27 mars 2013

Un artiste aussi inconnu qu'oublié



Mario Laboccetta est un artiste peintre italien du XXe siècle, surtout connu par ses illustrations de revues légères, et par les aquarelles qu'il a réalisées pour illustrer Les contes d'Hoffmann en 1932, et les Fleurs du mal l'année suivante. Très typique de l'art des années folles, ses oeuvres représentent des femmes lascives, au milieu de décors tout en volutes aux couleurs estompées. En les regardant on sent l'odeur de la tubéreuse et de la poudre d'iris, les touffeurs de fin d'orgie, on est d'emblée dans une atmosphère onirique et hors du temps.

J'ai découvert cet artiste dans une édition d'il y a un demi-siècle des "Fleurs du mal", de Baudelaire, et ses illustrations collaient parfaitement à l'ambiance de bon nombre de poèmes de cet auteur, à tel point que j'ai conservé pieusement ce volume jusqu'ici, même s'il est maintenant un peu dépenaillé.

Mais je ne sais rien de cet artiste, ni sa date de naissance, ni s'il existe un catalogue de ses oeuvres, ni où il vivait, ni si quelqu'un se souvient encore de son existence.....

Et qui lit encore Baudelaire ? En dehors de la période scolaire ? Et pourtant, quelle langue, quel talent ! En voici un, parmi tant d'autres... Pas vraiment en rapport avec l'ambiance des illustrations de Laboccetta, mais si évocateur...

Harmonie du soir

Voici venir les temps où virant sur sa tige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir;
Valse mélancolique et langoureux vertige !

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir;
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige;
Valse mélancolique et langoureux vertige !
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.

Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,
Du passé lumineux receuille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !


Je suppose que Mario Laboccetta n'est pas mort depuis plus de 70 ans et que ses oeuvres ne sont pas dans le domaine public, mais tant pis, peut-être que ce scan illégal permettra à certains de le découvrir !


21 mars 2013

Des femmes travaillant dans l'informatique, une incongruité ?

D'après un article du New-York Times, le pourcentage de femmes travaillant dans l'informatique est bas, et l'auteur se demande pourquoi si peu de jeunes filles sont attirées par ce type d'études. On constate en effet qu'il n'y en a que 24% aux Etats-Unis, et que 21,8% dans l'Union Européenne, avec quelques disparités, la Lettonie et la Roumanie ayant respectivement 33% et 30,6% de femmes travaillant dans la programmation. Pourquoi si peu de femmes ? Pourquoi, quand on demande à des enfants de dessiner quelqu'un travaillant dans ce domaine, ils représentent des geeks mâles débraillés plutôt que des jeunes filles (débraillées ou pas d'ailleurs) ?

Il est vrai qu'ayant pendant longtemps fréquenté des salons traitant d'informatique, à part les hôtesses des stands professionnels, il n'y avait guère de filles dans les visiteurs, et nettement plus d'hommes jeunes, surtout au niveau des logiciels libres ! Mais il s'agissait surtout d'amateurs passionnés, et ce n'était pas forcément le reflet de la vie professionnelle.

Pourquoi aussi, quand on cite des bourdes dans l'utilisation d'un ordinateur ou d'un logiciel, s'agit-il à 99% d'une femme qui a fait la bêtise, qui n'y comprend rien ou qui profère des absurdités ? A la rigueur ça peut être un homme (mon père, mon oncle, par exemple), mais un homme déjà âgé, donc excusable de ne pas bien appréhender les nouvelles technologies, et c'est de toutes façons bien plus rare que de voir "ma copine", "ma mère" ou "ma soeur". Pourquoi enfin certains constructeurs proposent-ils des modèles d'ordinateurs portable ou de smartphones "spécial femme", de couleurs tendre ou pire, avec des pierres semi-précieuses (oui, ça existe), et jamais de "spécial hommes"..... (*)

Donc, est-ce que l'esprit féminin est formaté de telle façon qu'il n'y a qu'une petite minorité de femmes qui puisse étudier la programmation et faire carrière dans l'informatique ? Ou est-ce qu'il y a un a priori qui décourage les éventuelles postulantes comme on en a connu dans d'autres domaines, je pense à la conduite des automobiles des autobus (**), ou aux métiers du bâtiment. A cause de la nouveauté du concept, peut-être pas encore intégré dans les moeurs ? N'y aura-t-il jamais qu'une seule Ada Lovelace et une seule Grace Hopper ?

