25 déc. 2019

Envie ou besoin ?


Messieurs et vous autres les enfants, plutôt que d'offrir à votre épouse/mère un ustensile ménager dont elle a peut-être besoin mais pas forcément envie, offrez-lui plutôt des vacances !

Une semaine (ou plus...)
  • A l'hôtel, où elle n'aura pas le lit, les courses, la cuisine, le ménage à faire ;
  • Avec spa, massages, jacuzzi, etc.. pour qu'elle ait, pour une fois, le temps de s'occuper d'elle ;
  • Seule (ou avec une vieille copine) pour qu'elle n'ait, pour une fois, pas à s'occuper de vous.

Et si vos moyens ne vous permettent pas un tel cadeau, pensez à lui offrir ce qu'elle n'ose pas s'offrir elle-même, quelque chose d'aussi inutile que du parfum ou l'objet qu'elle regarde chaque fois qu'elle passe devant la vitrine où il se trouve. Mais là, pour savoir de quel "objet" il s'agit, faut être observateur...

Et si elle vous dit qu'elle n'a besoin de rien, c'est sans doute qu'elle a envie de tout !

Au matin du 25 décembre. Alors, il a apporté quoi le Père Noël ? Un séjour de thalasso aux Maldives ? Un aspirateur ? Ou une boîte de chocolats de grande surface ?

16 déc. 2019

Devoir de mémoire

Il est bien connu qu'en vieillissant, la mémoire proche s'efface très vite alors que la mémoire ancienne ressurgit. Et c'est ainsi qu'on s'aperçoit, en évoquant quelques souvenirs, que la vie a bien changé en un demi siècle !

Dans mon lycée, au début des années soixante, le règlement précisait qu'il était interdit de venir en pantalons au-dessus de 0°, sauf pour celles qui venaient en mobylette... Je précise qu'il s'agissait d'un lycée de filles (la mixité scolaire n'existait pas encore dans le secondaire, sauf rares exceptions), à Paris,  tout à fait laïque. De nos jours, des filles en jupe au lycée, ça existe encore ? Et les mobylettes ont disparu au bénéfice d'engins variés, trottinettes, scooters électriques, ou autres.

Dans le même lycée, au cours d'instruction civique (ça existe encore ça ?), on nous apprenait que les députés étaient très peu rémunérés afin qu'il ne briguent pas le poste pour des raisons financières. Je crois que le monde a changé...

A cette même époque, on n'avait pas encore appris le parler "politiquement correct". Par exemple, on parlait d'un infirme, pas d'une "personne en situation de handicap", ce n'était absolument pas dévalorisant, n'empêchait pas de lui donner un coup de main, et c'était bien plus vite dit ou écrit !

Le petit commerce (que l'on nomme actuellement "de proximité") était florissant. On partait chez l'épicier, le cabas à la main, avec son pot à lait et ses consignes de bouteilles. On revenait avec le pot rempli, les bouteilles échangées contre des pleines, et des petits-suisses dans un carton paraffiné. Pas de plastique dans tout ça, pas de poubelles qui débordent d'emballages non recyclables, alors on se marre quand on voit une certaine passionaria se plaindre que les anciens leur ont bouffé leur environnement et leur avenir...



Bon, d'accord, on fumait n'importe où, y compris dans les lieux publics comme les cafés et les restaurants, et on roulait en voiture à la vitesse que l'on voulait, sans ceinture de sécurité, ce qui n'était pas le meilleur pour l'espérance de vie... Mais on avait de nombreux médecins qui ne demandaient pas trois semaines pour un rendez-vous et qui, oui, comme je vous le dis, se déplaçaient à domicile pour les patients cloués au lit.

Tout n'était pas parfait, loin s'en faut, on travaillait un minimum de 40h par semaine, on partait en retraite à 65 ans, seuls les plus riches avaient la télé, et les plus chanceux le téléphone. Ne parlons pas des smartphones et d'Internet...

On se demande comment on pouvait vivre en ce temps là !

P.S. On remarque sur l'image d'illustration, que l'actrice porte un foulard, c'était très à la mode à l'époque... Maintenant aussi, mais pour de toutes autres raisons !!!

5 déc. 2019

Panique à bord

Township Alexandra à Johannesburg (Afrique du Sud)

Ils sont devenus fous ! Mardi matin, je vais tranquillement prendre de l'essence à ma pompe préférée avant d'aller faire quelques courses pour ravitailler le foyer. Plus d'essence ! Ah bon ? Oui, dévalisée la dame qui me dit qu'elle sera livrée l'après-midi.. Bon, je vais aller aux pompes du supermarché, mais là, non seulement il y avait une queue monstrueuse aux pompes, mais plus une seule place sur le parking ! C'est la guerre ?? Ben non pourtant, la panique seulement. Oui, on sait qu'il y a une grève générale dure prévue pour le 5 décembre, et qu'il y a quelques dépôts pétroliers fermés, mais si les gens ne se précipitaient pas tous pour faire le plein et tenter de remplir des bidons, et faisaient leurs courses normalement, il ne se passerait rien de grave, alors que là, c'est la terreur générale...

J'y retourne le lendemain, parce que je n'ai plus qu'un quart de réservoir, et là, c'est pire, une queue à la pompe qui s'étale sur plusieurs centaines de mètres, et plus du tout d'essence au supermarché. J'abandonne. On verra bien, j'ai de quoi manger pour plusieurs jours, et de quoi aller ravitailler ensuite au village le plus propre, et n'ai plus à faire 60 kms aller retour pour aller travailler. Mais quand même, est-ce bien raisonnable cette panique collective ? Surtout de la part de retraités qui n'habitent pas une campagne isolée ? Ils ont connu Mai 68 ? Oui, moi aussi, mais à l'époque, je roulais en Solex, et il n'y a pas plus économique.

De toutes façons, on n'y peut pas grand chose, la panique engendrant la panique, il faudra attendre que la situation sociale se calme pour y voir plus clair, mais tout de même, les Français devraient regarder un peu plus loin que le bout de leur nez, dans des pays d'Afrique ou d'Asie, du côté du township Alexandra à Johannesburg (*), par exemple, pour mesurer la chance qu'ils ont de vivre dans un pays assez riche pour assurer la subsistance de la majorité de ses habitants, au climat confortable, et aux paysage variés.. Peut-être râleraient-ils un peu moins souvent ?

Parce  qu'il y aura toujours des privilégiés qui n'ont aucune conscience de l'être, des malheureux qui ratent tout ce qu'ils entreprennent, des inconscients qui disent "après moi le déluge", des hypocrites qui érigent en dogme la phrase célèbre "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais" et tout un lot de braves gens qui subissent tout ça.

(*) Cet abominable Township (à côté, Soweto est luxueux) où s'entassent de pauvres gens, et, dans un genre très différent, l'entrée de Buchenwald en Pologne, sont les deux endroits au monde qui m'ont le plus bouleversée.