25 oct. 2018

Kylian for ever

Kylian Mbappé explique pourquoi il a reversé toutes ses primes de la Coupe du Monde :

Je n'avais pas besoin d'être payé pour défendre les couleurs du pays. Je gagne assez d'argent, beaucoup d'argent. Donc je pense que c'est important d'aider ceux qui sont dans le besoin. Beaucoup de personnes souffrent, ont des maladies. Pour des gens comme nous, donner un coup de main, ce n'est pas grand chose. Ça ne change pas ma vie, mais ça change la leur. Et si c'est le cas, je le fais avec plaisir.

Ne pas oublier non plus qu'il a invité à ses frais une trentaine d'enfants du club de foot de Bondy, avec leurs accompagnateurs, en Russie pour suivre le match.

Alors, merci jeune homme, vous êtes un exemple pour ceux de votre âge (et les autres !), vous êtes le petit fils que toute grand mère rêve d'avoir, et en plus, vous jouez très bien au foot.

Oui, je sais, il n'a pas été formidable contre Naples, et alors ? C'est pas une machine non plus, c'est un humain !

19 oct. 2018

Mais ouskonva ?

Arrêt ce matin à la banque pour déposer un chèque. Ah personne au guichet d'accueil ?? Un monsieur sort d'un bureau et se précipite, non pas vers le guichet mais vers un automate que je n'avais pas vu. Il m'explique que dorénavant, il n'y aura personne au guichet, et que les chèques ou les espèces, seront à déposer là, et me montre la marche à suivre :

* Insérer sa carte bancaire
* Taper son code
* Regarder l'écran pour choisir l'option que l'on souhaite
* Taper le montant du chèque
* On récupère un premier reçu
* On signe son chèque au dos
* On le met dans une enveloppe
* On y joint le premier reçu, une trappe s'ouvre
* On y met l'enveloppe et..
* On récupère un second reçu !!

Bonjour l'accessibilité pour les malvoyants.... Je fais remarquer à l'employé que s'il n'y a plus de présence humaine à la banque on ne voit pas pourquoi on n'irait pas vers les banques en ligne, puisqu'ils suppriment une bonne partie de ce qui faisait leur intérêt.. Il balbutie que l'employé du guichet va devenir conseiller et qu'on aura un conseiller de plus, et que l'automate sera disponible même en dehors des heures d'ouverture de la banque. Je veux bien, mais déjà qu'il n'est pas évident de leur téléphoner, que ça ressemble, par le temps passé, à l'attente aux prises de rendez-vous dans les hôpitaux, si on ne peut même plus se rendre à l'agence et y être accueilli par un humain...

D'accord, je n'apporte pas souvent de chèques (hélas d'ailleurs !!), juste le temps d'oublier la manipulation de l'automate et pester ; et, comme tout le monde, j'ai l'habitude de prendre de l'argent liquide au distributeur, qui est un automate lui aussi, mais ça fait drôle quand même de voir tous ces pans de la société conviviale dégringoler les uns après les autres : les pompes à essence, les banques, les péages d'autoroute, les serveurs vocaux, etc.

On va bientôt sans doute être obligé de passer par Internet et le Drive pour faire ses courses au supermarché, et encore là, il y a un humain qui dépose les sacs dans la voiture, en attendant que ce soit un humanoïde robotisé qui le fasse, et par acheter son pain au distributeur à cartes bancaires sans contact (oui, voyons, c'est un progrès, même si la boulangerie est fermée, l'automate fonctionnera, n'est-ce pas ?).

Dieu sait que je ne suis pas technophobe, vivant en symbiose avec mon ordinateur depuis plus d'un quart de siècle ! Mais quand même, dans quelques temps, les humains finiront par ne plus parler qu'à leur smartphone, ou à leur enceinte connectée, jusqu'à ce que ces derniers soient aptes à lire dans leurs pensées ? Et alors, il n'y aura plus de communication entre individus, robots ou humains.....

16 oct. 2018

Les aidants

Il s'agit des personnes non professionnelles qui s'occupent d'un proche à temps complet, d'un père ou d'une mère, d'un conjoint ou d'un enfant, dont la maladie ou le handicap ne permet pas l'autonomie et qui nécessite une présence constante. On pense bien sûr à la maladie d'Alzheimer, mais il y a d'autres pathologies qui rendent un individu entièrement dépendant d'un autre.