Eh bien, je n'en sais rien....... Seul l'avenir donnera une réponse.

(**) C'est pas tout à fait vrai, il existe des smartphones carrossés genre Ferrari.
(*) Anecdote : En 1935, une jeune fille venant de réussir son Baccalauréat, alors qu'on lui demandait ce qu'elle voulait comme cadeau de félicitations, avait demandé de passer son permis de conduire. Stupefaction de son père, qui a ouvert de grands yeux sincèrement étonnés, et lui a répondu : "Mais quelle idée ! Voyons ma fille, jamais les femmes ne conduiront !"......

19 mars 2013

De la nuisance des jeux vidéo


Que n'a-t-on pas dit sur les jeux vidéo ? Qu'ils étaient nuisibles parce abrutissants, addictifs, qu'ils empêchaient les jeunes de se sociabiliser, qu'ils donnaient une vision fausse du monde, qu'ils prenaient trop de place dans la vie des joueurs qui négligeaient alors famille, amis et études, et bien d'autres griefs encore.

Et pourtant... Ils sont loin de n'avoir que des défauts, et, au contraire, nécessitent des qualités qu'ils peuvent nettement créer ou améliorer chez tout individu. Voyons voir :

Ils demandent de l'adresse, de la dextérité, que ce soit avec une souris, un joystick, ou tout autre moyen de pointage ; louper une balle ou tomber dans un piège parce qu'on a raté son coup impose d'améliorer sa précision et son coup d'oeil.

Il faut être tenace, ne pas se décourager, un niveau manqué peut se franchir en faisant plus attention, en se concentrant un peu plus.

On doit avoir de la mémoire, pour se souvenir d'un trajet optimal, d'une chausse-trappe à éviter, donc, il faut savoir s'organiser et réfléchir. Mais aussi bien trouver la meilleure tactique pour vaincre les obstacles de la façon la plus précise possible.

Enfin, ils stimulent l'esprit d'analyse et l'esprit de synthèse, parce que pour prendre rapidement la meilleure décision, il faut pouvoir tout appréhender d'un seul coup d'oeil et réagir en conséquence.

Ce n'est pas si mal non ? Les jeux vidéo ont d'indéniables qualités qu'il ne faudrait pas leur refuser, parce que c'est (relativement) nouveau, et que forcément, n'étant pas des jeux utilisés par la génération précédente, ils suscitent la méfiance des parents et éducateurs. J'entends déjà des protestations... Et la violence ? Le sang qui gicle ? L'idéologie malsaine sous-jacente ? La vision machiste de la femme (ah, la poitrine de Lara Croft...) ? Certes, il y a des jeux au réalisme violent, qui ont été accusés de tous les maux, et de toutes les dérives d'une certaine jeunesse, qui ne ferait plus alors le distinguo entre le réel et le virtuel, entre Doom sur leur écran et les bagarres de rues locales.. J'ai quelques doutes, la littérature enfantine et certains films pour la jeunesse font aussi intervenir des créatures horribles et de bien méchantes sorcières ricanantes. En tous cas, ce n'est pas parce qu'on joue à World of Warcraft qu'on va immédiatement verser dans la délinquance, ce serait trop simple ! Et les quelques exemples cités par la presse représentent plutôt une sorte d'arbre qui cache la forêt.

