29 juil. 2013

27 juil. 2013

Mini apocalypse locale

Il était 20h environ en ce vendredi de fin juillet. Le ciel s'obscurcissait à l'horizon, ce qui, en ces temps d'orages, n'est pas exceptionnel, puis, on a entendu comme un grondement sourd, qui n'était pas celui du tonnerre, mais plutôt celui d'un fort souffle de vent, alors qu'il n'y avait pas encore de vent, et ensuite seulement le vent s'est levé, accompagné de bourrasques tourbillonnantes, tordant les troncs des arbres les plus minces, et les branches des plus gros. Et la grêle est arrivée, drue, impressionnante. Des grêlons de 2cm de diamètre cinglaient les carreaux, rebondissaient sur les carrosseries des voitures, des plus petits se répandaient partout, accompagnés d'une pluie diluvienne, qui s'infiltrait sous les portes et les fenêtres, poussée par le vent. Le tout cette fois agrémenté d'éclairs et de coups de tonerre rapprochés. Le ciel était d'un gris sale, et on contemplait cette colère de la nature en réalisant amèrement que l'on n'y pouvait rien.

Dix minutes plus tard, pas plus, et le ciel est redevenu bleu.... Le jardin était jonché de feuilles arrachées, celles qui étaient sur les arbres étaient pour certaines trouées, les fleurs des jardinières sur les fenêtres n'existaient plus, ou n'avaient plus que quelques pousses déchiquetées ; par chance, les carreaux des fenêtres ont tenu le coup, les tuiles aussi et les grêlons, poussés par la puissance du vent, ont à peine éffleuré les voitures, et bien entendu, pour couronner le tout, le courant s'est coupé alors que la nuit tombait. Les champs étaient tout blancs tant la couche de grêlons était épaisse.

Le lendemain matin, alors que le soleil était revenu, les chemins étaient encore couverts de feuilles, de gravillons arrachés aux bas-côtés, de boue qui avait dévalé depuis les champs, et d'arbres rompus par la tempête.

Les techniciens d'ERDF, les pompiers s'affairaient, les uns visitant toutes les lignes moyenne tension pour vérifier les branchements et les éventuels courts-circuits, les autres aidant les gens dont les caves étaient inondées et tronçonnant les arbres tombés, et le simple quidam évaluait les dégâts, pensait au travail à venir pour évacuer feuilles et branches, et pleurait sur ses fleurs détruites en se disant qu'il y avait eu bien pire ailleurs.

16 heures plus tard, le courant était remis, les arbres évacués, on pouvait se faire chauffer une tasse de café et retrouver ses habitudes, en attendant le prochain orage...

En bonne fille du Midi de la France, des orages, j'en ai vus, et de somptueux, le Languedoc connaît bien ce genre de phénomène, mais en nettement plus d'un demi siècle de vie, je n'avais pas encore vu de grêlons d'une telle grosseur... Et imagine ce que ça peut faire dans un vignoble ou un champ cultivé...

25 juil. 2013

Il fait trop chaud ? Voilà la solution !

Vu sur l'Equipe magazine (*) une publicité intéressante. Il s'agit de T-shirts "rafraîchissants" ! Pour l'explication technique, je cite : "Sous l'effet de la chaleur corporelle, les millions de microparticules greffées sur les fibres du tissu 100% polyester Bioactif Océalis se transforment en autant de bulles de fraîcheur" ou "Placés sur la face interne du tee-shirt, des petits ronds polymères transforment la transpiration en diffuseur de fraîcheur". Mais voilà quelque chose que c'est bien ! Au lieu de cuire dans son jus, on utilise ce jus pour générer du froid. De l'auto-climatisation en quelque sorte..

Alors, pourquoi seulement un T-shirt ? On pourrait aussi faire une combinaison entière, comme portent les héros des films de science-fiction, et là, plus besoin de clim, plus il fait chaud dehors, plus le corps est au frais. Les vieux, les SDF, les personnes vulnérables ne meurent plus et les campagnes de prévention n'ont plus leur raison d'être ! Que du bénéfice pour tout le monde n'est-il pas ?

Il me semble me souvenir que dans Dune, on recyclait aussi sa transpiration, mais il y a si longtemps que je l'ai lu...

(*) Eh oui, je lis (en partie seulement, j'avoue) cet hebdomadaire, dont les photos sont toujours superbes.

