29 avr. 2020

On ne râle pas tout le temps

Et même que, quand on est satisfait de quelque chose, faut le dire ! Voilà, j'ai fait il y a quelques jours une commande sur un site web que je ne connaissais pas, mais qui présentait deux objets que je recherchais depuis quelques temps sans succès(*). J'ai donc passé ma commande, et effectué le règlement. Mail de confirmation des deux qui arrive dans la foulée.

Deux jours se passent, et un nouveau mail indique que la commande est partie, suivie d'un mail du transporteur qui confirme. Un jour de plus, la commande est en route. Et le jour suivant.... Un SMS me disant que le transporteur passerait ce jour, plus un mail donnant la même information avec le numéro de code.

Là, je tends le dos, parce que je sais qu'il n'est pas facile de trouver une adresse dans la France rurale profonde, et que beaucoup de transporteurs ne font pas l'effort de chercher un tant soit peu, préférant renvoyer l'acheteur vers un point-relais.

Eh ben non ! Un charmant jeune homme est arrivé jusqu'à ma porte en camionnette, m'a donné mon colis, que j'ai immédiatement déballé, tout était parfaitement conforme à ma commande, arrivé à la date prévue, devant ma porte.

Mais c'est normal tout ça, non ? Eh bien pas du tout ! Certains colis traînent des jours et des jours avant d'arriver, il faut la plupart du temps prendre sa voiture pour aller le chercher, et ce n'est pas toujours ce que l'on avait imaginé... Alors, pour une fois que tout est parfait, faut le dire(**) !

D'autant plus qu'ayant commandé un objet sur un autre site, nettement avant ceux-là, il n'est toujours pas arrivé, alors qu'il passe par La Poste... Il est vrai que le facteur, en ce moment, passe (quand il passe..) que 3 jours par semaine, alors, j'imagine l'accumulation des colis et autres courriers, miracle si rien ne se perd en route.

(*) Il s'agit d'articles religieux
(**) D'ailleurs, j'ai envoyé un mail au marchand pour le féliciter.

28 avr. 2020

Bas les masques !

Il est joli celui-là, non ?
Ah les masques, l'arlésienne actuelle, tout le monde en parle, et personne n'en a ! Enfin, je ne parle pas des soignants, mais du vulgum pecus qui va faire ses courses au supermarché nanti de son attestation dérogatoire de déplacement(*). Comme le début du déconfinnement doit arriver dans quinze jours et qu'il est recommandé de porter un masque pour toute sortie hors du domicile, on aurait pu s'attendre à ce que ceux-ci soient disponibles en pharmacie, à défaut d'être distribué dans les boîtes aux lettres. D'autres pays le font, le Maroc, le Portugal, l'Italie et nous ? Eh bien, nos gouvernants en sont incapables, incapables d'assurer production et distribution d'un objet qu'ils préconisent grandement ! Un comble pour un pays qui se dit développé !

Alors les français se débrouillent. Les personnes qui savent coudre en fabriquent, pour elles et pour leurs famille/amis, voire en donnent aux associations. Et là, ce sont les marchands de tissus et d'élastique qui se frottent les mains. Et il y a aussi ceux qui en vendent, ça foisonne sur internet, et là, on se marre, parce que si l'offre est pléthorique, la qualité donc l'efficacité n'est pas garantie, et les prix flambent. Il y en a de ravissants, avec des petites fleurs, des couleurs attrayantes, et même des têtes de chiens et de chats, histoire de se déguiser pour aller faire ses courses.

En gros, ces masques en tissus, dits masques alternatifs, coûtent une quinzaine d'euros pièce, avec ou sans le filtre, il y en a même prévus pour enfants, avec des personnages de Disney, on peut en avoir plusieurs pour assortir aux robes, mais là, ça devient tout de suite plus onéreux. On trouve aussi le masque chirurgical classique, celui qu'on porte dans les hôpitaux pour aller au lit du malade sans lui apporter de germes supplémentaires, ceux-là coûtent une quarantaine d'euros le lot de 50 et ne sont évidemment pas réutilisables. Tous les marchands affirment livrer à domicile en trois jours ! M'étonnerait ça, surtout dans la France profonde où les livreurs ne se hasardent pas...

