31 janv. 2022

Projets

Il paraît que pour ralentir le vieillissement, il faut avoir des projets, et que, quand on n'en a plus, la fin est proche. Des projets, je n'en manque pas, mais.... Il y a toute une palanquée de barrières devant ! 

La première, la plus importante, est que, quand on est aidant d'un proche handicapé, on ne peut pas vraiment faire autre chose que de s'en occuper tous les jours, et ne pas le laisser seul plus que quelques heures, ce qui limite drastiquement les projets.. 

La seconde, c'est l'épidémie de Covid, qui rend tout compliqué, les voyages proches ou lointains, les déplacements en transports en commun, les visites de musées ou de monuments (enfin, c'est vrai qu'avoir un pass vaccinal à jour facilite, à condition de ne pas l'oublier !). 

 La troisième c'est son propre état physique, pas toujours reluisant ; le fait de ne pas pouvoir marcher facilement, de devoir s'asseoir régulièrement, de trimballer une canne, etc. réduit les possibilités d'évasion. 

Si, et uniquement si, ces trois barrières pouvaient être abattues ou contournées, voilà ce que j'aimerais faire, du plus fou au plus raisonnable : 

* Faire le tour du monde en avion privé chez Safran, voir des sites comme Pétra, l'île de Pâques, Angkor, le Machu Picchu etc. dans des conditions de luxe et de volupté... D'accord, c'est 40.000 euros, ça refroidit un peu quelque part, enfin, on peut toujours rêver ! 

* Retourner aux USA avant de mourir, prendre l'avion en classe premium, aller à Chicago, ma ville préférée, puis en Alaska, revoir le Mac Kinley... 

* Faire un pèlerinage en Terre Sainte ; mais faudrait-il encore que les jambes suivent, et là, c'est pas joué. 

 * Passer 10 jours au moins (15 serait encore mieux) en thalassothérapie à Cabourg par exemple : pas de lit à faire, ni de courses et de cuisine, des gens qui s'occupent de vous et de votre bien-être, le pied que ça doit être ! 

* Passer au moins une semaine (10 jours serait encore mieux) à l'hôtel, à la mer (la Manche m'irait très bien), ou à la montagne (Chamonix par exemple), ou tout simplement à Lyon, ville que j'aime bien, pour les mêmes raisons que ci-dessus : être déchargée de toute tâche ménagère. 

Je sais bien que tout ça est pour l'instant, tout à fait impossible à réaliser, mais on peut toujours rêver, non ? 

Bon, mais c'est pas tout ça, qu'est-ce que je vais préparer pour dîner ?

13 janv. 2022

Welcome home

Ouf, j'ai enfin récupéré ma petite auto blessée (et réparée) qui a tout de même passé un mois et demi à l'hôpital, enfin, je veux dire chez le carrossier. Contente de la retrouver, même si celle que l'on m'avait prêtée m'a bien dépannée, mais c'était un modèle ancien, aux amortisseurs fatigués et à l'éclairage faiblard, qui n'avait pas les mêmes fonctionnalités que la mienne. Donc, après un chèque de plus de 3000 euros, j'ai retrouvé ma fidèle compagne, clé de mon autonomie et de ma liberté.

Ce n'était donc pas un chevreuil qui l'avait percutée, mais bien un sanglier, l'expert a retrouvé des poils typiques, on comprend que les dégâts étaient importants, d'où la facture plutôt salée. Mais que ça a été long tout ça ! Entre le carrossier surchargé de travail qui n'a pu commencer les travaux que fin décembre, et l'expert qui voulait deux visites et un essai avant de délivrer l'autorisation de rouler...

Hier, je reçois un message de l'expert me disant que tout allait bien, qu'il avait fini son travail, et qu'il allait envoyer dans l'après-midi son rapport pour que je puisse aller la chercher, suivi, deux heures plus tard d'un coup de téléphone de la carrosserie qui me disait que le rapport était arrivé et que je pouvais venir. J'y suis donc passée ce matin (je n'aime pas conduire de nuit, et en cette saison il fait encore nuit de très bonne heure), et nous nous sommes retrouvées avec grand plaisir.