24 juil. 2013

De l'évolution de la notion d'encyclopédie



Wikipédia n'est plus une encyclopédie, c'est la Samaritaine ! On connaît tous l'ancien slogan "On trouve tout à la Samaritaine", eh bien, dans Wikipédia aussi. C'est donc soit un journal d'événements, soit un portail généraliste, soit les deux à la fois. On y trouve pêle-mêle : des chanteurs qui viennent de créer leur groupe, des entreprises locales, la dernière éliminée de la stac ac', le jeune qui fait des vidéos publiées sur Youtube, les personnages des feuilletons (oh pardon, on dit des séries, ça fait plus sérieux) de la télé, un bon paquet de cours d'eau d'Alaska, un livre qui vient d'être publié, un personnage politique en route vers une élection quelconque, le bébé de la princesse de Cambridge, et la robe de sa soeur, l'équipe du Timor oriental de football des moins de 17 ans, et le festival de Trifouillis les Oies, une école qui a besoin de recruter de nouveaux élèves, un bloggeur, et un raton laveur ... Ah oui, il y en a un !

Disons que c'est devenu un joyeux foutoir dans lequel on peut effectivement trouver quelques articles remarquables, hélas noyés au milieu d'un monceau de pages totalement inutiles qui tirent vers le bas le sérieux et la crédibilité de l'entreprise telle qu'elle avait été prévue au départ, enfin, telle que je pensais qu'elle avait été prévue... Au milieu de tout ça, il y a une vaillante troupe de bénévoles qui essayent à longueur de journée de vider le tonneau des Danaïdes, en supprimant quelques articles non admissibles, en expliquant aux nouveaux ce qu'il faut faire, en corrigeant les innombrables fôtes d'ortograffe qui émaillent des phrases en langage sms, en essayant de faire des recherches pour savoir si telle ou telle personne est assez notoire pour figurer sur une encyclopédie ou pas. C'est un travail constant, permanent, épuisant.

Ils en sont remerciés par la communauté ? Que nenni... Vilipendés plutôt ! Par les contributeurs mécontents qui n'hésitent pas à les traiter de tous les noms d'oiseau qu'ils connaissent, mais aussi par leurs pairs, parce que tout article est admissible, par définition (la leur..), qu'il faut à tous prix rejoindre ces fumiers d'anglophones qui ont plus d'articles que nous, que tout nouveau, même celui qui écrit une sottise est un futur bon contributeur en puissance et qu'il faut le ménager, on ne sait jamais, ce n'est pas parce qu'on part de tupuducuconacepoufiace qu'ensuite on n'écrira pas sur un sujet historique ou philosophique !!

Parallèlement, il y en a toujours au moins deux qui se battent, assez souvent les mêmes, pire que la cour de récré de la Communale : M'sieur, il m'a dit... Non, c'est lui qui a commencé... Pas vrai, d'ailleurs j'ai des preuves... En fait il y a des mots qu'il faut éviter à tous prix : Islam, Palestine, Jésus, Nazisme, ou similaire, et on se bagarre à coup de PoV ou de PaP, armes favorites des wikipédiens en colère contre leurs semblables. Et c'est quand une querelle est terminée, qu'une autre recommence....

Certains baissent les bras, progressivement ou brutalement, et regardent ailleurs, temporairement ou définitivement, se demandent où est passé leur beau projet de mettre la culture à la portée de tout le monde, mais c'est vrai que la notion de culture est sans doute très subjective...

Au fait, qu'est devenue la Samaritaine ? C'était un grand magasin autrefois, et maintenant ? Pour l'instant rien, mais en projet il y a un hôtel donnant sur la Seine, des commerces, des bureaux, des logements sociaux et une crèche ! Bien loin du grand magasin d'antan.... Comme quoi tout évolue, le commerce et l'encyclopédisme !!!

Et évidemment, la photo d'illustration est issu de l'article de Wikipédia sur La Samaritaine .

22 juil. 2013

L'obsolescence programmée

Même si on ne connaît pas la signification de ce mot, on en connaît tous les effets : l'appareil qui tombe en panne dans le mois qui suit sa fin de garantie, l'outil irréparable parce que la pièce ne se fait plus ou que ça coûterait plus cher que d'en acheter un neuf. En fait, il y a plusieurs types d'obsolescence programmée :

- Celle voulue par le constructeur, afin de permettre un renouvellement des produits, donc, un accroissement de la production et par là des bénéfices. Elle s'accompagne aussi d'une baisse de qualité des matériaux, les deux étant liés. Une pièce fragile cassera forcément au bout d'un certain temps, c'est évident, voulu, garanti. Donc, le consommateur achètera un nouveau produit, et la machine économique continuera de tourner.

- Celle due à la mode et aux progrès technologiques. On le voit couramment depuis quelques années avec, par exemple, les téléphones mobiles dont chaque nouveau produit apporte des "améliorations" techniques rendant son ancien appareil totalement obsolète, puisqu'incapable d'en profiter. Et à ça se rajoutent les ukases de la mode et de la publicité, rendant tout appareil vieux de deux ans tout à fait ringard aux yeux de certains.