Ce serait quand même plus simple si on pouvait trouver ça comme on trouve des mouchoirs en papiers et autres objets sanitaires dans les pharmacies ou les grandes surfaces mais c'est peut-être une méthode machiavélique pour relancer l'économie : on préconise fermement l'usage des masques, voire on menace de les rendre obligatoire (avec amende pour ceux qui n'en portent pas), on se garde bien d'en fournir gratuitement ou à bas prix dans les grandes surfaces, donc, comme on n'a pas le choix, si on ne sait pas coudre, on achète, et les marchands de tissus, les merceries, les entreprises de textile voient leur chiffre d'affaire exploser ! Faut pas oublier non plus les fabricants de lingettes désinfectantes, de gel hydro alcoolique, de gants caoutchouc, et j'ai même vu des appareils à ultra-violets que l'on passe sur les poignées de portes, sur les smartphones, sur tous les endroits que l'on touche pour désinfecter avant, et des systèmes pour ouvrir les portes sans toucher aux poignées, et autres gadgets pour taper son code de carte bancaire ou appuyer sur les boutons d'ascenseur sans mettre les doigts... Le virus ne fait pas que des malheureux !

Maintenant, il me tarde de savoir comment sera le pays le 12 mai au matin.... Comme trois jours avant ? Tout le monde dans la rue pour s'embrasser et chanter ? Personne dehors, on a trop peur qu'avec tous ces énervés l'épidémie reparte de plus belle ? Tous chez le coiffeur ???

(*) Il a fallu combien de fonctionnaires pour pondre un intitulé pareil ?

22 avr. 2020

Réhabilitation de la nicotine

Alors ça, c'est la meilleure ! Des chercheurs chinois, mais aussi des américains, ont remarqué, dans leur statistiques de l'épidémie, que les fumeurs étaient minoritaires dans ceux qui avaient la maladie du virus. Ils étaient surpris, et se demandaient si la nicotine n'avait pas un effet repoussoir sur l'ennemi... Bien sûr, pour l'instant, rien n'est prouvé, pas plus que n'importe quel médicament, et au milieu du tsunami de nouvelles plus ou moins contradictoires, de fake news et de communications officielles, faut se méfier. Mais...

Serait-ce la vengeance des pauvres fumeurs si maltraités depuis longtemps, stigmatisés, repoussés, insultés, ruinés au fur et à mesure que le prix du paquet augmente, interdits d'accès partout, y compris dans la rue dans certains endroits des USA ? Bien trop tôt pour le dire, mais ce serait cocasse quand même !

D'autant plus que le tabac, et tout ce qu'il contient, nuit grandement à la santé, même les fumeurs invétérés en sont conscients, et que ces derniers ont déjà les poumons en moins bon état que s'ils ne fumaient pas, ce qui pourrait les prédisposer à développer des formes graves du coronavirus, si.... Justement, la nicotine diminuait leurs risques.

Il paraît qu'on distribue des patchs de nicotine aux soignants ; je ne sais pas si c'est vrai, mais ce serait le comble ça ! Du coup, la vente de l'Iqos (cette cigarette électronique qui ne fait pas de cendre et dont la fumée est quasiment inodore, mais qui est à base de tabac tout de même) va bondir(*), puisqu'elle élimine les goudrons et autres produits toxiques qu'apportent la cigarette traditionnelle.

En attendant d'en savoir plus, je vais m'en griller une, déjà que mon groupe sanguin est le meilleur pour donner des anticorps naturels, avec la nicotine en plus, je devrais passer au travers, enfin, peut-être !

(*) Publicité gratuite, hélas, mais c'est un produit que je connais bien. Très pratique quand on veut fumer discrètement !

18 avr. 2020

Soyons cyniques


Les vieux, ça ne rapporte rien et ça coûte cher ! Ça coûte cher en médicaments, en frais d'hospitalisation, en pension de retraite. Donc, moins on en garde, mieux les finances se portent.

Alors, faut profiter de l'épidémie actuelle pour s'en débarrasser, enfin, pas de tous, ce serait un génocide, ce n'est pas politiquement correct, mais de beaucoup. Pas compliqué. S'ils attrapent la maladie, faut pas les réanimer, juste une sédation pour les empêcher de souffrir, on a du cœur quand même, d'ailleurs, ils sont demandeurs, en tous cas faut s'en persuader afin de mieux en persuader leur famille. Ceux qui n'ont pas été touchés par le virus, il faut les enfermer dans leur maison, ou dans leur chambre de l'EHPAD, en proclamant haut et fort que c'est pour ne pas les exposer à la contagion, mais en sachant parfaitement que si on isole un vieux, si on ne lui permet plus d'avoir un projet de vie, on va le tuer à petit feu. Bon, d'accord, ça va moins vite, mais tant pis.