Reste l'addiction, et là, c'est vrai que ça peut être préjudiciable aux études pour les plus jeunes, parce qu'on veut toujours en faire un peu plus, passer ce niveau si difficile, trouver la fameuse clé qui ouvre l'autre labyrinthe... Et que le temps passe, inexorablement au détriment des devoirs ou du sommeil. Les adultes sont-ils plus raisonnables ? En lisant mon billet précédent, on pourrait en douter... Mais, bon, on peut se dire que ce n'est ni mieux ni pire que de vivre en permanence devant la télé !


L'image d'illustration représente un des jeux auxquels j'ai le plus joué, et qui m'a le plus amusée, Crafton & Xunk, sorti en 1986 sur Amstrad CPC (oui, plus de 25 ans que j'ai chopé la maladie... c'est irrécupérable maintenant !). Ah que c'était bien ! On circulait dans de multiples pièces, dans lesquelles il fallait trouver des objets sans se faire bouffer par des monstres, en calculant précisément son parcours pour aller au plus court sans consommer trop d'énergie, tout en utilisant tous les meubles que l'on pouvait déplacer pour sauter dessus et atteindre son but..

18 mars 2013

Et une addiction de plus !

Pourquoi ai-je découvert ce jeu ? Je l'ai trouvé joli, amusant, intéressant, et voilà, maintenant, il n'y a plus moyen de décrocher ! Au début, j'ai essayé de monter les niveaux, lentement, en perdant toutes mes vies, mais justement, il suffit d'attendre quelques heures, et les vies se régénèrent toutes seules, donc, on recommence à partir de là où on était bloqué, et on s'acharne jusqu'à ce que l'on récupère une étoile, ce qui permet de passer au niveau suivant. Mais c'est pas tout....

En recommençant les niveaux déjà passés, avec l'entraînement, on arrive à récupérer une seconde étoile, voire une troisième, ce qui permet d'accumuler les étoiles, lesquelles débloquent des bonus, et aussi d'entasser les pièces, qui permettront d'acheter les bonus débloqués. Vous suivez ? Et puis, on peut tous les jours, oui, seulement une fois par jour, jouer à un jeu annexe qui permet de gagner jusqu'à 1000 pièces d'or supplémentaires, grossissant ainsi la cagnotte que l'on utilisera dans les niveaux les plus difficiles pour acheter des potions magiques.

Certes, il faut attendre quelques heures pour récupérer ses 5 vies, mais, quand on les a toutes perdues, on peut encore en gagner une en regardant quelques secondes un encart publicitaire, ce qui permet de continuer, de continuer.... Au détriment de ce qui est plus sérieux et qui aurait du être fait.

Le pire, c'est qu'il y a énormément de niveaux, avec plein de choses nouvelles à chaque fois, des obstacles vicieux qu'il faut passer, des araignées venimeuses, des bombes à désamorçer, des boules qu'il faut contourner, qu'il est bien rare d'avoir sa première étoile du premier coup, et qu'on hésite à dépenser d'emblée tous les sortilèges durement accumulés, donc.... On comprend la suite !

Deux choses toutefois auxquelles je résiste : acheter des bonus (avec du vrai argent) parce que ça, ça ne me plaît pas du tout, et que ça m'ôterait toute envie de jouer ; l'installer sur la tablette pour laquelle il est proposé gratuitement, parce que l'addiction a ses limites tout de même, et que je crains en plus que, trop habituée à jouer à la souris, je rate les tirs avec les doigts, ce qui serait frustrant.

On verra bien jusqu'où j'irai, au bout de combien de temps j'en aurai marre, et à quel niveau par manque d'aide extérieure, je devrais m'arrêter, mais en attendant.... J'y retourne !

Ah au fait, de quoi il s'agit ? Mais de Bubble Witch Saga évidemment !!


Le pire, c'est qu'il y en a plein des jeux comme ça, tout aussi jolis et addictifs les uns que les autres, c'est pas demain que je vais me remettre à faire des choses sérieuses.....

