Les vols low cost, en ces périodes de crise, ont le vent en poupe, on parle de bons plans, d'affaires, de meilleurs tarifs, mais à côté de ça, des articles de presse stigmatisent la rapacité de ce type de compagnie qui ont souvent des idées saugrenues pour casser les prix.
Déjà, les prix sont-ils aussi intéressants que ce que l'on prétend ? Et ça commence mal, parce que les comparaisons ne sont pas du tout aisées, on se croirait chez les fournisseurs de téléphonie mobile où tout est fait pour qu'on ne puisse "absolument" pas comparer avec la concurrence.
Sachant que dans les grandes compagnies, les tarifs varient selon les jours, les heures, la date de la réservation, selon que le billet est remboursable ou non... trouvez l'âge du commandant de bord !! Euh, je veux dire que par exemple, sur une grande compagnie aérienne française, un aller simple Paris-Rome varie de 68 à 420 euros !!! Allez donc faire des comparaisons avec tant de paramètres variables.
Pour ne pas trop se mélanger les crayons, on prend deux compagnies, une dite normale, l'autre dite low cost et un voyage à Rome prévu pour décembre, en dehors des congés scolaires et du week-end.
Soit donc, un voyage du lundi 7 au vendredi 11 décembre 2009 à Rome.
Propositions de la grande compagnie à ces dates :
- Aller : 68 euros
- Retour : alors là, c'est tout à fait variable. Si vous voulez absolument rentrer le 11, il vous en coûtera 157 euros, pire, si vous rentriez le 9, là, vous en auriez pour... 395 euros, par contre, si vous acceptiez de ne rentrer que le dimanche 13, ça vous ferait seulement 59 euros ! Comprenne qui pourra la logique des tarifs aériens...
Voyons voir le même trajet avec une compagnie low cost. Là, c'est simple, clair, limpide... voilà : 32,91 euros, à l'aller, et 32,23 euros au retour (enregistrement en ligne et taxe (?) compris).
Donc, si on prend le moins cher de la grande compagnie, on arrive à 68 + 59 = 127 euros, contre 32,91 + 32,23 = 65,14 chez le LC. Y a pas photo ??
Attention toutefois, à ces 65 euros, il faut rajouter les frais de bagages, sachant que chaque passager peut enregistrer jusqu'à 3 bagages dont le poids total ne doit pas dépasser 15 kg, et c'est payant : 10 euros le premier, 20 euros chacun des deux autres, et ceci uniquement pour l'aller.... l'équipement sportif, ou l'instrument de musique bénéficient eux, d'un forfait de 30 euros par vol aller simple.
Admettons que l'on n'ait que 15 kgs en un seul bagage, on ajoute 10 + 10 = 20 euros (aller + retour), ce qui monte le prix total à 85,14 euros, mais malheur à celui qui arrive avec trois colis... ça lui coûte aussi cher quasiment que son billet, et malheur aussi à celui qui voyage avec un nourrisson et sa poussette, 20 euros pour l'un et 10 euros pour l'autre soit 60 euros pour l'aller-retour... celui-là a intérêt à prendre la grande compagnie, il y gagnera parce qu'il pourra en plus manger gratuitement !! Faut aussi éviter de voyager avec son tuba, son bébé et trois valises..... c'est ruineux !
Donc, une première conclusion, les compagnies low cost, c'est fait pour les célibataires sans enfants et sans bagages !!! Sinon, ça devient nettement moins intéressant surtout que... ils ont d'autres idées pour diminuer encore les coûts, qui ne vont pas trop dans le sens de l'accueil confortable des parents et autres seniors : déjà, tout ce qui se consomme est payant, ce qui est le cas ailleurs, donc, pas typique hélas, mais il paraît qu'ils envisagent aussi de faire payer l'accès aux toilettes ! Ça, c'est plus original, mais pas sot. Toilettes payantes = moins de gens qui les utilisent = moins besoin d'endroits pour ça = de la place pour des sièges passagers en plus.... l'histoire ne dit pas s'il est conseillé d'emporter des couches ! Et encore plus original, la notion de transport debout qu'envisageait de mettre en place une compagnie low cost très connue... sans trop préciser comment ils allaient installer les passagers en accord avec la sécurité, alors que jusqu'ici il était formellement interdit de rester debout dans un avion au décollage, à l'atterrissage et en cas de turbulences..
En conclusion.... eh bien, il n'y a pas de conclusion ! Chacun fait comme il veut (ou peut..). On peut penser que le jeune qui n'a pas trop de moyens, et voyage avec un sac à dos de moins de 15kgs préfèrera la compagnie low-cost (en plus, il n'a pas encore de problème de prostate s'il n'y a pas assez de W-C), et que le senior qui peut plus facilement choisir ses dates de départ-retour prendra la compagnie traditionnelle, aux jours où les prix sont les plus intéressants, histoire d'être un petit peu mieux traité.... encore que.....
La photo d'illustration a été prise depuis l'intérieur du Boeing 737 d'Alaska Airlines, quelque part en vol entre Chicago et Anchorage.
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3 commentaires:
Les tarifs différents de la compagnie "normale" (on dit plutôt "major") en fonction de la semaine s'expliquent facilement. Les personnes qui voyagent du lundi au vendredi, ou pire, du lundi au mercredi, c'est plutôt des femmes/hommes d'affaire, avec des billets payés par l'entreprise. Gros pouvoir d'achat, peu regardant sur les prix, cherchent à rentrer le plus tôt possible pour quand même passer le week-end en famille.
Par contre, celles et ceux qui partent du lundi au dimanche, c'est des tourristes, donc beaucoup plus regardant sur les prix.
Quant aux histoires de faire payer les toilettes / voyager debout, c'est plus histoire de faire un buzz (et donc d'avoir de la publicité gratuite) que des projets réels.
Pas facile pour les voyageurs de s'y retrouver !
Acheter un billet de train non plus d'ailleurs car le prix varie en fonction des heures, des dates, selon que vous réservez sur internet ou pas, à la dernière minute ou 2 mois à l'avance etc.
Franchement, tout cela devient un peu trop compliqué pour beaucoup de gens.
Imaginez si tous les commerçants pouvaient faire la même chose ! Le prix de la baguette de pain changerait en fonction des heures de la journée. A l'heure du rush de midi elle pourrait atteindre les 2 euros !
Les tarifs de certaines autoroutes sont aussi modulables, alors on roule plus vite ou on attend sur la bande d'arrêt d'urgence pour passer à la bonne heure.
Ces variations de tarifs deviennent énervantes. Prendre son billet de train devient un casse tête.
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