29 juin 2020

Faire feu de tous bois

On nous a seriné qu'après le déconfinement, afin d'aider les petits commerces et autres prestataires de service à remonter la pente, il fallait aller chez eux, en priorité. Normal, mais faudrait quand même pas exagérer, quand on voit qu'un coiffeur ou un restaurateur fait payer des "frais covid" à ses clients... Et pas quelques centimes.. Plusieurs euros ! Parce qu'ils ont pris la peine de passer du désinfectant sur le siège entre chaque client... Ce qui est quand même la moindre des choses.

Ailleurs, on a même vu faire payer les glaçons réclamés pour rafraîchir le Perrier ! Et il n'y a pas qu'en France, un restaurateur belge facturait 5 euros de supplément pour "désinfection Covid"... D'accord, on veut bien aider l'économie à repartir, et les commerçants à se relever, mais il faut raison garder, et ne pas abuser non plus. Parce qu'un restaurateur qui instaurerait ce genre de choses ne me reverrait pas de sitôt, d'autant plus qu'ils sont minoritaires et que la très grande majorité n'a pas jugé honnête de monter exagérément ses prix et d'ajouter des suppléments.

Augmenter les prix ? C'est de bonne guerre même si ça rend la vie des gens confrontés au chômage technique et à la précarité de moins en moins facile, mais il faut que ça reste raisonnable : payer un peu plus cher les pommes de l'horticulteur local que celles importées d'Espagne quand ce n'est pas de plus loin, au supermarché, on veut bien, mais là aussi, pas du double comme je l'ai vu chez certains commerçants de proximité. Chaque consommateur voit ce qu'il a dans son porte-monnaie, et regarde ce qui lui semble le plus intéressant ; si le magasin de fruits/légumes ne joue pas le jeu honnêtement, qu'il ne vienne pas ensuite pleurer que la grande surface l'a étranglé.

Chiche qu'on se pointe chez ces prestataires de service avec ses propres lingettes désinfectantes, et son vaporisateur, en disant qu'on n'a confiance qu'en ses propres produits, et qu'on se refuse à payer un supplément pour un service qui ne convient pas..

Une vague verte

De nouveaux maires écologistes sont arrivés en tête des dernière élections municipales. C'est sans doute un bien pour les villes en question, et le choix des électeurs doit être respecté.

Ceci dit, j'ai du mal à comprendre que l'on puisse souscrire à une écologie essentiellement punitive, faut pas faire ci, faut plus faire ça, que du négatif, que du répressif. Ce n'est pas engageant..

Par exemple : supprimer le maximum de voitures qui polluent, c'est très bien, mais si on ne peut plus faire de vélo, ou si l'on va trop loin, il faut passer à la voiture électrique. Sauf qu'on la préconise sans se préoccuper outre mesure de deux choses : le prix, prohibitif pour pas mal de gens, et l'absence de bornes de recharge qui limite nettement l'autonomie et donc le trajet que l'on peut faire. Pourquoi ne pas commencer par généraliser les bornes ?

Ah c'est vrai que pour alimenter ces bornes il faut produire de l'électricité.. Avec des éoliennes bien sûr ! C'est particulièrement hideux et ça dénature le paysage, mais la protection de l'environnement ne doit pas faire partie des dogmes écologiques puisque c'est ce qu'ils préconisent, au détriment de l'énergie nucléaire qui est la seule à ne pas augmenter la teneur en carbone (*), pas comme les centrales au charbon de certains pays.

Ne mangez plus de viande, consommez local, refusez la nourriture industrielle, privilégiez la cuisine domestique avec de bons produits frais bio de préférence. Ben voyons, ramenons les femmes aux fourneaux tant qu'on y est ! Quelqu'un qui travaille n'a pas toujours le temps d'éplucher des légumes qu'elle est allée chercher chez l'horticulteur local, et de les cuisiner, certaines choses toutes prêtes donnent une certaine liberté pour pouvoir faire autre chose, pas forcément tous les jours, je le concède, mais si faire de la cuisine est un plaisir, les deux repas par jour 365 jours par an, avec les courses qui vont avec, restent une sacrée corvée. Quant aux produits bio.... C'est bon pour les bobos, qui se réjouissent de payer plus cher quelque chose qu'on leur vante comme étant plus naturel, tu parles... Ils ont vérifié ?

