes.

Or donc, autrefois, il y avait un éditeur de logiciel, créateur de système d'exploitation qui dominait le marché de l'informatique, c'était Microsoft et son emblématique patron Bill Gates. Tout ordinateur était vendu avec Windows pré-installé, et ses multiples déclinaisons avaient tellement bien inondé le marché que la majorité des utilisateurs (*) ignoraient qu'il puisse exister autre chose. Un traitement de texte ? Ça ne pouvait être que Word que l'on achetait ou que l'on piratait, on ne connaissait rien d'autre, c'était un standard, on n'avait pas tellement le choix non plus. Certes, il y avait deux marginaux : Apple qui détenait un peu plus de 10% des ventes d'ordinateur avec son OS personnel et ses machines réputées élitistes ; et il y avait les distributions Linux, réservées à l'époque à quelques geeks qui n'hésitaient pas à installer leur OS eux-mêmes et à bricoler pour faire ce qu'ils voulaient, mais les deux restaient très loin derrière.

Et le temps a passé, le monde a évolué, Internet s'est répandu dans le grand public, et Microsoft, bien solidement campé sur ses positions hégémoniques, n'a pas vu le vent tourner. Les erreurs sont arrivées, Vista déjà, qui était prévu pour des machines que les gens n'avaient pas encore, qui a été un gros échec, puis d'autres évolutions de Windows, toutes décevantes aux dires des usagers qui se sont accrochés à leur vieil XP ; Internet Explorer qui laissait passer toutes les scories envoyées sur la Toile et qui a fini par se faire largement doubler par ses concurrents ; les logiciels de bureautique alternatifs et gratuits ont séduit et....

... Google était en embuscade ; subrepticement, il s'est glissé dans la cour des grands, profitant de l'engouement pour les smartphones et les tablettes, proposant une alternative à Apple qui pavoisait avec l'Iphone et l'Ipad, les deux apportant un système d'exploitation stable, une multitude d'applications simples, attrayantes et très souvent gratuites... Microsoft a fini par réaliser que, pendant qu'il s'escrimait à corriger les bugs de Windows et à tenter de vendre des licences de sa suite bureautique, les deux autres l'avaient largement devancé. Raté pour lui le marché des OS pour téléphones mobiles et tablettes, et c'est dur de passer au troisième rang quand depuis si longtemps on caracolait en tête !

Le monde va vite, surtout le monde de la technologie, quand on se repose un peu trop longtemps sur ses lauriers, que l'on se croit incontournable, que l'on en profite largement, se gaussant des injonctions et autres règlements, on se fait doubler parce qu'on avait oublié qu'il existait des concurrents.

Microsoft n'est pas mort, son nouveau patron, Satya Nadella, qui a remplacé Steve Ballmer est plein d'idées nouvelles. Et qui sait, dans quelques années, un nouveau venu va peut-être se glisser par l'embrasure de la fenêtre et bousculer Monsieur Apple, et Monsieur Google qui ne l'auront pas vu arriver...


(*) Je parle d'ordinateur personnel, à usage domestique, pas des systèmes professionnel des entreprises, lesquels pouvaient être différents, ou, si ils fonctionnaient sous Windows, embarquaient des logiciels spécifiques. 


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