30 juin 2015

Amazing grace

Voilà un air très connu, chanté par tous les chrétiens du monde (*), quelle que soit leur chapelle, et par les autres aussi qui, tous, la connaissent (au moins la musique). Mais d'où viennent cette mélodie et ces paroles ?

J'emprunte au Figaro un excellent article qui l'explique.

"Amazing grace est une des chansons les plus populaires du répertoire américain. Il en existe plus de 1100 enregistrements. C'est presque une institution, au même titre que la Déclaration d'indépendance ! Pourtant les paroles de ce chant sont nées au XVIIIe siècle en Angleterre sous la plume d'un pasteur anglican prénommé John Newton le 1er janvier 1773.

Autobiographiques, elles illustrent le chemin spirituel accompli par Newton (1725-1788) et sa «rédemption» aux mains de Dieu qui l'a «sauvé» de plusieurs périls. Enrôlé de force dans la marine à l'âge de dix-neuf ans en 1744, il devient impliqué dans la traite des esclaves. Peu concerné par la religion, sa vie bascule en 1748, lorsqu'il manque de périr dans une tempête au large de l'Irlande. L'homme se tourne vers Dieu et, six ans plus tard, abandonne la mer et le trafic d'esclaves, pour rentrer dans le clergé de l'Eglise anglicane. Vers la fin de sa vie, Newton sera un partisan de l'abolition de l'esclavage et soutiendra la campagne du député anglais William Wilberforce.

Pendant plusieurs décennies, Amazing grace n'a pas de mélodie attitrée. Il faudra attendre 1835 pour qu'un professeur de chant de Caroline du Sud, William Walker, publie l'air utilisé de nos jours, sans doute inspiré du folklore écossais ou irlandais.

Dans les Etats-Unis balbutiants, en plein revivalisme religieux, Amazing grace devient un hymne incontournable. Il est cité dans le classique "La case de l'Oncle Tom" de Harriet Beecher Stowe, avant de devenir le chant de ralliement des partisans de l'abolition de l'esclavage pour qui le titre symbolise la misère et les souffrances des esclaves. La popularité de la chanson devient encore plus grande quand éclate la guerre de Sécession."

Et elle l'est toujours puisque le président Obama l'a chantée lors de l'hommage aux victimes de la tuerie de Charleston. Ailleurs dans le monde, je crois que c'est surtout la musique qui est connue et appréciée, donc, merci monsieur Walker !


En voici une superbe interprétation .

(*) Une hymne chantée dans l'église catholique romaine reprend l'air en question pour une mélodie d'anamnèse, et j'ai entendu près de Kansas City cet air joué par le carillon d'une église un dimanche matin. L'image d'illustration représente la partition musicale du cantique, mais les paroles ne sont pas celles d'origine.

29 juin 2015

JOMO ??

Les vacances vont commencer pour beaucoup, soleil, plage, montagne, découvertes de pays étrangers, maison de famille, campagne paisible, villes nouvelles, etc.. A part quelques vêtements et autres maillots de bain, que trouve-t-on dans les bagages ? Tous ces outils qui permettent de continuer la vie sociale virtuelle que l'on pratique quotidiennement ! Quelques chiffres en vrac : 48% emportent leur ordinateur portable, 29% leur tablette, 9% utilisent leur smartphone pour surfer et lire leurs mails. Il n'y a que 4% d'irréductibles qui partent sans aucune de ces prothèses !

Donc, pour "rester en contact", il est impératif de trouver une connexion wi-fi sur le lieu de vacances (la 4g étant encore un rêve pour la France profonde). 81% des vacanciers l'exigent ! Il est loin le temps où un (très) grand hôtel de Marseille proposait à prix très élevé (en rapport avec le prix du reste ?), une connexion filaire dans les chambres. Aujourd'hui les hébergements mettent en exergue leur connexion wi-fi gratuite comme argument publicitaire, parce que c'est devenu aussi indispensable que l'eau courante et l'électricité. Rares sont ceux qui n'offrent rien, ou au mieux, une connexion du côté de la réception seulement. Et pas sûr que ceux-ci aient fait le bon choix.

Encore des chiffres : une fois arrivés sur le lieu de vacances, 19% surfent comme d'habitude, mais 76% réduisent toutefois leur usage, quand même... Pourtant, comment peut-on survivre sans aller voir ce qui se passe sur Facebook (ou sur Wikipédia, un autre réseau social fort animé), surveiller ses courriers, poster ses photos, discuter avec ses copains, etc ?