Seulement maintenant, quand je passe dans la portion de route où le sanglier est arrivé de nulle part, et qu'il fait nuit, j'écarquille les yeux dans tous les sens, avec un strabisme aussi divergent qu'angoissé, même si je sais que les probabilités sont rares, et que, si un autre sanglier m'arrive dessus, je ne le verrais pas assez tôt pour l'éviter.

Maintenant, il ne restera plus qu'à se faire rembourser par l'assurance, et là, est-ce que ça va demander quelques jours, quelques semaines ou quelques mois ?
 

7 janv. 2022

Ecologie numérique

chaque minute :

* 1,3 million de personnes se connectent sur Facebook
* 4,1 millions de recherches sont effectuées sur Google
* 4,7 millions de vidéos sont consultées sur Youtube
* 1,1 million de dollars sont dépensés sur des sites de vente en ligne

OMG comme on dit...

Et comment, avec quelle énergie, fait-on fonctionner tout ça ? Parce que c'est totalement transparent à l'utilisateur.. Avec de l'électricité bien sûr, parce qu'il faut alimenter les multiples datacenters qui permettent le fonctionnement d'Internet. Et il leur en faut, pour faire tourner les serveurs, pour la climatisation (il faut de l'eau aussi, beaucoup d'eau), pas seulement pour faire marcher sa box personnelle, son ordinateur, et pour charger tablette ou smartphone, et cette électricité on la sort d'où ?

De multiples sources, barrages, centrales nucléaires, centrales à charbon aussi ou à fuel, enfin, toutes choses pas vraiment en accord avec la mouvance écologiste ! Sans oublier que les bâtiments qui hébergent les datacenters en question sont immenses, et sont souvent construits au détriment de forêts ou de terres agricoles. On n'a pas vraiment conscience de tout ça quand on allume son Imac, qu'on se précipite sur Facebook pour jouer à son jeu préféré...

Mais les "jeunes", accros à leur smartphone, incapables de se passer d'Internet, le réalisent-ils eux ? Ils sont très forts pour faire la leçon aux "boomers", lesquels auraient anéanti leur avenir en détruisant la planète sans réfléchir, mais, comment feraient-ils si seules les éoliennes assuraient la production d'électricité ? Ils arriveraient à allumer une lampe, sans doute, mais certainement pas à alimenter toute l'infrastructure matérielle d'Internet.

Alors quand on voit les banques, les assurances, les administrations annoncer clairement que pour sauver la planète on n'enverra plus de papier, que tout va se faire en ligne, on se marre doucement, parce que c'est surtout eux qui vont gagner sur les frais de papeterie, de secrétariat, d'envoi postal, mais pas l'usager qui va devoir imprimer chez lui ce qui lui est nécessaire, avec son encre et son papier (et son électricité..), et certainement pas la planète qui va voir sa consommation électrique croître dangereusement au détriment de sa sauvegarde.

J'ai appris beaucoup de choses en lisant l'excellent ouvrage de Guillaume Pitron intitulé "L'enfer numérique" que je ne peux que recommander, il ouvre les yeux sur un phénomène méconnu, et remet les choses en place, avec une perspective méconnue qui donne à réfléchir.

6 janv. 2022

Mourir pour ses idées

Une vieille amie vient de mourir... Certes elle avait 89 ans, mais c'était une femme encore très active, conduisant sa voiture y compris sur de longues distances pour rendre visite à ses enfants, participant comme hospitalière au pèlerinage annuel à Lourdes avec les malades du diocèse, chantant à la chorale, tenant l'harmonium ou le synthétiseur quand on avait besoin d'elle dans les petites églises environnantes, s'occupant de ses petits enfants, venant en aide aux marginaux qui venaient jusque chez elle, gérant un gite rural très fréquenté, et je dois en oublier.