J'exagère, je caricature, un peu, j'avoue, il y a certainement beaucoup plus de choses positives dans le mouvement écologique que ce que je veux bien le dire, mais on aimerait aussi qu'ils ne tapent pas toujours sur les mêmes (les pauvres automobilistes par exemple), et qu'ils prennent des mesures rendant leurs principes applicables. Plus d'avions, plus de voiture, prenez le train... OK, j'aime beaucoup prendre le train, mais alors, il faut interdire les grèves à la SNCF... Pour être sûr de partir et de revenir ! Là, je suis en plein dans le politiquement incorrect !! En ville, ou entre les villages, instaurez des transports en commun (bus électriques par exemple), qui seraient fréquents et desserviraient toutes les localités (tiens, comme le train autrefois..). Pour Paris, améliorer les conditions de transport dans le métro et le RER, ça aiderait à ne pas utiliser de voiture.

Isoler les maisons, voilà une idée qu'elle est bonne ! Elle doit l'être si on en juge par le harcèlement téléphonique que l'on subit pour l'isolation à un euro. Sauf que ça coûte beaucoup plus qu'un euro, et que de nombreux ménages, vivant dans des maisons anciennes, ne peuvent pas se le permettre. Ils peuvent juste chauffer moins, et mettre un pull, ça fait au moins ça d'économisé. Tiens, j'aimerais bien savoir à quelle température est, en hiver, le bureau d'un de ces maires écolo ?

Allez, sans rancune, souhaitons bonne chance à ces nouveaux maires verts (dans tous les sens du terme), en espérant pour eux que les dures réalités quotidiennes n'ébrécheront pas trop leurs principes idéologiques.

(*) Je sais, on ne sais pas trop quoi faire des déchets, mais peut-être qu'en se penchant sur ce problème, on finirait pas le résoudre.

20 juin 2020

C'était un soir...

Donc, c'était un beau soir du mois de juin, un jour de semaine. Avec deux copines, nous étions en train de jouer à l'île de Corail, notre jeu favori, en attendant qu'il soit l'heure d'aller préparer le repas.

Entre deux échanges de produits indispensables à la mission en cours et aux quêtes de l'hôtel, ces dames discutaient et râlaient après leurs petits enfants qui, au lieu de se plonger dans les manuels scolaires, surtout dans cette période pas évidente pour les écoliers, préféraient jouer à leurs jeux vidéo, avec force cris, bruitages, tirs à vue et autres.. Elles trouvaient que passer autant de temps sur des choses aussi futiles était vraiment stupide, et qu'elles en avaient marre de les voir s'abrutir avec ça.

Certes, il est vrai que le cerveau d'un enfant est malléable, que son éducation est inachevée, que la violence ou l'excitation ne sont pas des gages de calme et de pondération, mais... Les chiens ne font pas des chats, et s'ils voient leur mère ou leur grand mère se lever le matin, apporter le café devant l'ordinateur, lancer le jeu, constater qu'il lui manque des coraux, ou du blé, proposer un échange avec la copine qui vient à son tour d'allumer sa machine et de boire sa première gorgée de café, que vont penser nos chères têtes blondes ? Pourquoi elle a le droit de jouer, elle qui est "vieille", et pas moi ??

Parce qu'elle est "vieille" justement, et que son cerveau ayant atteint sa maturité ne risque plus d'être perturbé. Mais est-ce bien raisonnable, à nos âges, de s'éclater comme des jeunesses avec nos jeux vidéo ? Et n'est-ce pas paradoxal de le reprocher à nos jeunes selon de grand adage "faites ce que je dis et ne faites pas ce que je fais" ? Parce que s'ils nous voient faire, soit ils vont rigoler, soit ils vont crier à l'injustice !

16 juin 2020

Et toujours... L'isolation à 1 Euro


Il était 18h40. "Bonjour madame, je représente l'administration du ministère de l'environnement et voudrais savoir pourquoi vous n'avez pas encore envoyé votre dossier pour l'isolation à un euro alors que vous êtes éligible".