13 mars 2013

Les maux des mots

Alors que je butinais sur les articles d'une célèbre encyclopédie en ligne, je suis tombée sur le mot INFONUAGIQUE ! Et j'en suis restée... sur le fondement ! Kekcéksa comme dirait un petit camarade d'IRC ? Ah, c'est le cloud computing ! Qui a pondu ce truc là ? Ou est-ce pour éviter que les francophones ne prononcent cloude computaing à la place du classieux claoud compiouting (avec le stress, pardon, l'accent tonique sur le piou) ? Tant qu'à faire qu'à traduire le mot anglais, le terme informatique en nuage m'aurait semblé plus poétique... Ah, mais ce sont nos cousins d'outre-Atlantique qui ont inventé ça, dans leur grand souci de se démarquer de leur imposant voisin du dessous sans doute. Et pourtant, quand on prend un café à Montréal, et que la serveuse, en réponse à notre merci, répond "bienvenue", n'est-ce pas la traduction littérale de l'expression états-unienne "you're welcome" ? Pourquoi ne pas utiliser plutôt notre "à votre service", ou "je vous en prie" comme on dit dans notre vieille France ? Mais après tout, si c'est "leur" français à eux, ce n'est pas notre affaire non plus.

Il est vrai que même en France, les mots ne sont pas employés de la même façon selon la localisation régionale. Autrefois, dans le Midi, on disait "Adieu" quand on rencontrait quelqu'un, et, après quelques bavardages, au moment de se quitter, on se disait "bonjour", ce qui surprenait les tenants de la langue d'oïl pour lesquels on dit bonjour quand on se voit, et non quand on se quitte, et que l'adieu est réservé à des circonstances nettement plus dramatiques. De plus en plus souvent d'ailleurs, même les caissières des supermarchés vous disent au revoir et bonne journée, quand vous quittez le magasin, ce qui est certainement une évolution de souhait de bon jour de mes aïeux du sud.

Pour en revenir aux traductions des termes anglais, j'ai toujours été choquée par le très académique cédérom qui n'est que la prononciation d'un sigle, alors qu'il aurait sans doute été plus judicieux de trouver un terme français à la chose, disque optique par exemple ? Quant au DVD, à ma connaissance, il n'est pas encore écrit dévédé, heureusement ! C'est comme le gasole, qui est grosso-modo la prononciation de gas-oil (que ma grand mère prononçait gasoile et pas gazoyle..), sans oublier que la gasoline c'est de l'essence aux États-Unis, tiens, d'ailleurs, comment dit-on diesel en anglais ? Comme en français, puisque c'est dérivé d'un nom propre, ou autrement ?

Donc, franciser, d'accord, pourquoi pas, mais pas en tombant dans le ridicule non plus ! Autant courriel était une bonne idée, autant infonuagique me laisse... perplexe ! La meilleure façon de savoir si un mot est accepté ou non dans le langage courant est d'attendre.... Si plusieurs années plus tard, il est toujours employé, c'est bon, sinon, il finira dans le cimetière des mots oubliés.

10 mars 2013

Une voiture électrique ?

N'effectuant que de petits trajets tout autour de chez moi, de moins de 50 kilomètres (*), et n'aimant pas rouler vite, je me disais qu'une voiture électrique me conviendrait parfaitement. L'essence est chère, et le silence d'un moteur électrique doit être bien agréable quand on écoute France-Musiques. Je regardais d'ailleurs du coin de l'oeil la Zoé de Renault, qui aurait été tout à fait le gabarit de véhicule qu'il me fallait.

Regardons de plus près. Déjà, il faut débourser plus de 20.000 euros, ce qui n'est pas rien, sans oublier les 79 euros mensuels de location de batterie, mais le pire est que le modèle actuel ne permet pas d'être rechargé sur une simple prise de courant, chez soi, il faut soit aller à une borne dans une station service (et il y n'y en a qu'une centaine en France pour l'instant) soit acheter une borne disons, domestique, qui coûte 1000 euros. La dite borne ne permettant qu'un chargement lent, les autres, les rapides, ne concernent, vu leur prix, que les professionnels.