- Dans les progrès technologiques, on ne peut pas oublier les ordinateurs dont le hardware doit impérativement suivre le software sous peine de devenir rapidement inutilisables. Et c'est la course sans fin : pour utiliser les nouveaux programmes, il faut ajouter de la RAM, changer le processeur, passer à un nouvel OS, etc... Et comme parallèlement le prix des machines a chuté, on préfère en changer ! On sait bien que si on peut encore rouler avec une voiture qui a 10 ans, on ne peut plus rien faire avec un ordinateur du même âge.

Mais cette obsolescence programmée a un coût écologique important, elle génère des résidus difficiles à évacuer sans porter préjudice à l'environnement, et nécessite des ressources que la nature finit par peiner à fournir. Si tout devient "jetable", quel sera l'enjeu pour les générations futures ?

Toutefois, il ne faut pas forcément jeter le bébé avec l'eau du bain. Un exemple : les mouchoirs en papier. Inventé en 1924 par un certain Albert Lasker, qui, bien des années plus tard, ont remplacé les douzaines de mouchoirs en gros coton ou en fine batiste que l'on utilisait. Certes, ils demandent de la cellulose pour être fabriqués, certes, ils augmentent la quantité de déchets produits par l'être humain, mais le mouchoir tissu, lui, n'a pas que des qualités dans son utilisation. Il faut le fabriquer aussi, mais ensuite le laver (dépense en eau et en lessive générant des résidus phosphatés), et le repasser (dépense en électricité et en temps humain), et il faut aussi le changer parce que tout s'use... Alors ? Et encore, je ne parle pas d'autres produits similaires comme les protections périodiques féminines ou les couches pour bébé. Toute "ménagère de plus de 50 ans" se souvient des fastidieuses lessives que ces objets généraient...

Une solution pour lutter contre l'obsolescence programmée ? Pas vraiment au niveau du citoyen lambda qui est pris dans une spirale économique sur laquelle il n'a aucune prise (qu'on la déplore ou pas est une question politique qui va bien au-delà de cette petite réflexion). Alors, que peut faire le dit citoyen ? A part résister aux sirènes de la mode et ne pas changer de mobile seulement parce que le sien, qui répond parfaitement à ses besoins, n'a pas le look moderne du dernier Iphone... Déjà pour sa cuisinière ou pour son ordinateur, c'est moins évident.

Est-on prêt à un changement de société ? L'homo occidentalus actuel le souhaite-t-il ? Economiser, réparer, n'acheter que ce dont on a strictement besoin, boycotter les entreprises qui programment l'obsolescence de leurs produits (sachant qu'il faudrait encore qu'il y en ait qui ne la pratiquent pas), détourner les yeux des publicités alléchantes, ne rien utiliser de jetable, etc... Je ne peux qu'être très très sceptique, mais peut-être qu'une fois que ceux qui ont connu avant (quand on économisait, réparait, investissait dans du durable) ET après (quand on savait qu'un nouveau matériel avait une durée de vie limitée, et que la baisse des prix permettait d'en changer souvent), ceux qui donc ont pu faire le comparaison, seront partis sous d'autres cieux, leurs descendants seront-ils plus optimistes sur ce sujet ?

21 juil. 2013

Juré (mais pas d'Assises)

Quand on accepte de faire partie d'un jury de lecteurs pour l'attribution d'un prix littéraire, même de portée très locale, on accepte évidemment de lire attentivement les ouvrages sélectionnés !

Le prix en question, intitulé "Prix escapade 2014", est décerné durant le salon du livre d'aventure qui se tiendra du 3 au 6 avril à Vernon (Eure). Le thème de cette année est "Les peuples des rives de la Méditerranée". Il y a 6 livres à lire ; ensuite il faut les commenter et les noter. Pas compliqué ? Non, pas du tout, quand on aime lire et qu'on est curieux, ce n'est pas un travail, c'est un plaisir. On y découvre des auteurs inconnus issus de pays dont on (en tous cas moi..) ne connaît pas la production littéraire, des civilisations étonnantes, toute une atmosphère dépaysante, et c'est toujours intéressant. Par contre, il arrive que le fossé culturel soit trop large et que le livre n'intéresse absolument pas, question de passé différent et de modes de vie étranger, mais il faut tout de même aller au bout, histoire d'être honnête, même si c'est un pensum.

Le jury se réunit plusieurs fois pendant les mois qui précèdent le salon, pour écouter des conférences données par des éditeurs, des voyageurs, des auteurs qui tournent autour du thème choisi, mais aussi pour confronter leurs avis sur les ouvrages lus ou à lire. La fonction de juré a d'ailleurs du succès, on est nombreux à se précipiter dans les diverses bibliothèques locales pour réserver les bouquins, même que souvent, ça se télescope et on doit attendre en piaffant d'impatience !