Les Américains qui nous devancent souvent et nous influencent toujours, ont créé un nouveau concept : le JOMO (Joy Of Missing Out), ce n'est pas une maladie, c'est juste le refus du besoin irrépressible de se connecter, où qu'on se trouve, et quoi que l'on ait d'autre à faire. Les adeptes de cette nouvelle secte se refusent (temporairement, faut pas pousser non plus) à consulter Twitter, Facebook ou similaire pendant une période donnée, le week-end ou le soir par exemple, pour parvenir à une forme de renoncement raisonné afin laisser du temps à la méditation, aux retrouvailles avec son conjoint, à l'observation de la nature...

Inhumain ? Insurmontable ? Irréalisable ? Peut-être bien !! Pour aider au sevrage, je peux vous indiquer quelques arpents vierges de toute pollution téléphonique ou wi-fique, où aucun réseau ne sévit, encore que, depuis ma dernière visite, certaines choses aient pu changer... Allez faire un tour au Yukon (*). D'abord, c'est un territoire magnifique, sauvage à souhait, et si peu peuplé que vous pouvez faire des kilomètres en ayant l'impression d'être seul sur Terre. Et surtout, téléphone et ordinateurs peuvent s'épuiser à capter un quelconque réseau, ils n'y parviendront pas !

(*) Je ne parle évidemment pas des deux "grandes" villes de l'endroit, Whitehorse et Dawson, où là, on peut facilement succomber, mais des étendues sauvages qui se trouvent en dehors. 




25 juin 2015

Et à partir du premier juillet 2015...


Conduire une automobile dans nos contrées est une nécessité, surtout pour ceux qui habitent la campagne et que l'âge n'autorise plus à faire de la bicyclette, mais ce n'est plus un plaisir ! Entre les limitations de vitesse plus ou moins sournoises qui font que même le plus sage des conducteurs n'est pas à l'abri d'un court 95 là où c'est limité à 90, les dos d'âne et autres chicanes qui ressemblent plus à des pièges (dangereux, au moins pour la colonne vertébrale..) qu'à des mesures de sécurité, et la densité de circulation qui oblige à une attention épuisante, c'est vraiment une corvée d'être obligé de prendre sa voiture pour aller ne serait-ce qu'acheter son pain au bourg voisin ! Ah s'il y avait des services de car ou de train comme autrefois.... Mais il ne faut pas rêver, l'argent récolté par l'Etat est important, l'automobiliste est rançonné de partout, donc, mettre des cars serait suicidaire pour les finances !

Une nouvelle volée de lois arrive dès le premier juillet. Si certaines sont salutaires, d'autres sont soit utopiques soit stupides. Voyons ça de plus près :

* L’interdiction de fumer en voiture avec des mineurs (68 € d'amende)

D'accord, mais il va falloir que le gendarme ait de bons yeux pour voir si l'occupant du véhicule est en train de fumer, et ensuite qu'il ait le temps de vérifier les dates de naissance des autres occupants.... Pendant ce temps, les voleurs pourront aller cambrioler, ils seront tranquilles !

* Interdiction de manger au volant (75 € d'amende)

Même remarque que ci-dessus, et qu'entends-on par manger ? Un bonbon, c'est de la nourriture ? Ou faut-il commencer à la barre chocolatée ou au sandwich ? De toutes façons, tout automobiliste qui doit changer ses vitesses a forcément déjà une main loin du volant, donc, pour manger, c'est pas facile. A réserver aux conducteurs de boîtes automatiques ??

* Interdiction au Kit Main Libre (135 € / 3 Points)

C'est sûr que la majorité des gens peut se passer de téléphoner en roulant, mais quid des taxis et autres professionnels ?

* Interdiction de fouiller dans la boite a gants en roulant.

Là, ça va vraiment être très facile à vérifier par le gendarme.... Soit une automobile roulant à 50 à l'heure dans un village, même sans avoir de vitres teintées (tiens, c'est pas interdit ça ??), comment va faire le pauvre pandore pour voir ce qu'il fait à l'intérieur de son habitacle ? Et comment le prouver ? En prenant une photo de l'intérieur ?? De toutes façons, tout individu normalement responsable ne va pas fourgonner dans la boîte à gants située côté passager tout en roulant ou alors c'est du même ordre qui celui qui rédige un SMS en conduisant, ce n'est pas le principe que je réfute, c'est son application. Donc, une loi non applicable est inutile.

*Ecouter de la musique trop fort (empêchant d'entendre la circulation) (75 € d'amende).

Ça c'est bien, surtout pour protéger la tranquillité des gens qui n'ont pas forcément envie d'entendre du rap à fond la caisse quand ils marchent sur un trottoir et qu'un fou de musique roule toutes vitres ouvertes (faut bien partager ses passions, et montrer qu'on a un autoradio puissant, non ?), mais, qu'entends-on par trop fort ?? On va munir les forces de l'ordre de détecteur de décibels ? Dans ce cas, ça pourra peut-être leur servir pour verbaliser les mobylettes hurlantes...