Le résultat est fort intéressant : beaucoup moins de pensions à payer, quelle économie ! Des places dans les maisons de retraite en espérant qu'à défaut d'une nouvelle pandémie on ait une petite canicule bienvenue. Quant à ceux qui vont à leur tour devenir vieux, déjà, on repousse l'âge de la retraite à 65 ans si possible, sinon, le plus tard possible, on leur laisse quelques années histoire d'en profiter un peu, on a du cœur quand même, et dès 70 ans, on cherche activement s'il n'y aurait pas un microbe inconnu que les Chinois pourraient nous refiler, histoire de consolider les économies.

Mais, mais, mais... Il y a des vieux en pleine forme, ils gardent leurs petits enfants gratuitement, ils font du bénévolat dans les associations, ils sont parfaitement autonomes et conduisent leur voiture ! Ouais, parlons en, sur la route, ils gênent les jeunes conducteurs en observant rigoureusement les limitations de vitesse, voire, oui, j'en ai vu, en roulant à 75 là où c'est autorisé à 80 ! Et en plus, font leurs courses le samedi ! Bon, ben ceux-là, on les garde, ils payent des impôts, consomment, et votent, peuvent encore servir...

"Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font". Saint Luc chap.23 ; verset 34. Ah j'oubliais, c'est vrai que l'Europe et surtout la France, n'ont aucune racine chrétienne.....

15 avr. 2020

C'est une maison bleue

Y aurait-il un retour des hippies d'antan, ceux qui quittaient la ville et son stress pour aller élever des chèvres dans le Larzac ? Peut-être pas encore, mais on note une recrudescence d'un certain retour à la nature, par la création de potagers, l'élevage des poules et des lapins, avec le but de s'affranchir de la grande distribution, des pénuries, des nourritures frelatées. Un effet du confinement ?

Certainement, puisque de nombreuses personnes, pour peu qu'elles aient un petit bout de terrain, voire un simple balcon(*), se mettent à cultiver des légumes, et à installer un poulailler. Déjà, pour se distraire, et instruire les enfants, et puis, pour déguster leur propre production. Il est vrai que les tomates récoltées dans le jardin ont un autre goût que celles poussées sous serre de Carrefour ou d'Auchan.

D'autre poussent encore plus loin ce retour à la nature, envisageant de troquer leur appartement de ville pour une maison à la campagne. Sans vouloir doucher leur enthousiasme, je crains qu'ils ne mesurent pas les difficultés qui les attendent. Par exemple, il faut impérativement une voiture, voire deux s'il y a deux personnes au foyer, parce que la boulangerie n'est pas sur le même trottoir, et le médecin est souvent à plus de dix kilomètres, sans bien évidemment le moindre métro ou autobus, alors, aller se ravitailler au supermarché du coin, amener les enfants au sport ou à d'autres activités, en bicyclette, c'est pas évident ! Certes, on peut passer à la carriole à âne (mon rêve), mais rien n'est prévu pour le stationnement de ce genre de moyen de transport ! Et puis, une maison, faut l'entretenir, toiture, isolation, jardin, lequel nécessite des outils souvent onéreux et du temps.

Autre détail, pour ceux qui se disent que tant qu'à faire que de télétravailler, tant vaut le faire au milieu de la nature. C'est vrai, mais à la campagne, il n'y a pas la fibre optique, et certaines maisons sont trop éloignées du DSLAM pour bénéficier de connexions internet suffisantes pour un travail intensif, sans parler des liaisons téléphoniques mobiles, souvent aléatoires. Il faut bien réfléchir à tout ça avant de s'expatrier dans la France profonde, toutefois, habitant en pleine campagne depuis un demi-siècle, je les comprends et ne me vois pas vivre en ville le restant de mes jours (ou à la rigueur un gros bourg, mais surtout pas une grande ville).

Alors feu de paille qui s'allume dans la tête de gens confinés ? Ou vague plus profonde qui va durer ? Va-t-on bientôt se mettre des fleurs dans les cheveux et chanter "C'est une maison bleue..." ?

(*) Elever des poules sur un balcon risque de poser certains problèmes avec les voisins...

Photo d'illustration prise en 2016 de la fameuse petite maison bleue à San Francisco, lors de mon dernier périple américain, avec la plaque commémorant la chanson de Maxime Le Forestier



Donc, dans un mois ?