Et comme en ce mois de juillet un peu trop chaud à mon gré, on n'a pas envie de s'agiter, quoi de mieux qu'un bouquin au fond d'une balancelle ou sur une chaise longue ? Comment ça, la torpeur estivale va entraîner une somnolence irrepressible ? Eh bien justement, voilà un excellent critère de choix, si la lecture se poursuit malgré l'air tiède et le siège confortable, c'est que le bouquin est passionnant !

17 juil. 2013

Que la France est belle !

Au mois de juillet, avec le Tour de France, on visite le pays grâce aux magnifiques images prises de l'hélicoptère, et on se régale. Même si l'on ne comprend pas grand chose aux tactiques de course, si on ne sait plus trop bien ce qu'est le maillot à pois et le maillot vert, si on a du mal à suivre les efforts des échappées, ou à plaindre ceux qui sont en "chasse patate" (*), on peut quand même profiter de cette extraordinaire promenade proposée tous les ans. Promenade que l'on effectue du fond de son canapé, les yeux grands ouverts sur ces paysages variés, ces gorges et montagnes, ces châteaux sur leurs pics isolés, ou ces vieux villages aux couleurs pastel.

On découvre plein d'endroits que l'on ne connaît pas, ou on a plaisir de retrouver des lieux connus, vus d'avion, donc, sous un angle inhabituel, et tout ça donne furieusement envie de faire du tourisme dans son propre hexagone ! D'ailleurs, quand on voit le nombre de camping cars qui stationnent au bord des routes, on se dit qu'on est pas le seul à avoir envie de se déplacer !!

Qu'est-ce que ça doit être bien de pouvoir suivre la caravane du Tour, confortablement assis dans une auto climatisée, et à l'arrivée, de regarder le film de l'étape du jour pour revoir sous un autre angle les paysages traversés ! Bon, faut pas rêver non plus... Je ne sais pas jouer de l'accordéon, et j'ai cessé d'exercer mon métier depuis pas mal d'années maintenant !

Sachant que la France est la première destination touristique au monde, on se demande bien pourquoi dans quelques mois je pars à l'autre bout de la planète....

(*) Pour les ceusses qui ne lisent pas l'Equipe dès le petit déjeuner : un coureur qui est en chasse-patate est dans une situation inconfortable. Pris entre deux groupes (en général entre le peloton et une échappée), il ne parvient pas à refaire son retard sur ceux qu'il poursuit. Souvent, il se fait même rattraper par le peloton avant la ligne d'arrivée.

En image d'illustration, le site de Montmaur , dans les Hautes-Alpes, sur Wikipédia.

12 juil. 2013

Dans quelques mois, les élections municipales...

Le poste de maire dans un gros village d'un bon millier d'habitants n'est pas aussi gratifiant que ce qu'on pourrait penser. Passé l'euphorie du succès à l'élection et des premiers jours de découverte, on s'aperçoit que rien n'est vraiment facile.

Concernant les affaires courantes, déjà, contrairement aux grandes villes, il n'y a pas de service technique, seulement une poignée de personnes préposées aux écoles (garderie, cantine, ATSEM), et deux ou trois ouvriers plus ou moins polyvalents. Il incombe donc au maire et aux adjoints de manager ce personnel et de se transformer en DRH et en chef d'entreprise. Ce n'est pas toujours évident, sans oublier que les fonctionnaires territoriaux sont innamovibles et ne l'oublient jamais...

Toujours en l'absence de service technique, ce sont le maire et les conseillers municipaux qui se chargent de l'organisation des manifestations (achat de victuailles, de gerbes, préparation des tables, service, vaisselle..), des distributions des diverses communications dans les boîtes aux lettres des habitants, de la maintenance du site internet, de la rédaction et de la mise en page du journal communal, et autres tâches ancillaires fort chronophages et pas toujours passionnantes. Quant aux autres manifestations, kermesse, foire à tout, et autres expositions, si elles sont en grande partie du ressort des associations, il ne faut pas oublier que leurs membres sont aussi, en vertu d'une loi bien connue dans tout bénévolat, membres pour majorité du Conseil. Donc, ce sont les mêmes qui changent seulement de casquette.

Si l'équipe municipale a des projets, agrandissement de l'école, amélioration de la voirie, nouveaux équipements collectifs, il faut avoir la foi chevillée au corps, une grande patience, et une bonne dose d'acharnement. Comme évidemment, il faut demander des subventions aux instances supérieures, département, région, état, il faut du temps, ne pas se décourager ni au premier, ni au second refus, re-présenter à nouveau le dossier jusqu'à ce que l'indispensable manne tombe enfin, plusieurs années après le lancement de l'idée. Ensuite, il faudra suivre le chantier tous les jours, vérifier les détails, ce qui demande compétences et temps, deux denrées rares.

