28 avr. 2020

Bas les masques !

Il est joli celui-là, non ?
Ah les masques, l'arlésienne actuelle, tout le monde en parle, et personne n'en a ! Enfin, je ne parle pas des soignants, mais du vulgum pecus qui va faire ses courses au supermarché nanti de son attestation dérogatoire de déplacement(*). Comme le début du déconfinnement doit arriver dans quinze jours et qu'il est recommandé de porter un masque pour toute sortie hors du domicile, on aurait pu s'attendre à ce que ceux-ci soient disponibles en pharmacie, à défaut d'être distribué dans les boîtes aux lettres. D'autres pays le font, le Maroc, le Portugal, l'Italie et nous ? Eh bien, nos gouvernants en sont incapables, incapables d'assurer production et distribution d'un objet qu'ils préconisent grandement ! Un comble pour un pays qui se dit développé !

Alors les français se débrouillent. Les personnes qui savent coudre en fabriquent, pour elles et pour leurs famille/amis, voire en donnent aux associations. Et là, ce sont les marchands de tissus et d'élastique qui se frottent les mains. Et il y a aussi ceux qui en vendent, ça foisonne sur internet, et là, on se marre, parce que si l'offre est pléthorique, la qualité donc l'efficacité n'est pas garantie, et les prix flambent. Il y en a de ravissants, avec des petites fleurs, des couleurs attrayantes, et même des têtes de chiens et de chats, histoire de se déguiser pour aller faire ses courses.

En gros, ces masques en tissus, dits masques alternatifs, coûtent une quinzaine d'euros pièce, avec ou sans le filtre, il y en a même prévus pour enfants, avec des personnages de Disney, on peut en avoir plusieurs pour assortir aux robes, mais là, ça devient tout de suite plus onéreux. On trouve aussi le masque chirurgical classique, celui qu'on porte dans les hôpitaux pour aller au lit du malade sans lui apporter de germes supplémentaires, ceux-là coûtent une quarantaine d'euros le lot de 50 et ne sont évidemment pas réutilisables. Tous les marchands affirment livrer à domicile en trois jours ! M'étonnerait ça, surtout dans la France profonde où les livreurs ne se hasardent pas...

Ce serait quand même plus simple si on pouvait trouver ça comme on trouve des mouchoirs en papiers et autres objets sanitaires dans les pharmacies ou les grandes surfaces mais c'est peut-être une méthode machiavélique pour relancer l'économie : on préconise fermement l'usage des masques, voire on menace de les rendre obligatoire (avec amende pour ceux qui n'en portent pas), on se garde bien d'en fournir gratuitement ou à bas prix dans les grandes surfaces, donc, comme on n'a pas le choix, si on ne sait pas coudre, on achète, et les marchands de tissus, les merceries, les entreprises de textile voient leur chiffre d'affaire exploser ! Faut pas oublier non plus les fabricants de lingettes désinfectantes, de gel hydro alcoolique, de gants caoutchouc, et j'ai même vu des appareils à ultra-violets que l'on passe sur les poignées de portes, sur les smartphones, sur tous les endroits que l'on touche pour désinfecter avant, et des systèmes pour ouvrir les portes sans toucher aux poignées, et autres gadgets pour taper son code de carte bancaire ou appuyer sur les boutons d'ascenseur sans mettre les doigts... Le virus ne fait pas que des malheureux !

Maintenant, il me tarde de savoir comment sera le pays le 12 mai au matin.... Comme trois jours avant ? Tout le monde dans la rue pour s'embrasser et chanter ? Personne dehors, on a trop peur qu'avec tous ces énervés l'épidémie reparte de plus belle ? Tous chez le coiffeur ???

(*) Il a fallu combien de fonctionnaires pour pondre un intitulé pareil ?

1 commentaire:

Nathalie Hernandez a dit…

je me suis confectionnée un joli petit masque made in black :-) pour le fun.
Tu sais, je viens de trouver un avantage (autre que sanitaire) au port du masque. Plus besoin de sourire hypocritement aux gens que tu n’apprécies pas. Tu peux même leur tirer la langue, ils n’y voient que du feu. Je te laisse imaginer toutes les situations possibles et applicables.