Euh, on travaille jusqu'à 18h40 dans les ministères maintenant ??? Il m'étonnerait que je sois éligible, on sait bien que dès que l'on dépasse le SMIC, on est bien trop riche pour bénéficier d'avantages...

"Si si, vous êtes éligible pour l'isolation de votre sous-sol, vous pouvez même payer avec une pièce de un euro"

Mon sous-sol, à demi enterré, est l'endroit le mieux isolé de la maison, je ne vois vraiment pas ce que l'on pourrait y ajouter. Les combles c'est autre chose, les loirs ayant boulotté la laine de verre posée il y a 50 ans. (ça, je ne le lui ai pas dit !).

"Mais si vous faites isoler le sous-sol, vous serez éligible pour les combles, mais avec conditions de ressources..."

Ben voyons, on s'en doutait. Je dis à ce monsieur que je ne souhaite pas isoler ma maison, que sa proposition ne m'intéresse pas, et que je ne veux absolument pas monter un dossier à ce sujet.

"D'accord, je vais donc vous envoyer une lettre recommandée où il sera indiqué que vous renoncez à vos droits"

Une lettre recommandée, à aller chercher à la poste, en prenant ma voiture, donc en consommant de l'essence, non mais, c'est ça l'écologie environnementale ?

"C'est obligatoire madame"

Ah bon, et c'est écrit où ça qu'il est obligatoire d'enquiquiner les braves gens à longueur de journée ? Je ne devais plus être vraiment aimable, parce que c'est lui qui a raccroché le premier !

Comme l'affichage du numéro sur le téléphone indiquait "secret" (tiens, le ministère ne veut pas qu'on l'importune au téléphone peut-être ?), et que je ne recevrai jamais de lettre recommandée, ou alors je mange mon chapeau, je ne saurai jamais d'où émanait cet énième harcèlement téléphonique.

Quand va-t-on trouver la parade ? Il n'y a que pendant le confinement que ça avait cessé, mais si, depuis, on reçoit moins de propositions de marabouts et autres astrologues, on continue à recevoir des appels, en 09 avec des voix enregistrées (ben voyons, faut laisser faire les robots, ça coûte moins cher que les salariés), ou avec un accent difficilement compréhensible où il faut se retenir pour ne pas engueuler ces pauvres gens qui aimeraient certainement mieux avoir un autre métier.

Quelle plaie !

Aucun rapport entre l'image d'illustration et le texte. C'est juste le coucher du soleil vers 22h, pris avec le téléphone, dont je ne sais pas vraiment bien utiliser la fonction photo...

12 juin 2020

Les vieux

Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
On pense bien sûr à la merveilleuse chanson de Jacques Brel, si vraie et si poétique à la fois. Mais dans la réalité, c'est pire, surtout dans les maisons de retraite en période de pandémie.

On commence par les confiner dans leur chambre, pour leur bien évidemment, en oubliant au passage que si on isole une personne âgée, si on lui interdit d'avoir une quelconque activité, ou de voir sa famille, elle va se laisser doucement glisser vers la mort, parce que la vie n'aura strictement plus d'intérêt. On l'aura sauvée de la mort virale, mais on aura tristement précipité sa fin...

"Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit"

Sans doute que c'est aussi pour leur bien qu'on parle de supprimer la seule pièce climatisée de l'établissement, mise en place en 2003 à la suite de la canicule qui a fait dans de victimes parmi les aînés... Il paraît que ça véhicule le virus, et que, du coup, c'est dangereux. Peut-être, mais la grosse chaleur, dans des chambres exiguës et non climatisées, c'est non seulement bien pénible à supporter, mais ça va faire autant de victimes qu'à l'époque.. On ne peut pas, techniquement, améliorer les filtres des clims ? Je sais qu'il ne manque pas de gens qui sont hostiles à ce type de progrès, ceux qui ont toujours froid et ne se sentent bien qu'au delà de 25°, mais qui oublient que les vieux réagissent mal à une température trop élevée, et que ça hâte leur fin.

"Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps"

Tout vient à point...

Pour qui sait attendre ! Un beau jour de printemps, j'avise sur internet un accessoire de douche qui me paraît aussi utile qu'intéressant. Comme c'était en plus tout à fait dans mes prix, je commande le 2 avril. Et j'attends...