Encadré par les instances supérieures, dépendant d'elles pour l'argent, mais aussi pour les autorisations administratives diverses, le maire (et son conseil) n'ont pas les coudées franches. Un technocrate peut ainsi parfaitement accorder un permis de construire, du moment que la nouvelle construction répond aux critères énergétiques en vigueur ; c'est ainsi que l'on peut voir fleurir d'horribles blockaus, dénaturant totalement l'harmonie d'un vieux village avec toiture d'une seule pente, et ouvertures étranges, mais réjouissant les écologistes locaux (*). Les mises en sécurité routières, dans la traversée de la commune sont elles-aussi tributaires du quitus des DDE (**) qui préconisent (la plupart du temps ce qui est le plus onéreux), conseillent (avec beaucoup de persuasion) et n'acceptent in fine que ce qu'elles ont décidé. Libre ensuite de "faire" ou pas....

Donc, à part célébrer les mariages, que reste-t-il au maire ? Une prérogative que nul ne lui dispute, celle d'être la victime de tous les râleurs, et en France on n'en manque pas, qui ne sont jamais contents et qui viennent sans arrêt se plaindre que le voisin fait ci et que la mairie ne dit rien, que les voitures roulent trop vite et qu'il faudrait un ralentisseur, mais surtout pas devant chez eux, parce que ça fait trop de bruit, que les 3 euros demandés pour un repas à la cantine sont hors de prix, qu'il n'y a pas assez de transports en commun, que tel panneau est mal placé, que..... C'est étrange tout de même, mais on ne voit jamais quelqu'un venir dire merci.....

C'est aussi lui (ou un adjoint à la rigueur) qui doit se déranger pour séparer deux ivrognes sur la voie publique, ou prévenir le fermier que ses vaches se promènent sur la départementale et qu'il veuille bien rétablir l'ordre et la sécurité immédiatement !

Alors, si on a vraiment la fibre municipale, faut choisir (autant que faire se peut) une toute petite commune, 2 à 300 habitants, ou une grande. Dans le premier cas, on a forcément des ambitions modestes, donc la gestion est facilitée. Ça n'empêchera pas les vaches de baguenauder ni les querelles de voisinage, mais, tout du moins pour ces dernières, elles seront plus limitées. Dans le second cas, il y a toute une infrastructure technique à disposition qui débarasse des tâches matérielles allant de la distribution aux administrés des communications communales à la surveillance des chantiers en passant par le management des employés, ce qui permet aux élus de se concentrer sur ce qui est primordial dans leur tâche sans être noyés sous un flot de détails matériels à résoudre.

C'est pourquoi le travail avec des instances supérieures, comme par exemple avec les communautés d'agglomération, est bien plus gratifiant et par là plus productif. Certes, plus on s'y élève et plus les responsabilités sont importantes, et il ne s'agit plus alors de bénévolat.

Toutefois, et il ne faut pas le nier, en un seul mandat, on apprend beaucoup de choses, on rencontre des gens intéressants (mais oui, il n'y a pas que des emmerdeurs), on fait une expérience enrichissante (intellectuellement bien sûr, pas matériellement), ce qui explique sans doute que d'ici quelques mois, plus d'un million de français vont se présenter devant les électeurs pour l'accès à un mandat local. Certains s'y donneront totalement, d'autres feront de la figuration, certains seront amers de ne pas avoir pu faire ce qu'ils auraient souhaité, d'autres seront satisfaits de leur travail, certains voudront rempiler pour 6 autres années, d'autres s'arrêteront ou seront poussés dehors, mais tous auront quand même vécu une expérience qui fera date dans leur vie.

(*) Je n'ai jamais compris pourquoi une construction "basse consommation" devait être aussi laide ! Pourquoi les architectes sont-ils incapables de concevoir un bâtiment dans le style local tout en respectant les normes écologiques ? C'est vrai que quand on voit des éoliennes défigurant les falaises de Fécamp, on se dit que l'écologie et le respect des paysages ne vont pas bien ensemble...

(**) Oui, je sais, on ne dit plus comme ça, on dit DDTM : Direction Départementale des Territoires et de la Mer, même si la façade maritime de l'Eure est plutôt réduite à .... une façade d'estuaire ! Voir Berville-sur-Mer

8 juil. 2013

Who is Wooga ? Who is Qublix ?

Etant une grande fan des jeux sur Facebook, tout particulièrement de Pearl's Peril, mais aussi d'autres, j'ai vu que le jeu auquel je jouais le plus en ce moment, venait d'un éditeur intitulé Wooga, et j'ai cherché à en savoir plus sur lui.