* Interdiction du port d’écouteurs, oreillettes ou casques audio en conduisant (135 € / 3 Points)

Pourquoi pas ? C'est logique, est-ce que ça s'applique aussi aux cyclistes et aux joggeurs qui eux non plus n'entendent rien d'extérieur quand ils ont leurs écouteurs vissés sur leurs oreilles, donc, n'entendent pas venir une voiture..

* Les conducteurs novices la limite autorisée passera donc à 0,2 g/l d'alcool dans le sang au lieu des 0,5 g/l en vigueur aujourd'hui.0,2g/l (135 euros et points)

Là, pour une fois, je suis 100% d'accord, pratiquant le 0% d'alcool quand je dois conduire, même pour aller à 3 kms, je crois que c'est une bonne habitude à prendre, même si c'est frustrant quand on arrose un plat délicieux au restaurant d'une... bouteille de Badoit !

* Se maquiller même à l'arrêt dans les bouchons (75 € d'amende)

Si on est à l'arrêt, je ne vois pas où est le mal ! Parce qu'on risque de redémarrer un quart de poil trop tard ? Mais celui qui est derrière aura déjà klaxonné depuis longtemps !!

* Regarder un écran non destiné à l'aide à la conduite (150 € d'amende / 3 Points)

Là, ça paraît tellement évident qu'on se demande pourquoi il faut une loi. Regarder un film en conduisant me semble totalement ahurissant, mais c'est vrai que je suis d'une autre époque...

Enfin, faut bien que les législateurs s'occupent et qu'ils soient persuadés d'avoir fait le maximum pour la sacro-sainte sécurité routière ! Mais comme on n'est toujours pas décidé à améliorer et à intensifier les transports en commun, pas plus qu'augmenter les effectifs de la gendarmerie (quand je pense à la minuscule poignée de gendarmes qui officient dans mon secteur...), tout ça me semble bien plus hypocrite ou démagogique, au choix, qu'efficace.

21 juin 2015

Nos chers petits

"... celles qui ont pour habitude de rapporter, avec des éclats de rire interminables, les mots de leurs chers petits, si comiques, soi-disant si spirituels ! Dire qu'elles n'ont jamais eu une âme charitable auprès d'elles pour leur faire observer que le mioche n'a jamais varié depuis que le monde est monde. Comment arriver à dresser la liste complète de toutes les incivilités, fautes d'éducation et de bon goût qui se produisent sans cesse à l'ombre de la maternité ?" (*)

De quand date ce texte ? De ... 1839 ! Il a plus de 150 ans, comme quoi, il n'y a rien de nouveau sous le soleil ! De tous temps, les mamans ont regardé leurs petits comme la huitième merveille du monde, même quand ils sont difficile à supporter par l'entourage.

Se poursuivre en poussant des cris de sioux entre les rayonnages de la bibliothèque municipale, ou piquer un sprint dans la nef d'une église pendant un office, ou encore pisser sur les parois d'un ascenseur en faisant des dessins parce que c'est rigolo, n'entraînent pas la moindre réprimande, au contraire, juste un petit sourire complice ou quelques réflexions du style "vous avez vu comme il est intelligent, il a trouvé ça tout seul" (pour le petit de l'ascenseur) ou encore "il faut bien qu'ils s'expriment, d'autant plus qu'ils sont tellement en avance sur leur âge" (pour les deux autres).

Dire que ces enfants sont mal élevés est une incongruité qui ne peut provenir que de gens qui n'en ont jamais élevé (si, mais sans doute pas avec les mêmes méthodes), ou de grincheux et de vieux c*** qui ne supportent rien et surtout pas la jeunesse !

De toutes façons, ce sont toujours les nôtres les mieux n'est-ce pas ? Comme disait une grand mère : "vous savez, ce n'est pas parce que c'est le mien mais... c'est le plus beau, intelligent, éveillé, etc. (rayez les mentions inutiles, ou laissez-les toutes..) ; ou une maman au retour de la crèche ; "la dame qui s'en occupe m'a dit que c'était de loin le plus intelligent de tous les petits qu'elle a en garde" (oui, elle le dit à toutes les mamans, ça leur fait tant plaisir..).

Comme quoi, depuis un siècle et demi, les enfants sont les idoles de leurs parents (et de leurs grands parents, encore plus peut-être..), et chaque parent est persuadé que le sien est bien mieux que celui des autres ! Mais n'est-ce pas fondamentalement normal et humain ?