Cet autre, justement, consacre tout son temps à son parent(*) au détriment de sa vie propre, de ses loisirs, et souvent aussi de sa santé. Il y a évidemment le plus visible, la fatigue physique due au fait que l'aidant doit prendre en charge de nombreuses tâches qui étaient auparavant assumées à deux (courses, ménage, soucis administratifs, etc.) en plus des soins à donner, comme si on demandait à une aide-soignante de travailler 18h par jour 365 jours par an. Mais il y a aussi la charge mentale qui est omniprésente : faire le deuil de ce que l'on faisait ensemble auparavant, vacances, voyages ; ne plus pouvoir avoir de conversation avec son malade ; être en permanence attentif à ses moindres gestes pour prévenir tout accident.

Si on rajoute la culpabilité latente, celle qui mine : en fait-on assez ? N'a-t-on pas eu un mouvement d'humeur que l'on se reproche ? Est-ce qu'on se plaint trop de son sort alors que c'est lui (ou elle) le plus à plaindre ?

Ces situations peuvent durer de nombreuses années, épuisant petit à petit l'aidant qui ne peut plus souffler ni changer d'air, comme l'a fort bien dit un membre de l'association France Alzheimer : "Etre aidant, c'est un cercle vicieux. On a besoin de répit, mais d'un vrai répit, d'être coupé de notre malade. Or, il ne peut pas vivre sans nous !"

Partir, s'éloigner, vivre un peu plus à son rythme, ne pas être aux aguets en permanence, ne plus subir rebuffades ou tâches usantes, un jour, deux jours, plusieurs jours.... Oui, mais, c'est impossible ! Qui va s'occuper de lui (d'elle) ? Il n'y a personne, ou alors le (la) mettre temporairement dans une institution où il (elle) sera désorienté et désemparé ? Et alors quid de la culpabilité qui interdira tout répit moral ? Où que l'on regarde, quoi que l'on imagine, immédiatement un mur infranchissable se dresse, comme si l'on était dans une immense rotonde bordée de portes ouvertes qui toutes se ferment quand on s'en approche.

Le taux de mortalité des aidants est supérieur de 63% à celui observé dans la population du même âge, et 50% décèdent AVANT le malade dont ils s'occupaient ! Dépression, suicide, épuisement...

Alors, comment faire ? Rejoindre des associations et en parler entre aidants, il paraît que ça facilite ? Laisser son malade aux bons soins d'autres personnes (quand on en trouve..) en faisant taire sa mauvaise conscience ? Facile à dire... Parce que la solution des amis ou de la famille qui prend le relais n'a qu'un temps, et que salarier une employée 24h/24 pour que l'aidant puisse s'évader "seul" n'est pas à la portée de toutes les bourses (**).

Aider les aidants est un sujet grave et fort pénible trop méconnu de ceux qui n'y sont pas confrontés.


(*) Quand l'aidant travaille, le problème est encore compliqué..
(**) Il existe depuis 2016 une loi sur le droit de répit qui peut financer une aide à domicile, ou en hébergement, mais plafonnée à 500 euros par an et sous réserve de conditions très restrictives, donc, inutile ! 

14 oct. 2018

Etretat

Une bien jolie bourgade au bord de la Manche, bien connue par ses falaises et les deux "portes" d'amont et d'aval qui l'encadrent. On y respire une brise légère, et on peut rester des heures à contempler la mer et le ciel dont les couleurs indéfinissables changent sans arrêt.

La porte d'aval, et la plage de galets

Il paraît qu'en saison, le monde se bouscule sur la digue promenade qui protège la ville des grandes marées, que les rues sont encombrées de voitures et de piétons qui tentent de cohabiter, et que les restaurants refusent des clients... Mais hors saison, si on entend encore parler toutes les langues, marcher tranquillement le long de la plage ou dans les rues reste un plaisir aussi tranquille que dépaysant. 

Coucher de soleil sur la falaise d'amont

Par contre, il faut y aller... En voiture obligatoirement, il n'y a plus de trains et les omnibus à chevaux qui amenaient les élégantes aux bains de mer au XIXe siècle ont disparu depuis bien longtemps. Si, venant de la rive gauche de la Seine, il est facile de rejoindre le pont de Tancarville, ensuite, l'entrelacs de petites routes étroites reliant de nombreux villages minuscules, dans cet endroit agricole du Pays de Caux, n'est pas du tout évident, et le GPS devient très vite indispensable. Ce n'est pas une nouveauté ! Déjà sous Napoléon III on stigmatisait les difficultés d'accès ! Alors qu'aller à Deauville ou Dieppe était beaucoup plus direct. 

La ville vue du haut de la falaise d'aval

Pour les plus sportifs, il y a au moins deux incontournables : prendre le sentier qui monte en pente plutôt raide et longe la falaise aval pour arriver tout en haut et découvrir l'étonnante "aiguille creuse" ; et, de l'autre côté, gravir un autre sentier, encore plus pentu, qui escalade la falaise amont jusqu'à la petite église qui domine la mer, d'où on découvre un magnifique panorama (on peut y arriver en voiture aussi). Très différente de Dieppe ou de Fécamp, ses proches voisines, Etretat se mérite !