C'est une entreprise basée à Berlin, créée en 2009 par Jens Begemann et Philipp Moeser, dont le but est de créer des jeux ne nécessitant ni une console spécifique, ni un ordinateur haut de gamme, mais une simple connexion Internet. Il y travaille 250 personnes venant de 40 pays différents, et ils revendiquent environ 50 millions de joueurs utilisant leurs produits ! Les développeurs semblent avoir tous moins de 25 ans.... Ils sont les créateurs de Fantastic Forest, Bubble Island, Diamond Dash et bien entendu Pearl's Peril.

Un autre éditeur que j'apprécie peut-être encore plus, parce entre Bubble Land, Jewel Kingdom, Bubble Age et Jewel Journey, je lui dois de bons moments de détente, c'est Qublix . Beaucoup d'imagination dans les décors des jeux, une ergonomie parfaite, des graphismes soignés, des bruitages réussis. Il est basé au Canada, à Toronto, et dit être spécialisé en "social game", mais étant moins bavard sur son site que Wooga, on ne sait combien d'employés y travaillent, ni qui sont leurs financeurs.

Ces sociétés, comme les autres qui aussi proposent des jeux, de quoi vivent-elless ? De leurs sponsors, disons de leurs financeurs, mais quel retour pour ces derniers ? La publicité ? Oui, certainement, des annonces apparaîssent sur la partie droite de l'écran pendant le chargement du jeu, mais aussi sans doute de l'argent dépensé par ceux qui veulent acheter des options pour passer plus facilement les niveaux des jeux ? Mais ce sont de fort petites sommes (*), peut-être aussi mettent-ils en ligne des jeux d'argent style poker ou roulette ? Mais là, comme ce ne sont pas du tout les jeux qui m'amusent, je n'en sais rien... En plus, ils recrutent (**)...

J'aimerais bien comprendre comment une entreprise qui ne fait que des jeux utilisables gratuitement sur les réseaux sociaux peut vivre sans rien vendre ou monnayer des services payants. Mes notions d'économie sont trop ténues pour avoir une réponse ! Mais ça m'intrigue.

Bon, et si on retournait jouer ?


(*) Concernant Wooga qui annonce le nombre de joueurs, on peut faire un rapide calcul. C'est vrai que 2 euros multipliés par 50 millions..... Même si parmi ces 50 millions, une bonne partie ne donne jamais le moindre centime....
(**) Un senior Flash/ActionScript 3.0 Developer chez Qublix (bon, je suis beaucoup trop senior et ne connais rien à flash...)

6 juil. 2013

Internet, un univers parallèle ?

Il y a la vraie vie, celle du boulot, des vrais gens croisés dans la rue, de la baguette de pain, des billets de 5 euros, et il y a l'autre vie, celle à laquelle on accède en branchant une sorte de boîte à son ordinateur. Pas besoin d'astronefs à vitesse supra-luminique ni de trous de vers ou de téléportation quantique. Et là... On change d'univers ! D'accord, on y retrouve des humains, pas des extra-terrestres, et on y a des activités en rapport avec la vraie vie, souvent, mais c'est quand même un monde à part.

Déjà, on s'y créée une ou plusieurs identités différentes de son état civil, avec pour chacune un pseudonyme et un mot de passe, identifiants utilisés sur certains sites marchands (là, ça peut être la même que celle que connaît le facteur, c'est plus pratique pour les livraisons...), sur les réseaux sociaux, sur les sites interactifs auxquels on participe, sur les chans IRC et autres messageries instantanées ou pas, sur les blogs que l'on maintient, etc... Ce qui fait que l'honorable et si discret Jean Martin, employé de bureau de son état, aussi transparent pour sa concierge que pour son patron, deviendra Beaupoupinet (ce n'est qu'un exemple..) et pourra dire ou faire tout ce qu'il n'aurait jamais osé dire ou faire IRL.

Ensuite, on y pratique un langage particulier. La communication essentiellement écrite, donc dépourvue de mimiques et d'intonations qui peuvent en moduler le sens, a donné naissance à la fois à de nouveaux mots, et aux signes spéciaux que sont les smileys (émoticones comme on dirait de l'autre côté de l'Atlantique). Par exemple, les habitués des chans IRC, qui discutent par écrit en direct pendant des heures, utilisent un vocabulaire spécifique qui surprend les nouveaux (pardon, les newbies), sans parler des termes "techniques" en rapport avec le protocole de communication utilisé, dans le genre : "Mais qu'est-ce qu'il fout Chanserv, il ne m'a pas voicé.." ou "Zut, j'ai oublié de forwarder la pièce jointe". Quant à Twitter, où les tweets sont limités à 140 caractères, ça oblige à une difficile concision verbale :-). Passons sous silence le langage SMS à l'orthographe approximative des gamins, qui, hélas, n'est pas typique d'Internet.... :-(

Enfin, comme dans la vie "normale", il y a sur Internet des zones de non-droit, des repaires de malfrats en tous genre, de la pédophilie à la vente d'armes en passant par les achats illicites. Et si les noeuds TOR ou autres techniques similaires sont indispensables pour contourner la censure appliquée dans certains pays, ce genre de processus peut aussi masquer toute activité illégale contre laquelle les polices sont impuissantes.

