19 août 2022

Plus c'est sinistre, meilleur c'est

On a l'impression que les journalistes de BFM TV se régalent d'annoncer les mauvaises nouvelles, qu'elles (oui, ce sont souvent de fort jolies dames) s'en repaissent, plus c'est grave plus elles exultent. Bon, l'Ukraine, ça commence à lasser, si encore il y avait une attaque nucléaire, on pourrait en parler longuement, faire venir des experts et autres spécialistes, mais là, des bombes, des morts, c'est d'un banal... Le Covid, pfff, ça ne fait plus recette, tout le monde s'en fout et a oublié, plus le moindre encombrement dans les services de réanimation à cause de lui, vraiment, aucun intérêt... Les incendies, ah voilà qui est bien, d'horribles images de maisons brûlées, de forêts rougeoyantes de flammes, on interroge le capitaine des pompiers, le maire, les habitants, on annonce le pire pour le lendemain, avec plus de vent et une température plus élevée, ça, ça fait du profit. Un seul regret, il n'y a pas eu de morts ! Ah si, avec la tempête en Corse, là, enfin, il y en a eu, avec un enfant en plus, vite, montrons les arbres couchés, les toitures envolées, les inondations... Ah, parlons-en des inondations qui ont suivi les canicules, on au eu la dose de rues transformées en fleuve, de voitures qui nageaient, des escaliers du métro transformés en cascade. Et l'on interroge longuement le monsieur météo de service qui, bien sûr, dit que ces catastrophes vont être de plus en plus fréquentes, et qu'il va falloir faire quelque chose pour l'avenir de nos enfants.

Quelle sera la prochaine mauvaise nouvelle ? Salman Rushdie ayant eu le mauvais goût d'aller mieux, on n'en parle plus, qu'il guérisse dans son coin le traitre qui nous a ôté une opportunité de parler des risques d'attentats.

Je suppose que c'est pareil dans toutes les autres chaînes d'information, les anciens se souviennent de Roger Gicquel et de son air sinistre au journal télévisé, célèbre pour sa phrase d'ouverture du JT de TF1 en 1976 « La France a peur », et son ton lugubre, qui faisait dire à Coluche : "Docteur Gicquel il arrive. Toute la misère du monde !".

Il n'y a pas que les journalistes qui adorent colporter les plus tristes nouvelles, sur les réseaux sociaux, ce n'est pas mieux, tout le monde y va de sa vidéo (floue et mal cadrée) prise de sa fenêtre avec les trombes d'eau qui tombent, ou le feu qui ravage le bord de la route. A croire que l'être humain se complait dans l'horreur et la misère.

Et qui se régale à lire et relire les histoires extraordinaires de Pierre Bellemare, surtout les plus diaboliques, et qui achète le journal surtout pour les faits divers ?

Pourquoi vous me regardez ... ?
 

12 août 2022

Le pire été

J'ai dépassé les 3/4 de siècle, et je n'avais encore jamais vu ça, même dans le Midi où j'ai passé toutes mes vacances enfantines. Jamais encore vu des températures pareilles dans des lieux où règnent habituellement la fraîcheur et l'humidité ; 25° étant le maximum espéré en été en Normandie et en Bretagne, et là, on en a 10 de plus ! Sans parler de la sècheresse qui sévit partout, y compris dans les départements les plus abondamment arrosés en temps normal.

Dérèglement climatique ? Certainement... Mais qu'y faire ? Ce n'est pas parce qu'un particulier décidera de ne plus chauffer qu'à 18° sa maison et de prendre sa voiture qu'en cas de stricte nécessité que ça va changer grand chose, surtout quand on voit les pays qui se foutent de tout ça royalement.

Quand on voit ces forêts qui brûlent au point qu'il est devenu quasi impossible d'éteindre l'incendie, même avec moult Canadair et autres hélicoptères, ces maisons calcinées devant lesquelles les habitants n'ont plus que leurs yeux pour pleurer, ayant tout perdu, leur vie privée, leurs souvenirs, leur argent ; ces milliers de personnes déplacées réduites à fuir pour intégrer un gymnase ou tout autre hébergement précaire, sans savoir dans quel état ils vont retrouver leurs biens, dans l'angoisse permanente de l'avancée du feu ; ces régions de France qui, de mémoire d'homme, n'avaient jamais connu de feu de forêt, sinon de courte durée par la foudre, comme la Bretagne ou le Jura..

Le tout sur fond de guerre en Ukraine, et de menace nucléaire.. Vraiment pas de quoi inciter à la légèreté et à l'optimisme. Moi, j'ai fait le plus gros, avec mes 3/4 de siècle bien sonnés, mais je pense à ceux qui me suivent, si ces dérèglements devaient perdurer et s'aggraver...
 

6 août 2022

Comment a-t-on élevé nos enfants ?

Je suis toujours étonnée de voir que la télé, les journaux, enfin, les media passent un temps fou à donner des conseils pour éviter le gaspillage, de l'eau, de la nourriture, de l'énergie. Parce que ce sont des préceptes qui m'ont été inculqués dès ma petite enfance.

"Ne laisse pas couler l'eau".. "Éteins la lumière quand tu quittes ta chambre".. "Finis ton assiette, tu iras jouer après".. "On ne jette pas du pain, pense aux petits chinois qui ont faim (*)".. "Tu as froid ? Mets un pull de plus".. Et il y en a certainement bien d'autres qui ont été oubliés depuis le temps, mais qui se planquent quelque part dans l'inconscient.

Alors, deux générations après, pourquoi faut-il insister sur des principes aussi basiques, comme si on les découvrait ? Faut-il y voir un contre coup de Mai 68 qui avait "interdit d'interdire" ? Qui aurait ainsi permis à ma génération de ne pas les inculquer à leurs enfants, lesquels en ont fait autant pour leur progéniture.. Ou l'effet des "Trente Glorieuses" qui auraient balayé d'un grand coup de vent toutes les habitudes anciennes devant le progrès et la facilité omniprésents ?

Ces principes, sans doute profondément ancrés dans ma mémoire, je les pratique toujours, machinalement, sans pensée pour la planète ou pour mon porte-monnaie, parce que c'est comme ça, que j'ai toujours fait ça, et que ça me paraît parfaitement normal et naturel.

Je regrette que ce ne soit plus que l'apanage des vieux, lesquels n'ont pas su donner l'exemple ni expliquer aux générations suivantes qu'on ne jette pas de la nourriture, qu'on ne gaspille pas l'eau ni l'électricité, parce que la première est précieuse, et que l'autre est chère. Espérons que nos jeunes épris d'écologie, quand ils auront des enfants, il le leur diront... Mais je ne suis pas optimiste...

(*) Certes, ce ne sont plus les petits Chinois ; il y a eu les Biaffrais, les Ethiopiens, et il y a encore tant d'enfants qui ne mangent pas à leur faim, partout dans le monde...