Donc, on a une voiture qui a environ 150 kms d'autonomie (**), mais s'il faut en faire 50 pour aller la recharger.... Quelle étrange idée marketing de ne pas avoir prévu d'emblée une prise universelle ! Tout le monde est sensé habiter à proximité d'une aire de stationnement d'autoroute ? Et comme d'habitude, comme pour le téléphone mobile ou la 3g quid des gens de la campagne ? Oubliés, évidemment... Enfin, paraît que c'est prévu... Pour plus tard...

Alors on récapitule. Pourquoi choisir une voiture électrique ? Le prix ? Non, pas un argument, ça reste cher à l'achat, cher aussi à l'entretien, et pour quelqu'un qui ne fait pas de longues distance et qui ne roule pas vite, les économies de "carburant" ne sont pas significatives. Le silence ? Oui, ça, c'est vrai, ça doit être d'ailleurs un peu troublant au début, parce qu'encore jamais connu. Le gros point noir est quand même l'autonomie trop limitée, d'autant plus qu'il n'est pas encore possible de mettre en charge chez soi, la nuit, donc, c'est rédhibitoire.

En conclusion ? Il est urgent d'attendre ! Que l'autonomie soit améliorée et qu'il y ait au moins autant de bornes de recharge que de pompes à essence (dans les supermarchés, par exemple, on recharge pendant qu'on fait ses courses), ou que le chargeur domestique soit vendu à un tarif moins prohibitif, et aussi que d'autres aient essuyé les plâtres !!



(*) Au delà, je prends le train !
(**) Le constructeur dit que c'est beaucoup plus, mais les essayeurs de la revue Auto-moto démentent. Si c'est comme les téléphones et autres ordinateurs portables, ce que prétendent les constructeurs n'est jamais ce que constate l'usager.

7 mars 2013

Livres numériques (suite)

Lira-t-on plus si le livre s'affranchit du support papier et se dématérialise sous forme d'octets transportés d'un bout à l'autre de la planète sur les millions de fils de la Toile ? Est-ce que les personnes qui n'achetaient jamais de livre vont se précipiter pour allumer leur tablette ou leur liseuse et dévorer les grands classiques ou les nouveautés ?

Certes, il faudrait avoir des statistiques précises sur les habitudes de lecture pour avoir une idée exacte, mais, à première vue, j'ai quelques doutes... Quelqu'un qui n'aime pas lire, ou qui n'y a pas été habitué étant petit, ce n'est pas parce qu'il va facilement télécharger un fichier que pour autant il le lira. Et dire tout fiérot que "c'est rudement bien, avec ma liseuse, je peux emporter plus de 200 livres pour mes vacances !" est un leurre. Déjà, la moyenne de lecture de ceux qui lisent est de moins de 20 livres par an, les lecteurs les plus compulsifs pouvant évidemment dépasser largement cette quantité, mais ceux qui ne lisent pas, qui n'ont pas de livres chez eux (à part peut-être un dictionnaire), n'en liront pas plus sur la plage avec leur liseuse.

En fait, je crains que ce soient surtout les gens qui lisent déjà beaucoup qui seront les premiers utilisateurs de ce nouveau media, parce que pour eux, transporter une liseuse avec, mettons, une douzaine de bouquins sera toujours plus confortable que de se coltiner une dizaine de kilos à bout de bras, et qu'ils pourront ainsi assouvir leur besoin de lecture partout, dans le métro, le train, le soir à l'hôtel, dans une file d'attente, etc... Ce sont d'ailleurs les mêmes que l'on retrouve hantant les bibliothèques de prêt, mais aussi les librairies, les boutiques en ligne et autres bouquinistes. Et les autres ? Est-ce que le livre numérique leur donnera le goût de la lecture ? Ce serait si bien si c'était vrai, mais j'ai des doutes... Tout en espérant que l'avenir me donnera tort.