Donc, passer dans l'univers Internet c'est comme se transporter dans un autre monde, un monde parallèle, où l'on peut avoir de multiples activités, de la réservation d'un hôtel à la recherche sur un saint oublié, de la rédaction de billets de blog à la conversation avec les copains (comme au bistrot du coin, mais en s'affranchissant des distances), de la lecture du courrier quotidien à un jeu passionnant, de la visualisation d'un film à l'étude d'un article encyclopédique, de l'achat d'un bouquin convoité à la fréquentation d'un réseau social, de la visite virtuelle d'un monument éloigné à la lecture des actualités, etc, etc... En fait, on fait quasiment tout pareil que dans l'autre monde, sauf qu'on le fait tout seul, sans se déplacer, devant un écran qui devient une "étrange lucarne" ouverte sur un nouveau monde... peuplé de solitaires (pardon, de nolife) !

4 juil. 2013

Un musée bizarre


Inauguré par Jacques Chirac en 2006, lui-même très attiré par ces civilisations et ces arts dits Premiers, c'est un des plus récents musées de Paris et c'est un musée bizarre ! Pas par ses collections, après tout, rassembler dans un même lieu tous ces objets témoins de l'Histoire des Hommes, est une bonne idée, mais par son architecture.

Extérieurement, on ne voit que de la verdure, entre les murs végétalisés et les jardins tout ébouriffés, à tel point que le premier problème à résoudre est de trouver l'entrée ! Une pancarte marquée "Entrée - Billetterie" n'aurait sans doute pas été assez écologique ? Une fois trouvé le guichet pour prendre son billet, il faut passer d'un employé à l'autre pour comprendre par où passer (vous prenez à gauche jusqu'à l'allée en cuir, puis, vous tournez à droite pour monter l'escalier... paroles reprises mot pour mot de l'explication de la préposée au contrôle, qu'est-ce qu'une allée en cuir ??) pour se rendre à l'endroit que l'on souhaite visiter.

A l'intérieur, tout est rouge et noir. Une interminable rampe serpente au milieu de salles dont l'accès, à moins de voler, est mystérieux, et on finit (après le troisième employé questionné) à arriver au pied de l'escalier qui mène à l'exposition convoitée.

Monsieur Nouvel s'est quand même rudement masturbé la cervelle pour concevoir un espace culturel où il y a ni salles ni étages, ou des escaliers se croisent avec des mezzanines qui font qu'on n'a plus la moindre notion du niveau où on se trouve ni vers où il faut se diriger... On se croirait à la cité des Sciences qui n'est pas non plus un modèle d'ergonomie pour le visiteur lambda. Rien n'est clairement indiqué, ni le sens du parcours, ni même ce que sont les oeuvres vues, il fait sombre, et ce parti-pris de non conformisme (pouah, un musée avec des salles rectangulaires et des écriteaux explicatifs, quelle horreur, que c'est ringard, dépassé, etc...) surprend, enthousiasme ou exaspère, c'est selon. 


Deux points positifs toutefois, l'exposition sur les cheveux était fort intéressante, et il est tout à fait autorisé de prendre des photos !

3 juil. 2013

Les entrailles de Paris

On dit souvent que le sous-sol de Paris est un vrai gruyère, c'est vrai qu'il y en a des trucs sous les rues et les maisons ! En vrac : le métro, le RER, les anciennes carrières, les égouts, les catacombes, les canalisations diverses, etc.. à tel point qu'on se demande comment font les ingénieurs qui veulent creuser pour faire passer quelque chose de nouveau pour ne pas tomber sur un tunnel hébergeant déjà un truc ! On pense bien sûr au sous-sol de Rome, où dès qu'on donne un coup de pioche, on tombe sur une nécropole étrusque ou des fresques de l'empire, ce qui empêche d'améliorer le métro local, entre autres (*).

Par exemple, les égouts, installations tout à fait indispensables. Au Moyen-Âge, il n'y en avait pas, les eaux usées partaient avec les ordures dans la rue, charge à la pluie de nettoyer le tout, et de l'emporter dans la Seine (laquelle servait aussi de réservoir d'eau potable...). Puis, Philippe Auguste se dit qu'en creusant une rigole au milieu de la rue, qu'il avait décidé de faire paver (**) et en faisant déverser son contenu dans une canalisation qui rejoignait... La Seine, évidemment (quel autre choix d'ailleurs à l'époque ?), ça améliorerait. Et ça a amélioré ! Petit à petit, d'autres dirigeants ont pensé qu'en reliant entre elles les canalisations en question, on pourrait rendre plus opérationnelle encore cette collecte des déchets qui devenaient de plus en plus encombrants au fur et à mesure que la ville s'étendait. Sous le Second Empire, le réseau des égouts s'est considérablement amélioré, et il continue toujours puisqu'il est actuellement un des plus modernes et des mieux faits du monde.