7 oct. 2018

Partir loin ou près

Question bagages, que l'on parte trois semaines au bout du monde, ou huit jours à cent kilomètres de chez soi, ce n'est pas très différent. Entendons nous bien, il y a des incontournables, que l'on transporte même pour un court week-end : la tablette, l'APN et leurs chargeurs et accessoires, la trousse de toilette. Et pour les vêtements ?

Comme on ne peut pas emporter du linge de rechange pour plusieurs semaines, il faudra forcément faire des lessives intermédiaires. Quand on ne part que pour huit jours, on peut mettre dans la valise tout ce qu'il faut pour la semaine, sans prévoir de laver des trucs qui risquent de mettre un temps fou à sécher, c'est un avantage !

Et le climat ?? Certes, si l'on veut passer Noël à Fairbanks ou visiter le sud du Texas au mois de Juillet, il faudra dans le premier cas transporter un gros manteau bien chaud, et des bottes pareilles, dans le second... C'est le top léger et le chapeau de soleil qui seront de rigueur. Mais si on reste dans sa latitude ou dans des zones voisines, il suffira de se mettre sur le dos un anorak étanche (il ne pleut pas qu'en Bretagne ou en Normandie).

Si on part en avion ou en train, faudra réduire ses bagages : en avion parce qu'il est plus agréable de n'avoir qu'un bagage à main que l'on garde avec soi que d'attendre des plombes aux tourniquets en priant que les valises ne se soient pas égarées Dieu sait où ; et en train parce qu'il faut se les trimballer dans les gares, sachant que la place est toujours réservée à l'autre bout du TGV ! Par contre, en voiture, on peut emporter nettement plus de choses, et en rapporter aussi : la paire de chaussures supplémentaire ou le gros bouquin bien lourd ne seront plus un souci, les soucis sont ailleurs dans ce moyen de transport, tant les pauvres automobilistes sont guettés à tous les carrefours pour renflouer les caisses de l'État.

De toutes façons, qu'on s'y prenne huit jours avant, ou la veille d'un départ matinal, on oubliera toujours quelque chose ! Mais à moins de se rendre dans la brousse africaine ou dans les montagnes du Kurdistan, on trouvera toujours un commerce qui vendra l'indispensable laissé à la maison. 

4 oct. 2018

Ah les sacrées mémés !


Comment ça, les séniors ne connaissent rien à l'informatique et répugnent à se servir d'un ordinateur ? Quelle fable ! Quand on voit l'ardeur que mettent certaines personnes en retraite ou déjà grand-mères, à jouer sur Facebook, on en revient de ces vieilles lunes.

Je prends pour exemple le jeu "L'île de Corail", où il s'agit de survivre sur plusieurs îles plus ou moins désertes, en plantant, construisant, produisant divers matériaux, le tout entrecoupé de missions particulières, qui durent de 8 jours à 2 mois. Ce jeu permet aussi de jouer en équipe, et de se coordonner dans un "chat" afin de s'aider ou de s'offrir des cadeaux. Ainsi, on ne joue pas "contre" les autres, mais "avec" les autres.

Donc, faut voir nos mamies, prendre leur tasse de café le matin, dès potron-minet et sauter sur leur clavier, on s'habillera plus tard, quand on aura récolté les plantations faites la veille, et mis en route les productions prévues. Bien sûr, elles se retrouvent aussi sur le "chat", se donnent des nouvelles, parlent de la météo locale du jour, de ce qu'elles vont faire à manger, des petits enfants qu'il faudra garder l'après-midi (ce qui va les empêcher de jouer...). On effectue les premiers échanges, on salue les arrivantes, et il arrive aussi que l'on quitte temporairement la compagnie, parce qu'il faut faire le repassage et/ou le ménage... Ben oui, elles ont aussi une vraie vie et des tâches ancillaires non virtuelles à effectuer.

Il y a celles qui sont levées avant jour, celles qui se couchent à toutes les heures, celles qui sont intermittentes, celles qui râlent après l'administration ou leur voisin de palier, celles qui donnent des nouvelles du chien ou des chats, celles qui font des fautes de frappe en voulant discuter trop vite... Toute une petite troupe qui a plaisir à se retrouver, qui se félicitent mutuellement des progressions dans le jeu, qui signalent des bugs, qui rouspètent après le temps que certaines productions demandent.

