27 juil. 2008

Des originaux

Il y a quelques jours, j'évoquais certaines catégories de saints aux caractéristiques inhabituelles, plus près encore, c'étaient les abbayes locales, alors, par association d'idées, voilà quelques religieux aux moeurs aussi étranges que le sont leurs appellations.

Quelques mots d'histoire pour se replacer dans le contexte toutefois : lorsqu'à la fin du IIIe siècle, le Christianisme fut à peu près reconnu par les puissances d'alors, un grand nombre d'habitants du bassin méditérranéen souhaitèrent se consacrer à la méditation et à la prière. La vie monastique n'ayant pas encore été codifiée comme elle le sera d'abord par Saint Basile, puis, surtout par Saint Benoît, chacun procédait selon son inspiration, et ça donnait des résultats pour le moins originaux.

Ces hommes vivaient au désert, ce qui ne manquait pas entre l'actuelle Libye et la Palestine, on y rencontrait des Gyrovagues, qui se déplaçaient en mendiant, séjournant dans des communautés quand ils en croisaient. Il y avait aussi les Brouteurs qui, à l'instar des moutons et des chèvres locales, ne mangeaient que l'herbe qu'ils trouvaient ou les racines qu'ils déterraient. On pouvait trouver aussi des Reclus, lesquels se faisaient murer dans une pièce étroite, à la merci des rares passants pour leur subsistance. D'autres, les Sarabaïtes, cohabitaient dans des cellules étroites à deux ou trois, sans règle ni chefs, précurseurs des cénobites, et enfin, il y avait les Stylites. Ces derniers vivaient en haut d'une colonne, n'en descendaient jamais, recevant leur nourriture des pélerins qui passaient, lesquels leur hissaient un panier par le biais d'une corde. Le plus célèbre fut Siméon le Stylite.

Le pire c'est que ces hommes inspirés avaient des disciples ! Et que souvent, ils devaient se déplacer pour que leur renommée, qui s'accompagnait de pèlerinages et autres afflux de population, ne les empêche pas de s'adonner à la méditation ! Un des plus grands anachorètes de ce temps fut sans doute Saint Antoine, dont les "tentations" ont inspiré de nombreux peintres et écrivains.

Et puis, progressivement, sous l'influence d'Athanase, de Saint Jérôme, d'Agustin, etc.. le cénobitisme et la vie communautaire dans des monastères devint la règle, au fur et à mesure que le Christianisme s'étendait. Il faut dire que passer sa vie sur une colonne du côté de l'Egypte, c'est déjà pas évident, mais faire la même chose en Russie en décembre.... c'est un coup à partir directement au ciel !

25 juil. 2008

Autres richesses locales

Nos abbayes normandes sont fameuses, Jumièges, le Bec Hellouin.. en voici deux autres, Saint Georges de Boscherville, et Saint Wandrille, cette dernière, comme le Bec Hellouin, est toujours en activité.

L'abbaye Saint Georges de Boscherville vue des jardins

L'intérieur de l'église abbatiale de Saint Georges de Boscherville

Le cloître de Saint Wandrille

L'intérieur du cloître de Saint Wandrille

19 juil. 2008

Des mots nouveaux

A fréquenter le monde de la sainteté, avec une prédilection pour les saints anciens, on découvre des personnages pittoresques, mais aussi des mots nouveaux. Tiens, savez-vous ce qu'est un saint sauroctone ? Je vous mets sur la voie, Saint Georges en est un, Saint Michel aussi (encore que celui-ci soit un archange, donc, pas tout à fait la même catégorie), et tout près de chez nous, Saint Romain de Rouen.. Ils ont fait quoi ces saints personnages ? Ils ont tous terrassé un dragon ! Lequel pouvait être un serpent gigantesque, un dragon avec queue, ailes, écailles, une gargouille, une vouivre, et il y en a des saints qui ont fait ça ! Plus d'une trentaine de répertoriés.. C'est dire que les reptiles monstrueux abondaient dans ces temps là ! Et qu'ils avaient bien du boulot les pauvres saints de l'époque.

Dans le genre original aussi, il y a les saints céphalophores, ceux qui portent leur tête dans leurs mains. Il ne s'agit pas d'une malformation génétique, mais d'un miracle : ils ont été décapités, et au lieu de mourir sur le coup, comme Robespierre et ses collègues révolutionnaires, ils se sont relevés et ont marché un moment jusqu'au lieu de leur sépulture. L'un des plus connus, Saint Denis, a même descendu toute la rue des martyrs (près de Montmartre, à Paris) en tenant sa tête !! Sans doute que ça a du faire un sacré embouteillage de chars.