Mais elle avait aussi des idées bien arrêtées. Déjà et ceci depuis plusieurs mois, l'été dernier, elle jurait ses grands dieux qu'elle ne se ferait jamais vacciner, que c'était de la foutaise, que c'était une recommandation dangereuse et qu'elle la refusait. Elle arrivait même à se mettre en colère quand le sujet arrivait dans la conversation. Du coup, pas respect et pour avoir la paix, on ne lui en parlait plus !

Le 15 décembre, elle participait encore à la répétition de la chorale, descendant de nuit en voiture de sa campagne jusqu'au bourg. Mais le lendemain, elle se sentait fatiguée et un peu enrhumée. Rien de grave ? Euh, c'est ce qu'on pensait, mais le 20, elle a du partir à l'hôpital, les symptômes s'étant nettement accentués, le Covid avait frappé, ce n'était pas qu'une banale affection d'hiver. Et le Premier Janvier au matin, elle rendait son dernier soupir...

En dix jours de temps, le virus avait eu raison de cette grand mère dynamique et volontaire, dont la seule erreur est d'avoir refusé une vaccination qui aurait pu lui permettre de vivre confortablement au milieu de siens, et de ses nombreux amis, encore quelques années.

Or, s'il est une chose
Amère, désolante
En rendant l'âme à Dieu, c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée

Georges Brassens


P.S. Imprudente jusqu'au bout, je ne l'ai jamais vu mettre son masque autrement que sous le nez... Prétendant que ça la gênait !

2 janv. 2022

On a atteint le fond ?


 Voilà les nouvelles règles d'isolement


Vous avez tout pigé ? Moi pas... Par contre j'aurais aimé savoir :

* Comment sait-on qu'on est positif ? Parce qu'on a des symptômes ? Lesquels ? Comment fait-on pour savoir si c'est la grippe, une bronchite, une rhino pharyngite, un rhume ? On va voir le médecin, qui ne pourra pas vous recevoir avant... Un certain temps.. Ah oui, c'est vrai, on fait un test.

* Comment sait-on qu'on est un cas contact ? Parce qu'on a côtoyé quelqu'un de contaminé ? Lequel le savait ? S'il le savait et qu'il n'était pas isolé, et qu'en plus il ne vous a rien dit, c'est un vilain ! Donc, faut faire un test.

* Si par malheur vous êtes cas contact vacciné d'une personne positive, là, vous ne vous isolez pas, mais vous devez faire un test le premier jour, un autre le second, un autre le quatrième. C'est tout ? Oui, donc, faut faire trois tests.

Avec tous ces tests, il va encore y avoir des queues de plusieurs mètres sur le trottoir devant les pharmacies, histoire de rassembler au même endroit le plus de gens possible, et d'avoir encore plus de risques de se contaminer mutuellement. C'est le serpent qui se mord la queue !

Et au fait ? Qui va vérifier toutes ces éventuelles "positivités" ? Euh... Personne en fait, c'est uniquement une question de civisme qui est, comme tout le monde sait, la vertu la mieux partagée...

On se demande combien de fonctionnaires technocrates il a fallu pour pondre une usine à gaz aussi inutile que complexe et inapplicable. Alors qu'il n'est pas très compliqué de respecter quelques gestes barrière que l'on commence à connaître par cœur : port du masque (sur le nez, pas dessous), distances respectées entre les individus, éviter les grands rassemblements et les foules compactes, ne pas faire de bises et ne pas hésiter à se faire vacciner.

Quand on sera sorti de cette pandémie, si on en sort un jour, on pourra écrire un bêtisier d'au moins 600 pages !

La wildlife prend le pouvoir

Les Américains parsèment les parcs nationaux de pancartes alertant les visiteurs sur les dangers de la wildlife, laquelle va des écureuils qui entrent dans les voitures, jusqu'aux ours qui piquent la nourriture, en passant par les bisons qui marchent d'un pas de sénateur, en groupe, au milieu de la chaussée. 