Donc, parmi les entrailles de Paris, sachant que les anciennes carrières ne sont pas accessibles, que je pratique le métro depuis plus d'un demi-siècle, que j'ai visité récemment les catacombes, il me restait à voir les égouts. Direction le pont de l'Alma, vous savez, celui qui héberge le fameux zouave. C'est là l'entrée pour le grand public. On descend et la visite se fait selon un circuit pédagogique dans des tunnels voûtés, le long de canaux aux eaux fétides (enfin, c'est plus une métaphore littéraire qu'une observation, parce que s'il y a une légère mauvaise odeur, elle reste très très légère). De part et d'autre, il y a d'anciens matériels de curage exposés, et des panneaux explicatifs très précis et fort intéressants. Une "salle" entière est consacrée à l'historique et aux différentes technologies employées, avec de nombreux panneaux illustrés.

Il y a bien longtemps qu'on ne visite plus les égouts en barque, avec un guide, c'était sans doute plus pittoresque, mais telle qu'elle est organisée actuellement, la visite reste très instructive, même si ça paraît étrange d'avoir envie de savoir ce que renferment ces entrailles-là !



Il y a même une poubelle et des toilettes, directement du producteur au consommateur ?



(*) Au passage, je ne connais pas le fonctionnement des égouts de Rome.... Mais comme les romains n'étaient pas à un travail de romain près, il doit y avoir au moins un ou deux millénaires qu'ils existent !! 
(**) Le malheureux, il n'avait pas pensé aux pauvres CRS en mai 68 ...

2 juil. 2013

Au fil de l'eau (encore..)

Certes, il s'agit toujours de la même eau que dans un billet précédent, mais pas au même endroit. Il existe à Paris un moyen de transport à la fois facile, attrayant et fort agréable à utiliser, c'est le batobus. Une navette sur la Seine, qui va de la Tour Eiffel à la pointe de l'île Saint-Louis (très exactement à l'embouchure du canal Saint-Martin), avec 8 arrêts aux points intéressants : la tour Eiffel, le musée d'Orsay, Saint-Germain des Près, Notre-Dame, le jardin des plantes, l'Hôtel de ville, le Louvre, les Champs-Elysées. Il passe une navette tous les quart d'heure, on peut la prendre à n'importe quel arrêt, la quitter pour visiter ou vaquer à ses affaires, la reprendre, ou faire plusieurs tours, avec un billet valable au minimum une journée. Il ne s'agit pas d'une visite guidée, même si les touristes sont plus nombreux que les parisiens, un membre du personnel se contentant d'annoncer les stations et les monuments proches à visiter. Il faut un peu moins de deux heures pour faire le tour complet, on peut s'asseoir à l'intérieur, mais aussi rester à la poupe dehors pour prendre des photos.

La vision de Paris depuis la Seine est très différente de celle que l'on a depuis les quais ou les rues ! Et c'est rudement agréable de prendre son temps pour admirer les bords du fleuve et leurs monuments. D'accord, il y a déjà les bateaux Mouches, les péniches-restaurants en tous genre, et les innombrables bateaux dits de Paris (qui stationnent aux pieds de la tour Eiffel), dans lesquels on peut déjeuner, dîner, se promener sur l'eau ou les trois à la fois. Mais ce sont des bâtiments nettement plus grands, et moins souples d'usage, alors que le Batobus, eh bien, c'est comme un autobus, mais sur l'eau !

Pas très rapide comme moyen de transport ? Ben, quand on voit les embouteillages dans les rues, et la vitesse à laquelle vont les voitures (les taxis et les autobus, ça va déjà mieux, quand ils ont leurs propres couloirs de circulation), on peut avoir des doutes. En tous cas plus plaisant ! Il en faudrait plus toutefois, il faudrait utiliser cette voie transversale autrement que pour les bateaux de tourisme et les rares péniches survivantes, avec d'autres arrêts, en allongeant l'itinéraire, et aussi, en indiquant mieux les "stations", parce que ce n'est pas du tout évident de les découvrir. Peut-être une idée à approfondir ? Pour les gens qui ne sont pas trop pressés, qui veulent aller d'un point à un autre de la façon la plus agréable possible, qui redoutent les longs couloirs et les escaliers du métro, qui veulent changer de l'autobus ? Qui sait... Il y aurait peut-être une clientèle pour ce genre de moyen de transport, en plus des touristes étrangers et français en retraite !

Le Louvre vu de l'eau

Sous le pont Alexandre III

Un habitué, qui regarde passer les bateaux depuis longtemps