Dans ma "team" (oui, ça s'appelle comme ça) la moyenne d'âge est relativement élevée, en tous cas, ce ne sont plus des "jeunes" (vous savez, les seuls qui sont à l'aise avec leur PC..), mais ce sont des acharnées !

D'accord, l'interface de Facebook est très simple (sinon, il n'y aurait pas tant de personnes qui l'utilisent, voir billet précédent), d'accord, ce n'est pas parce qu'elles savent jouer qu'elles savent tout de l'informatique, mais en tous cas, elles fréquentent beaucoup Internet, dans tous les domaines (achats, recherches, etc.), contrairement à ce que l'on entend dire.

C'est pas tout ça, mais si je retournais jouer ?

Eh oui, j'en fais partie de cette joyeuse équipe !!

2 oct. 2018

La vie numérique après la mort biologique

La France compte plus de 57 millions de personnes ayant accès à internet, dont 38 millions sont actives sur les réseaux sociaux :
Rien que sur Facebook, se connectent 22 millions de Français sur les 1,5 milliards dans le monde... Rien que sur Facebook, il s'échange par jour dans le monde :
* 10 milliards de messages
* 350 millions de photos
* 110 millions de chansons
Ça donne le vertige, surtout si on imagine ces milliards d'octets qui tournicotent tout autour de la planète !

Et voilà qu'il se pose un problème, les internautes vieillissent, et quand ils meurent, que deviennent leurs différentes publications ? Parce qu'à force d'avoir ses photos dans le cloud, ses billets de blog chez Google, ou chez un autre hébergeur, ses relevés de comptes sur le site de sa banque, le tout accessible par un mot de passe que le défunt emporte dans sa tombe, ses héritiers ou ses ayants droit ne peuvent plus y accéder, ce qui peut compliquer une succession, ou laisser dans la nature des souvenirs que les héritiers aimeraient peut-être conserver, comme on conservait autrefois les albums de photo, ou les manuscrits.

Certes, il y a une loi, l'article 40-1 de la loi informatique et libertés modifié par la loi Lemaire, où le législateur a prévu deux cas de figure :
* Si le défunt n'a pas laissé d'instructions, ses héritiers peuvent exercer un droit d'accès à ses données personnelles et récupérer ce qui s'apparente à des souvenirs de famille, mais c'est fastidieux, remplir un formulaire après l'avoir déniché, joindre les justificatifs, etc. et ceci pour toutes les plateformes où le dit défunt a laissé des souvenirs.....
* S'il a laissé des dispositions, la loi Lemaire permet de communiquer ces dispositions à un site dédié (tiers numérique) agréé, mais pour l'instant, la liste de ces tiers n'est pas publiée, pas plus que le décret qui doit la légaliser.

Peut-être vaudrait-il mieux, de son vivant, ne pas tout confier au Cloud, et avoir toujours un double de ses textes, photos, sur son disque dur, sur un disque externe, sur des CD (*), mais il ne doit plus y avoir que les "vieux" internautes, qui ont connu les connexions difficiles et les aléas divers qui le font, par habitude. Quant aux relevés de comptes et autres papiers administratifs, depuis que l'administration, justement, fait des économies en obligeant l'usager à imprimer ses productions, encore faut-il le faire...

Revenons à Facebook. Depuis 2015, il propose aux membre d'aller dans les paramètres (**) et de choisir, soit de supprimer le compte à sa mort, soit de désigner un contact légataire qui pourra gérer le compte, publier un dernier message, et supprimer ensuite le compte. J'ignore ce qui se passe chez les autres, Linkedin, Snapchat, Twitter, n'utilisant pas les deux premiers, et ne twittant que tous les 36 du mois.

Donc, actuellement, seuls Google et Facebook permettent de désigner un "héritier numérique". Alors, on va chez le notaire, on rédige un testament sur lequel figureront tous les identifiants et mots de passe de tous les sites où on a laissé des traces (***), et on désigne un exécuteur testamentaire.

Voilà un aspect de la dématérialisation inattendu mais qui va sans doute poser quelques problèmes à court et à moyen terme !

(*) Attention toutefois, si on met du temps à mourir, on n'aura peut-être plus de quoi lire les fichiers ! On se souvient des disquettes, et des Zip dont actuellement, on est bien en peine de trouver de quoi les lire... Sans oublier, pour les textes, le logiciel qui les a conçus (tout le monde n'utilise pas des formats universels) ; quand je vous dis que le papier, il n'y a que ça de vrai :-D
(**) Faut déjà trouver le lien vers paramètres, et ensuite passer toutes les options proposées, pas évident !
(***) En retournant chez le notaire chaque fois qu'on change un password ??