Dématérialiser le livre a aussi un grand intérêt pour ceux qui n'ont pas accès aux bibliothèques, pour les habitants des pays émergents qui n'ont pas les facilités de notre monde occidental, ou ne peuvent pas se procurer ouvrages et documentations facilement, mais, s'ils ne peuvent pas acheter de livres, pourront-ils mieux utiliser une connexion internet pour les télécharger ? Là aussi, j'ai des doutes, quand on voit la qualité des liaisons locales, quand ce n'est pas tout simplement leur absence, en dehors des grands centres.

Alors, à ceux qui ont déjà (le goût et la possibilité matérielle), sera-t-il donné davantage ? Tandis que ceux qui n'ont ni l'un ni l'autre, n'en auront pas plus ?

Merci à ce site d'où est issue l'image d'illustration, ne manquez pas de lire l'article qui va avec, sur le même sujet.

5 mars 2013

Le livre numérique

Suite à la lecture d'un fort intéressant bouquin (*) dans lequel différents acteurs du monde de l'édition s'expriment sur la révolution du livre numérique (et sur les numérisations en masse effectuées par Google), le sort des libraires est évoqué, évidemment. Et la solution pour leur recyclage, si l'on peut dire, est intéressante.

Partant du principe que les achats de livres numériques iront en grandissant, le métier de libraire risque d'en pâtir puisqu'il ne sera plus indispensable de se déplacer pour aller dans ce genre de boutique, un fichier étant quelque chose de dématérialisé. Mais justement, le bon vieux libraire pourrait proposer un autre service. Avec l'arrivée de bornes d'impression dans les boutiques (**), le client pourrait choisir le livre qu'il souhaite lire, et soit, l'acheter sous forme de fichier, soit le faire imprimer sur place avec choix du type de couverture, de la police de caractères, de la qualité du papier. Intéressant pour ceux qui rechignent à lire sur un écran, non ? Disons que ça ressemble beaucoup à ce qui se fait déjà chez les photographes, on arrive avec sa carte mémoire, et, à partir d'une borne dédiée, on trie ses photos, et soit on les imprime pour les mettre dans un album, soit on génère un CD pour les conserver. Pour le libraire, pas de stock à gérer, d'invendus, de retours à l'éditeur. Pour le client, possibilité de choix en fonction de ses habitudes de lecture.

Vous me direz que tout ceci peut déjà se faire chez les marchands de livres en ligne, comme la FNAC ou Amazon. On peut acheter un livre papier qui sera livré par la poste, ou préférer télécharger un fichier numérique. Mais là, pas d'attente du facteur, et choix de la qualité du support papier. Par contre, si cette mutation ne devrait pas poser de problème aux grandes enseignes, le petit libraire de quartier risque de ne pas survivre, et de se retrouver dans le même cas que le moine copiste à l'arrivée de Gutenberg !

On peut imaginer une boutique où les rayonnages sont remplacés par des écrans où l'on pourrait choisir son titre avec un puissant moteur de recherche, le feuilleter, en lire des extraits, voire consulter des critiques ou des opinions. Et à quoi servirait le libraire ? A part aider le client qui ne sait pas se servir de l'écran.... à discuter de l'ouvrage devant un café ?

Déjà que dans les médiathèques, avec l'emprunt et la restitution de livres via des puces RFID incluses dans les couvertures, et l'accès direct au fonds par écran où l'on peut effectuer une recherche par mots-clés, le bibliothécaire a tendance à n'être plus qu'un manutentionnaire, qu'en sera-t-il quand le lecteur pourra directement récupérer le fichier numérique sur sa clé usb sans avoir à parcourir les rayonnages (***) ?