La période n'était pas guère favorable, tout se bloquait petit à petit, tout le monde était confiné, malgré tout, je reçois un avis m'indiquant que ma commande avait bien été prise en compte, suivi d'un SMS me donnant un numéro de dossier pour être au courant de l'évolution de la dite, en allant sur China Post. Parce qu'en plus ça venait de Chine, ce que j'ignorais.

Donc, de temps en temps, j'allais sur China Post pour voir où ça en était. Commande effectuée, départ du colis, colis en route, le tout en chinois, mais avec une traduction en français tout de même.. Et depuis le 13 mai, plus rien ne bougeait sur le site du transporteur. Je commençais à me dire que c'était foutu, que je ne recevrais jamais mon article, qu'il s'était perdu dans une soute d'avion, ou au fond d'un conteneur, et puis, le 12 juin au matin, mon colis arrive tout droit (façon de parler) de Shangaï !!

Deux mois et demi plus tard, faut pas être pressé (je ne l'étais pas non plus), et il a du voyager en cargo pour mettre un mois entre la Chine et la France. C'est vrai que la Chine, ce n'est pas la porte à-côté, et que j'étais tombée en pleine épidémie et confinement général, mais à côté de Holyart qui a livré sous trois jours, ça fait désordre (*).

Moralité : si on est pressé, faut pas passer par Internet pour commander, pour peu que l'article souhaité provienne du bout du monde, et qu'un méchant virus paralyse l'économie mondiale.



(*) Là, ça venait d'Italie, c'est plus près

2 juin 2020

Liberté liberté chéri-i-i-ie-e-e ...

En ce mardi 2 juin de l'an de grâce 2020, nous voici, cette fois, largement déconfinés. Enfin, disons que l'on a gagné quelques arpents de liberté :

* On peut prendre le train pour aller n'importe où, en France tout du moins, parce que les frontières ne sont pas encore ouvertes. Tiens, la Réunion, la Martinique, c'est la France, mais y a-t-il des avions pour y aller ?

* On peut aller manger au restaurant, en tous cas en terrasse, ça tombe bien, il fait beau, ce qui fait la joie des restaurateurs, et l'allégresse des clients, qui attendaient ça depuis plusieurs mois. Le port du masque risque d'être bien difficile quand même, parce que manger avec du tissus sur la bouche n'est pas pratique !!

* On est autorisé à dépasser les 100kms de son domicile pour pouvoir respirer l'air marin, ou préférer la douceur angevine.

* On a le droit d'aller dans les parcs et jardins publics ; c'est effectivement bien plus agréable de s'étaler sur l'herbe du parc des Buttes Chaumont, loin des autres, plutôt que de s'agglutiner sur les berges du canal Saint Martin.

* On peut retourner à l'école, mais là, je plains les parents, surtout ceux qui travaillent tous les deux, parce que si c'est grave de manquer si longtemps les études, les modalités d'accueil des élèves ne sont pas une évidence.

* On peut enfin retourner à la messe le dimanche, ou un autre jour, parce que comme il ne faut que 60 paroissiens à la fois dans l'église, il faut se répartir les offices entre pratiquants pour ne pas se voir refouler ou obliger le curé à désobéir à l'évêché !

* Les malades dans les hôpitaux, Les personnes âgées, dans les maisons de retraite, vont enfin pouvoir avoir la visite de leurs proches, malgré un protocole assez compliqué. Reste à savoir maintenant si la chaleur qui semble arriver ne va pas trucider celles qui ont résisté au virus, d'autant plus que la climatisation est déconseillée pour cause de dispersion des germes.

Par contre, le port du masque est toujours obligatoire dans les commerces et les lieux publics, encore que je n'ai pas encore vu un commerçant refuser un client sans masque... Et bien entendu, c'est maintenant que les choses sont moins aiguës que des masques, on en trouve partout, à bas prix, ou carrément offerts, comme le gel hydro-alcoolique, qui est proposé gratuitement au seuil des boutiques... Peut-être que si ça avait été possible bien avant, comme ça aurait du être, le confinement aurait été moins long, moins pénible, et surtout moins pénalisant pour l'activité économique...

Mais avec des si.......