Image banale à Yellowstone

 Mais ça va devenir pareil dans notre paisible Normandie... Déjà, un sanglier a percuté ma petite auto en traversant brutalement la route, sans que je l'ai vu arriver. De toutes façons, repérer un animal noir de nuit... Voiture chez le carrossier, réparations, expert, contrôles, etc. je ne la reverrai pas avant... Un certain temps.

Et ne voilà-t-il pas qu'une souris a trouvé le moyen d'ouvrir le couvercle de ma boîte de bonbons et s'est mis à mordiller TOUS mes bonbons, enfin presque tous, mais comme je ne suis pas sûre qu'elle ne les ai pas tous goûtés, je vais devoir jeter ma boîte à peine entamée, en espérant qu'elle ne va pas se venger sur mes peluches ou les câbles qui circulent dans le grenier (oui, plusieurs de ses ancêtres l'ont déjà fait !).

Je vous passe les faisans qui marchent lentement devant vous sur un chemin étroit, oubliant qu'ils ont des ailes, et qu'ils peuvent voler, eux (non, ma petite auto ne vole pas, hélas). Certes, ils ne sont pas dangereux mais vous avez beau les klaxonner, au mieux, ils vont se mettre à courir, au pire, ils s'en foutent, et tant pis si vous êtes pressé !

Et les chasseurs, qu'est-ce qu'ils foutent ? Feraient mieux de viser les sangliers que de s'entretuer ou pire de tuer leurs chiens ! Faut dire qu'ils ont été tellement critiqués qu'il y en a de moins en moins...

Ou alors, faut habiter en ville. Sous nos latitudes, il n'est pas fréquent de rencontrer un phacochère qui traverse la rue, on n'est pas à Knysna quand même (*) !

P.S. Expérience vécue, à pieds en promenade dans les rues de cette jolie ville d'Afrique du Sud, on avait croisé un phacochère qui déambulait tranquillement sur la chaussée, sans s'émouvoir, ni émouvoir les passants !

1 janv. 2022

Bis repetita

L'an dernier, au début 2021, tout le monde se souhaitait une bonne année et, comme on le voit aussi très souvent, surtout une bonne santé. On a vu le résultat : masques quasi en permanence, distanciation sociale, cas contact et isolement forcé, télétravail obligatoire (enfin, pas pour les maçons, les plombiers et les infirmiers...), et j'en passe.. Et l'on voudrait qu'on se réjouisse, qu'on fasse la fête pour célébrer une nouvelle année qui commence ? Pfffff.... En a-t-on vraiment envie ?

Il est difficile et compliqué de voyager, entre les tests PCR obligatoires même pour ceux qui sont vaccinés, et les règlements qui change en fonction des sautes d'humeur du virus ; il est risqué de prendre le train pour aller visiter une exposition à Paris ; on ne peut toujours pas faire de grosses bises à sa famille ou à ses amis ; alors la vie s'étire, chaque jour semblable au jour suivant et au jour précédent, entre les courses et la cuisine, c'est tout ce qui reste !

Alors, il reste Internet, qui permet de voyager en virtuel, de discuter avec les copines sans risquer la contamination, de jouer, de s'évader en un mot ; et puis, il reste les livres (Amazon fonctionne très bien, doit-on dire hélas ?) et la musique, ce qui n'est déjà pas si mal. Certes, on apprécie d'avoir l'eau chaude sur l'évier, de pouvoir prendre une douche ou manger à sa faim, d'aller à la Messe, ce qui n'est pas le cas dans de nombreux pays du monde, le principal n'est pas (encore ?) altéré, mais le reste... Ce qui fait le sel de l'existence : découvrir de nouveaux horizons, échanger avec les amis, visiter des musées, assister à un concert, et j'en passe.. Ça, c'est suspendu, jusqu'à quand ? On n'en sait rien...

J'aimerais pourtant tellement revoir l'Amérique avant de mourir, ou d'être trop impotente pour pouvoir m'y rendre...

Alors, NON, je ne vous souhaite pas une bonne année, je vous souhaite plus modestement un minimum d'emmerdements et un maximum de joies, c'est tout, et si ça se réalise, ce ne sera déjà pas si mal.