Le pire, c'est qu'on peut être les deux à la fois ! Saint Nicaise a vaincu un dragon, et a fini décapité par les Vandales (pas ceux qui sévissent sur Wikipédia ou qui détériorent les plantations communales..) avant d'aller rejoindre son tombeau en portant sa tête.. En ce qui concerne ce dernier, le bourreau ne devait pas être bien habile, puisqu'on le représente (à Ecouis par exemple) portant seulement le haut de sa boîte cranienne (avec la tiare, il était évêque).

Et enfin, n'oublions pas Saint Joseph de Copertino, celui qui lévitait, ce qui lui a valu bien des déboires : se faire remarquer lors d'une procession, rester accroché à un arbre d'où il ne pouvait plus descendre, semer la panique pendant l'office divin, etc... mais celui-là, même s'il avait des dons exceptionnels, n'est ni un saint sauroctone, ni un saint céphalophore !!

Sauroctone : tueur de lézard (à ne pas confondre avec autochtone, qui n'est en rien un tueur de voitures !!)

17 juil. 2008

Richesses locales

Une promenade sous le doux ciel normand, en direction du château d'Harcourt




et de son fabuleux arboretum.



13 juil. 2008

Une bonne surprise

Il y a une huitaine de jours, je recevais un mail d'une certaine Gisèle Cavali qui me disait avoir écrit son premier roman d'Heroïc Fantasy et me demandait : « Que dois-je faire pour mériter une critique sur votre site ? ». Stupéfaction d'abord ! Mériter une critique... mais je ne suis pas critique littéraire ! De plus, je suis toujours fort étonnée quand quelqu'un, au milieu des millions de sites web, arrive à tomber sur mes pages et m'en fait part.

Je regarde tout de même ce mail d'un oeil torve.. l'auteur me demandant si je voulais bien lui donner une adresse postale afin de m'envoyer le livre en question. Un peu parano peut-être, et méfiante en ce qui concerne les spams en tous genre, je me demande où peut bien être l'arnaque.. ou le piège.. je ne vois pas..

Deux jours plus tard, je me décide à répondre et à donner mon adresse à cette personne, en me disant que je ne risquais pas grand chose, sinon des pubs dans la boîte aux lettres, mais une de plus, une de moins.. et je préfère recevoir des pubs des éditions Plon que des cuisines xxx !

Et, hier, je reçois le livre ! Un fort beau bouquin au demeurant, que je vais m'empresser de lire avant de rédiger une notule à son sujet. Espérons que l'histoire me plaîra.. et que l'auteur ne regrettera pas de me l'avoir envoyé !

En fait, c'est la seconde fois que ça se produit. Déjà, il y a fort longtemps, un auteur m'avait envoyé son oeuvre pour les mêmes raisons. Comme quoi, le cybermonde est bien petit, et quelques pages web fort modestes (mais fort anciennes aussi, le site va sur ses 11 ans) peuvent avoir un certain echo. Tout de même, je me demande par quels méandres googleiens les gens arrivent jusque là...

10 juil. 2008

Vandalismes et canulars

N'ayant plus trop, pour l'instant, de documentations sous le coude pour continuer mes saintes investigations wikipédiennes, j'ai modestement et discrètement rejoint les hommes et femmes de ménage qui oeuvrent sur l'encyclopédie, surveillant les modifications effectuées par les contributeurs non inscrits, ainsi que les premières contributions de ceux qui viennent de créer leur compte.

Si, dans la majeure partie des cas, ces contributions sont constructives, même s'il ne s'agit que de corriger une faute vénielle, il y a tout de même une énorme quantité de vandalismes en tous genre qui sont pénibles (oui, je sais, c'est la rançon de la liberté, et c'est sûr que Larousse n'aura pas ce genre de problèmes). Il y en a de tous ordres, ça va du caca-pipi-prout rajouté par un potache qui s'ennuyait, dans n'importe quelle section d'article, quand ce n'est pas azertyuioopp^^mlkkjjhhg sur 10 lignes (merci au copier/coller), jusqu'à l'ajout de données fausses volontairement (là, je ne touche pas trop, sauf si c'est flagrant, ou que je connaisse bien le sujet), mais tous les intermédiaires sont possibles.

Il y a celui qui remplace la photo d'un homme politique par celle d'un clown, celui qui créé un article à la gloire d'un joueur de foot par exemple, avec comme seul contenu : "sest le plu gran, le plu bo, le plu for", ou à la gloire de son groupe musical local, à peine connu au chef-lieu de canton, mais évidemment sans la moindre source ou référence et pour cause, celui qui écrit une biographie bidon qui se veut humoristique, du genre : "Toto est né le 3 juillet 2000, il a été propre à l'âge de 6 ans, et a fréquenté la maternelle où il tombait les filles", et bien d'autres encore...