Est-ce que l'arrivée du livre numérique (et de toute autre publication papier) sera une révolution aussi importante que celle de l'arrivée de l'imprimerie ?

Il ne faut toutefois pas oublier que la technologie évolue vite, et que pour lire un fichier numérique, il faut le bon outil qui sache lire le bon format. Imaginez s'il fallait lire un fichier généré avec Framework et conservé sur une disquette 5 pouces 1/4.... Donc, qui dit fichier numérique dit recyclages réguliers (comme pour les cylindres remplacés par les 78 tours, remplacés par les 33 tours, remplacés par les CD...), alors que pour lire un manuscrit de la Rennaissance, il suffit.... d'avoir des yeux, ce que tout être humain possède à la naissance depuis que l'humain existe.

Beaucoup de questions, beaucoup de nouvelles pistes à explorer, on vit une époque passionnante !


(*) La Révolution du livre numérique - divers intervenants (chez Odile Jacob)

(**) ça s'appelle Expresso Machine Book, et ce type de matériel est paraît-il très répandu aux États-Unis, pour tout ce qui est Print on demand. Je me suis d'ailleurs fait imprimer un livre (avec couverture) pour un prix fort modique qui compilait tous les articles de Wikipédia sur les lignes de métro parisien. Bien plus pratique à consulter que de récupérer tous les textes en .pdf sur l'ordinateur.


(***) Non, ce n'est pas du futur lointain, mais une évolution en cours, tout du moins dans la médiathèque que je fréquente.

1 mars 2013

Idées reçues ? Vérités ou préjugés ?

Un article tout à fait intéressant dans l'OI de ce mois-ci (*) sur la gestion de l'électricité et des batteries de tous nos appareils tributaires de ce genre d'alimentation en énergie :

- Faut-il que la batterie de son smartphone (ou de son ordi portable) soit entièrement déchargée avant une nouvelle recharge ?
Non, plus maintenant, les batteries actuelles n'ont plus ce pernicieux effet mémoire qu'avaient les anciennes, mais on entend encore bien souvent dire ça, sans doute par des gens qui pratiquaient ce système autrefois et qui ne savent pas que la technologie a évolué.

- Est-il préférable de recharger ses appareils plutôt éteints qu'allumés ?
Oui, c'est confirmé, mais perso, si je le fais pour la tablette, je ne le fais pas pour le téléphone, par flemme, parce que c'est beaucoup plus long à réveiller, d'autant plus qu'il faut taper le code pin....

- Doit-on laisser la batterie à l'intérieur de son ordinateur portable quand il est branché sur le secteur ?
Plutôt non... Parce qu'en leur faisant faire de permanents cycles de charge, on les use plus vite, et parce qu'elles peuvent chauffer aussi. Mais, quid alors des batteries inamovibles de certaines machines ? Et puis, s'il y a une coupure de courant, ça peut servir... d'onduleur !

- Une batterie de smartphone se décharge plus vite si l'appareil est dans une zone froide.
Oui, c'est vrai, essayez de laisser votre smartphone près d'une fenêtre mal jointive un jour froid d'hiver trop longtemps, vous serez surpris de le voir se décharger très vite, même s'il n'est pas utilisé.

Il y en a bien d'autres, que vous découvrirez si vous lisez cette revue. C'est bien de temps en temps de, comme on dit, remettre les pendules à l'heure, parce que le monde évolue, que les techniques changent, et que ce qui était vrai hier ne l'est plus forcément aujourd'hui. Comme le gros point faible de tous ces nouveaux outils, c'est l'autonomie, il vaut mieux savoir ce qu'on doit faire ou pas.

Au passage, l'application Juice Defender sur téléphones Androïd est rudement efficace pour prolonger l'autonomie de la batterie, et c'est de la pub gratuite, comme l'appli d'ailleurs !


(*) Revue mensuelle qui informe qu'à partir d'avril elle change de forme, d'intutulé et devient bimensuelle, à suivre donc...