Le Président a parlé, le 11 mai, on sera déconfiné, enfin, pas vraiment, pas tout à fait, pas complètement. A part les écoles qui vont être rouvertes progressivement et avec certaines mesures assorties, et les restaurants, cafés, musées, etc. qui eux resteront fermés, quid du citoyen lambda ? Les gens enfermés à plusieurs dans un petit appartement de ville auront-ils le droit d'aller un peu plus dehors ? Avec ou sans attestation de dérogation ? Pourra-t-on se rendre chez son coiffeur, son pédicure, son esthéticienne ? Tout ça avant la mi-juillet qui semble être la seconde date importante de sortie de crise... On en saura plus dans quinze jours, un "plan" de déconfinement sera présenté. On sait seulement qu'à partir du 11 mai, chaque français pourra se procurer un masque !! On se marre, on demande à voir, parce que jusqu'ici, ça a été un beau fiasco cette histoire de masque !

En fait, faut vivre au jour le jour, se laver les mains avant de sortir, mettre son masque, de fortune tant qu'on n'en a pas d'autres, s'habituer à faire la queue devant les magasins à deux mètres les uns des autres, remplir son attestation dérogatoire et la télécharger sur le smartphone, se saluer de loin, suivre les offices religieux sur internet, ne surtout pas faire de projets de vacances, de voyages, de séjours ailleurs, sous peine de lourdes déconvenues, et se dire que, peut-être, à la fin de cette sinistre année 2020, on reprendra une vie normale, Inch Allah !

Hélas c'est là aussi qu'on va compter tous les petits commerçants qui auront mis la clé sous la porte, les hôtels et restaurants qui ne rouvriront pas, les entreprises qui auront fermé... Quant aux "vieux" (*) dans les maisons de retraite, soit on les laisse attrapper la maladie, soit on les enferme dans leur chambre sans visites ni activités, dans les deux cas, on les tue...

On peut aussi relire "Voyage autour de ma chambre" de Xavier de Maistre, qui existe en e-book gratuit, c'est de circonstance.

(*) J'en fais partie, et ce n'est pas péjoratif dans mon esprit, c'est la réalité, au diable le politiquement correct.

7 avr. 2020

No future


A l'aube de cette troisième semaine de confinement, la lassitude commence sérieusement à se faire sentir, les gens en ont marre de rester enfermés, certains, trop sans doute, sortent plusieurs fois par jour pour des bricoles, histoire de s'aérer et de voir du monde ; d'autres partent délibérément en week-end, au risque de faire de longues queues qui se terminent par une amende ; d'autres enfin dépriment et battent femme et enfants...

Le plus dur est sans doute de ne pas savoir, jusqu'à quand ? Comment on en sortira ? Fin avril, mi-mai ou beaucoup plus tard ? Avec ou sans masques que de toutes façons on ne trouve pas ?

En plus, on ne peut pas prendre de rendez-vous, ni faire de projets, justement parce qu'on ne sais pas où on va. On croise les doigts pour ne pas tomber malade en ce moment, parce que les hôpitaux ont d'autres chats à fouetter et de moins en moins de place disponibles. Quant aux choses moins graves, comme le coiffeur ou le garagiste, eh bien, on attend, on attend... Ne parlons même pas des vacances ! En fait, on ne sait plus très bien ce qu'on attend.

Chacun y va de sa recette (de couture, pas de cuisine) pour fabriquer des masques qui ont, aux dires des spécialistes, un effet placebo uniquement, et chacun regarde à quelques centimètres de son nombril pour se résigner ou se plaindre, parce que si on lève un peu les yeux, et que l'on regarde ailleurs... Vers ces pauvres gens en EHPAD, condamnés à rester dans leur chambre, sans voir personne ni avoir la moindre activité, ce qui risque de les tuer plus rapidement que ne l'aurait fait le virus... Vers ces populations africaines qui n'ont même pas l'eau courante pour se laver les mains, et seulement quelques hôpitaux sommaires pour des milliers de malades... Vers ces citoyens dont les dirigeants oscillent entre incrédulité coupable, et lenteurs dans les prises de décisions mettant en péril leur population, on relativise.

Et la nouvelle vie quotidienne égraine ses jours identiques, avec comme seul événement notoire, le ravitaillement hebdomadaire, pour lequel le protocole commence à être rôdé : lavage des mains, masque (de fortune, on n'a que lui) et gants dans un sachet propre, ils seront mis en sortant de la voiture. Dans la rue, on fait plus attention aux gens qu'aux rares voitures, on s'écarte les uns des autres ; avant d'entrer dans un magasin, on regarde combien de personnes y sont déjà afin qu'il n'y en ait qu'une ou deux à la fois ; on paye ses achats par carte bancaire uniquement. De retour à la maison, masque et gants sont lavés, et les courses attendent avant d'être rangées.

Moins pire tout de même que nos aïeux, en temps de guerre, qui, eux, rentraient avec des paniers vides...