Ceux-là sont des vandales volontaires pourrait-on dire, qui savent bien ce qu'ils font, mais il y a aussi les contributeurs qui se lancent sans avoir pris la peine de lire les conventions d'édition (tant dans le fond que dans la forme), et balançent un gros pavé de texte, sans la moindre syntaxe, le moindre lien, la moindre source, et sont ensuite furieux qu'on ose critiquer et rectifier leur production, ou alors qui détruisent un article, par maladresse, non par malveillance, et qui ne savent plus comment revenir en arrière, ou enfin ceux qui prennent l'encyclopédie pour un site de publicité, et écrivent, souvent fort proprement d'ailleurs, leur propre biographie, ou vantent les produits qu'ils commercialisent.. et se font rappeler à l'ordre sans toujours bien comprendre pourquoi.

Pour faire du nettoyage, il y a des outils, heureusement, déjà des pages dédiées, où toute modification est signalée, sur certaines (Live RC) en temps réel (ça donne vite mal à la tête, parce que ça défile en permanence, à raison de plus d'une dizaine de changements par minute !). Ensuite, il y a des bots programmés pour effectuer certaines tâches, dont la rapidité de réaction est très utile, et puis, il y a l'humain qui, sans être administrateur, peut défaire d'un clic certains ajouts canulardesques ou malveillants, mais c'est un boulot de tâcheron même en ne surveillant que les choses flagrantes, sans regarder les éventuelles violations de copyright, ou les points de vue personnels. Quand on réalise que l'immense majorité de ces contributions inopportunes sont très vites nettoyées, par tout un bataillon de contributeurs bénévoles aux aguets, on se dit que Wikipédia a de la chance de susciter encore des vocations d'inlassables correcteurs, mais n'est-ce pas au détriment de la création et de l'amélioration des articles ? On se demande aussi, sachant que ce n'est guère gratifiant comme besogne, pourquoi certains ont tellement envie de devenir administrateurs ! Moi, je ne ferai pas ça tous les jours !!

7 juil. 2008

Eh bien, ce n'est pas demain la veille !

... Que la nouvelle encyclopédie en ligne mise en place par Larousse fera de l'ombre à Wikipédia ! Déjà la page d'accueil, qui ressemble à quelque chose d'intermédiaire entre la FNAC et Surcouf, si bien qu'on ne sait pas si on vient y acheter un dictionnaire ou y consulter une encyclopédie, et c'est furieusement long à charger (flash, images, toussa...).

Ensuite, il faut s'y retrouver, et trouver quelque chose là-dedans. Certes, le moteur de recherche de Wikipédia n'est pas très performant, mais celui-là non plus, d'autant plus qu'il y a pour l'instant si peu d'articles... disons que c'est péché véniel, et qu'on n'a pas encore l'habitude de l'utiliser.

Et les articles ? Euh... euh... mal présentés, pas structurés, pas agréables à lire, un gros pavé de texte sans espaces entre les paragraphes, sans la moindre illustration (sinon de minuscules vignettes en début de texte, non agrandissables, enfin disons que ça ne marche pas pour l'instant), un truc qu'on n'a pas du tout envie de lire d'emblée !

Ils mettent en avant leur sérieux, ce qui est certainement incontestable, faire appel à des spécialistes de chaque article pour l'écrire est totalement opposé à la philosophie plus débridée de Wikipédia, et demande infiniment moins de surveillance des diverses erreurs et vandalismes dont Wikipédia est victime en permanence, mais se priver de cette richesse collaborative, de ce bouillonnement d'échanges n'est-ce pas s'amoindrir quelque part ?

Quant aux commentaires que les internautes peuvent rajouter aux articles, pour l'instant, ils s'apparentent plus à des réflexions de forums qu'à des compléments d'informations.

Donc, pour l'instant, eh bien, c'est pas ça, comme on dit ! Mais, ne tirons pas non plus à boulets rouges sur cette expérience, elle est jeune, très jeune, et on verra bien si dans quelques temps, la qualité et la richesse s'améliorent, ou si Larousse n'aurait pas mieux fait de continuer à faire des dictionnaires papier, chose qu'il fait très bien !

Pour se faire une idée : l'article sur les Beatles version Larousse et version Wikipedia . Je précise toutefois que j'ai en premier fait la recherche Beatles sur Larousse, et que ce n'est qu'ensuite que j'ai cherché l'homologue sur Wikipédia, afin de ne pas être accusée de partialité...