Et les enfants particulièrement dissipés feront peut-être des adultes engoncés dans leurs principes, et très sévères avec leur progéniture, qui sait ?

(*) Phrase tirée du "Nouveau manuel complet de la bonne compagnie" de Mme Celnart, cité dans le livre "Histoire de la politesse" de Frédéric Rouvillois aux éditions Flammarion.

10 juin 2015

Ça vous tente ?

Premier dimanche de juin, sous un soleil de plomb, plus de 30° à l'ombre quand on réussissait à en trouver, à Carro, près de Martigues, dans les Bouches du Rhône, tous les gens du coin étaient venus se baigner ! Tous venus en voiture, évidemment (comment faire autrement ?), la route qui menait aux plages était bordée de véhicules stationnés, tandis que le village lui-même voyait ses parkings saturés.


Il n'était pas bien facile de trouver la place de sa serviette de bain, même en quittant le sable pour les rochers autour ; dans l'eau, il ne fallait pas trop écarter les bras sous peine de molester son voisin. Et encore, il n'y avait guère que des autochtones, gens de Marseille ou d'Aix, alors, on imagine ce que ce sera dans un mois, quand les vacanciers seront arrivés... C'est sûr que sur les plages normandes ou bretonnes, il y a moins d'affluence, mais il ne faut pas oublier sa petite laine.. Et son parapluie ?



Alors, ça vous tente ? Eh bien pas moi ! Une belle région, certes, mais trop chaude, trop remuante, trop peuplée, trop de voitures, trop de bruit ! Quel plaisir de retrouver sa verte campagne si paisible et si calme ! Mais il n'y a pas d'aussi beaux lauriers roses...


3 juin 2015

La fin du démarchage téléphonique non sollicité ?

Qui n'a jamais entendu une voix à l'accent indéterminé vous dire au téléphone : "Bonjour madame Untel, ravie de vous avoir en ligne, je suis Marie ou Clémence ou Léontine.. de la société XXX, partenaire EDF, ou spécialiste des termites, de l'humidité de l'air ou des mutuelles..". La suite ? Eh bien normalement on ne la connaît pas puisqu'on a déjà vigoureusement raccroché en disant à la dame que ça n'intéressait pas en termes plus ou moins fleuris selon son humeur.

Il paraît qu'on va bientôt avoir une parade. Adoptée en mars 2014, la loi Hamon, du nom de l’ancien ministre de la Consommation, prévoit de rendre effective une liste « anti-démarchage téléphonique ». Et le décret est (enfin) paru (voir le décret n° 2015-556 du 19 mai publié le 21 mai 2015 au JO). L’article L121-34 du Code de la consommation a donc en effet été modifié de telle sorte qu’il prévoit désormais que « le consommateur qui ne souhaite pas faire l’objet de prospection commerciale par voie téléphonique peut gratuitement s’inscrire sur une liste d’opposition au démarchage téléphonique » (*).

On ne pourra s'inscrire qu'à l'automne, faudra pas oublier.. En attendant, voilà deux petits trucs qui marchent ou pas, je n'en sais rien, mais ça ne coûte rien d'essayer.

1/ Si on ne souhaite pas engager la conversation avec l'interlocuteur, au risque de s'énerver bêtement, il suffit de décrocher, de dire "Un instant je vous prie" ou "Un moment SVP", et de poser son téléphone jusqu'à ce que l'appelant raccroche. Plus rapide ou pas que de dire "non merci, ça ne m'intéresse pas" et de raccrocher ?

2/ Dans le cas d'appels où, quand on décroche, il n'y a personne au bout du fil, qu'est-ce qu'on fait ? Il paraît que cette technique est utilisée par les robots pour déterminer le meilleur moment de la journée pour qu'un vendeur, humain, lui, appelle. Dans ce cas, une fois décroché, taper six ou sept fois sur le bouton #. Ça perturbe la machine, et élimine le numéro de leur système.. Vrai ?? Difficile à vérifier, mais facile à mettre en œuvre.

Gageons que les professionnels de la chose trouveront bon nombre de parades aux trucs ou même à la loi. Je crains qu'il y ait encore de pauvres employés sous-payés dans les pays émergents qui récolteront bien des insultes....

Au passage, c'est amusant cette expression "décrocher" alors qu'il y a bien longtemps qu'on ne décroche plus un combiné téléphonique de son support, puisqu'on appuie sur un bouton au pictogramme vert ! C'est comme traverser la rue dans les clous. Encore un peu de temps, et plus personne ne se souviendra pourquoi on dit ça !


(*) Source de cette information : Les Echos