6 avr. 2022

Utopie ou pragmatisme

Les professions de foi des candidats à l'élection présidentielle sont arrivés dans les boîtes aux lettres. En bon citoyen qui souhaite choisir en son âme et conscience, on commence à les lire. Ah les belles promesses que tous nous font, étrangement semblables d'un bout à l'autre du panorama politique. Tiens, par exemple, la lutte contre les déserts médicaux, sujet que du fond de mon territoire rural, je connais bien. Tous disent qu'ils vont tout faire pour qu'il n'y ait plus de différence entre la ville et la campagne, et que tout français doit pouvoir se faire soigner. C'est bien, mais personne ne dit comment il va procéder... Ça fait plus de 30 ans qu'on le dit, et on n'a toujours pas trouvé la solution ! Comment obliger un jeune médecin à s'installer en zone rurale dans la France profonde alors qu'il souhaite exercer dans une grande ville ou en région PACA ? On a tout essayé : loyer gratuit, locaux neufs et fonctionnels, impôts allégés, et rien, toujours rien, toujours aussi difficile d'obtenir un rendez-vous médical... Ce ne sont pas les candidats de cette année qui ont la solution miracle, pour ce qu'on en lit sur leurs tracts !

Il y a aussi ceux qui prônent la voiture électrique et les économies de chauffage en refusant le nucléaire et en arrivant à leurs bureaux chauffés à 24° en voiture de fonction à essence (pas en vélo, voyons, faites ce que je dis, pas ce que je fais), ce qui me fait toujours penser à cette parole de Jésus, il y a 2000 ans : "Ils lient des fardeaux pesants, et les mettent sur les épaules des hommes, mais ils ne veulent pas les remuer du doigt." (Matthieu 23:4).

Et la retraite à 60 ans ? Quelques uns annoncent que ce ne sera plus possible, et qu'il faudra travailler jusqu'à 62 voire 65 ans, c'est honnête mais peu populaire. D'autres affirment qu'ils sont pour rétablir la retraite à 60 ans, mais ajoutent en douce qu'il sera demandé seulement 42 ans de cotisations (*)... Ce qui sera impossible pour ceux qui ont fait des études, parce qu'on n'a pas fait cinq ans d'études avant 20 ans !

Et l'éducation nationale ? Là, ils sont tous du même avis, et c'est une bonne chose : revenir aux fondamentaux en classe : lire, écrire, compter. On a trop vu d'élucubrations dans l'enseignement qui fabriquent des illettrés incapables d'écrire une phrase simple sans fautes, si encore ils avaient appris autre chose, mais même pas... Quelle chance ma génération a eu de bénéficier d'une "vraie" école, qui, non seulement apprenait les fameux fondamentaux (**), mais en plus donnait le goût d'approfondir et la curiosité d'apprendre davantage.

Eh bien, on va quand même aller voter, parce que ce droit si chèrement acquis est un droit fondamental que trop de citoyens d'états totalitaires nous envient, sans oublier que le droit de vote des femmes en France ne date que du .... 21 avril 1944 !

(*) Oui, je sais, j'ai pris ma retraite à 60 ans, mais j'avais eu mon Bac jeune, et n'ai pas fait de longues études, donc, à 15 jours près, pour mes 60 ans, j'avais mes 40 ans de cotisations... Fallait en profiter !

(**) Oui, je sais, je ne sais toujours pas compter à mon âge, mais même la meilleure école ne peut pas faire de miracles avec un cerveau atteint de dyscalculie profonde !!
 

2 avr. 2022

Triste Premier Avril

Autrefois, le premier avril était source de farces plus ou moins drôles, depuis le poisson en papier accroché dans le dos, jusqu'aux fausses nouvelles entendues à la télévision ou à la radio, mais cette année... Rien... On n'a pas le cœur à rire !

Il est vrai que les nouvelles de la guerre en Ukraine avec son lot d'images insoutenables de destruction et de population fuyant l'horreur n'incite pas à sourire et à s'amuser. On parle de pénurie de blé dans certains pays, entraînant des famines ; du coût de la vie qui augmente au détriment des plus précaires, avec l'essence et les denrées de base qui deviennent des denrées de luxe. Alors, effectivement, on n'a pas envie de faire des blagues aux copains..

Sans oublier en France les élections qui sont proches et dont les campagnes ont été bousculées par la guerre, les candidats ayant eu bien du mal à s'exprimer, ce qui risque d'amener une abstention plus massive que d'habitude.

Comme seul poisson d'avril, on a eu la météo qui, après une semaine printanière qui remontait un tant soit peu le moral des gens, a apporté des chutes de neige dans des endroits qui ne s'y attendaient pas à ce moment de l'année, et une baisse des températures telle qu'il a fallu ressortir pulls et manteaux d'hiver. Mais ce n'était pas un poisson d'avril bien drôle..