6 juil. 2008

On n'écrit plus !

A quand remonte la dernière lettre manuscrite que vous avez eue en mains ? Que trouvez-vous dans votre boîte aux lettres ? Des publicités, des factures, des courriers officiels, des revues auxquelles vous êtes abonnés, mais plus de lettres ! Ou si rarement... Y a-t-il si longtemps que vous écriviez à votre tante pour lui demander de ses nouvelles, à vos grands parents pour leur dire que vous étiez bien rentrés de vacances, à votre amoureux pour lui raconter en détails que vous l'aimiez toujours ? N'étudiera-t-on plus, dans les siècles à venir, la correspondance de George Sand et de Chopin ?

Actuellement, La Poste, sur tous les objets qu'elle distribue, ne compte que 10% de correspondance privée, et le pourcentage diminue chaque jour.

Et pourtant, qu'est-ce qu'on écrit ! Le monde de l'édition croule sous les manuscrits, il sort de plus en plus de livres dont beaucoup ne sont jamais lus. Et la blogosphère gonfle chaque jour davantage, de nouveaux blogs naissent à chaque instant, dans lesquels on écrit... tandis que lire et écrire des mails font partie d'une des premières activités sur Internet. On écrit dans des wikis, sur des forums, on discute par écrit sur IRC, on fait partie de groupes de discussions lesquelles discussion ont lieu... par écrit ! Certes, l'outil a changé, plus de plume Sergent Major et d'encre Waterman, ou de stylo à bille, le clavier est devenu le premier instrument d'écriture actuellement.

Donc, ce serait l'écriture manuscrite qui serait en train de se perdre, plus que l'écriture tout court ? Ça, c'est déjà sûr ! Par contre la correspondance privée en a déjà pris un coup aussi. Quand on pense aux fameuses cartes de voeux, qu'il était de "bon ton" d'envoyer entre le 20 décembre et le 20 janvier, avec leurs formules toutes faites, maintenant, quand on en reçoit et envoie deux ou trois, c'est le maximum, la plupart du temps, ou l'on a totalement oublié la coutume, ou on téléphone, voire on envoie un SMS ou un mail ! Il n'y a guère que les cartes postales de vacances qui ont encore une petite vitalité dans le monde de l'écrit manuel.

Faut-il le déplorer ? Oui, au nom de l'Histoire, les correspondances de gens célèbres ont été des sources indéniables de connaissances pour les érudits, et s'ils faut que les historiens du futur récupèrent des mails écrits avec Outlook Express, ce sera plus compliqué ! Non, parce que c'est une évolution de la vie quotidienne, et que, pour avoir transpiré une bonne partie de ma vie professionnelle à décrypter des ordonances médicales, l'écriture dactylographique est un réél progrès !

Et là, en ce moment, que suis-je en train de faire ? D'écrire, oui, mais pas avec un stylo, sinon, comment le monde entier pourrait profiter de ces profondes élucubrations ?

3 juil. 2008

Un voyage virtuel

Quand les départs vers d'autres cieux n'arriveront que dans quelques mois, quand on a envie de regarder au-delà de ce que l'on voit par la fenêtre, comme il est agréable de se promener sur Google Earth ! Un petit programme à installer, et, c'est parti ! De Chicago à la Place Rouge, de Ouarzazate à l'Etang Salé, des chutes du Niagara à Capetown, on voyage bien plus rapidement qu'avec un avion ou un TGV.

On peut zoomer, jusqu'à voir plein de détails, certes, pas partout, la France profonde ne bénéficie pas encore d'une très haute résolution d'image, et aussi faire surgir des bâtiments en 3D, suivre une rue, tourner, changer l'angle de vision de l'endroit, avec des curseurs fort intuitifs.

Du point de vue pratique, on peut ainsi chercher un hôtel ou un restaurant, voir si l'endroit choisi n'est pas juste à côté de l'autoroute par exemple, et aussi connaître la météo du lieu, enfin pas mal d'infos pratiques, sans parler des informations supplémentaires qui s'affichent quand on clique sur un des lieux indiqués. On peut aussi regarder un trajet pour aller d'un point à un autre, et certainement encore pas mal de détails que je n'ai pas encore découverts.

Le moteur de recherche est particulièrement bien fait, surtout quand on ignore l'orthographe exacte du lieu désiré, c'est appréciable.

Et si la Terre semble trop petite, on peut aussi se promener dans le cosmos !

Voici une capture d'écran, de Paris, entre l'Elysée et la Concorde. D'accord, ce n'est pas bien loin, mais qui a déjà vu cet endroit sous cet angle ?