29 juil. 2019

Nos chères têtes blondes

Quel grand verre !
11h à la messe du dimanche dans l'église d'un bourg de province. L'assemblée est fournie. Tout le monde se connaît, et avant l'office, on s'embrasse, on se donne des nouvelles, on se salue, on papote aussi... Et puis, tout le monde regagne son siège. Il ne s'écoule pas longtemps avant qu'un gosse, à qui sa mère a donné deux ou trois petites voitures pour l'occuper, ne les fasse rouler à grand bruit sur le prie-dieu en bois, tandis que deux gamins de 4 à 6 ans ne fassent tourner en bourrique leur grand père et leur grand mère qui ne parviennent pas à les maîtriser, c'est si drôle de crier en tapant les chaises, voyons... La grand mère se dévoue pour les séparer et en emmener un dehors, mais au même moment, un bébé se réveille et pousse des cris stridents à faire sortir du tombeau tous les damnés de la terre ! Sa maman se contente de le prendre dans ses bras, et l'intensité sonore diminue un peu, mais ne cesse pas pour autant.

Que faire, que dire ? Rien, les personnes gênées se taisent, n'osent pas protester et critiquer la mauvaise éducation donnée aux petits enfants (*), parce que ce n'est pas politiquement correct. Les anciens se disent que s'ils avaient eu l'idée de pousser un cri de sioux pendant un office religieux, ils n'en auraient pas poussé un second.... Tandis que d'autres arguent que l'église est vivante, que ça fait de l'animation au milieu de gens compassés, qu'il ne faut pas décourager les jeunes couples de venir à la messe, que les enfants sont l'avenir, etc...

Ce n'est pas qu'à l'église que l'on peut déplorer l'attitude de certains parents, dans les lieux publics, quels qu'ils soient aussi, mais il ne faut surtout pas contrarier les enfants, il faut les laisser s'exprimer, courir, sauter ! Ils dérangent les autres ? Eh bien, qu'ils s'en accommodent, on s'en fout des autres !

Une anecdote pour finir sur une note plus optimiste : toujours à l'église, pendant la messe, au moment de l'élévation, une petite fille, qui s'était tenue bien sagement et silencieusement à côté de sa grand mère, voit le curé soulever le calice, et s'écrie d'une voix forte qui résonne sous les voûtes : "Oh mamie, t'as vu le grand verre !". Je crois que même le Bon Dieu a rigolé !

(*) Les bébés, ce n'est pas pareil, c'est plus imprévisible, on peut juste se demander s'il est très judicieux de les emmener partout...

26 juil. 2019

Leves-vous, orages bien aimés

Quatre jours avec des températures dépassant par endroit les 40° le jour, à l'ombre, invivable, suivis d'un énorme orage, attendu, désiré, mais... Rafales de vent cassant les branches, jonchant les routes de feuilles, trombes d'eau qui dévalent les chemins, tornades locales emportant toitures et clôtures, arbres en travers des routes, et... Plus d'électricité évidemment.

On se dit, il est 19h, ça va revenir dans la soirée... Non, nuit dans l'ombre, et au matin, toujours pas de courant. On téléphone à EDF qui explique que la haute tension a été touchée, les fils se balançant dans le grand vent on fini par rompre leurs attaches, et que ça devrait quand même revenir vers 15h. Il explique aussi, avec beaucoup de patience et de gentillesse, faut le souligner, que de nombreuses communes alentour sont impactées, et qu'il y a 20.000 foyers privés de courant.

15h30, second coup de fil, un autre employé, toujours aussi aimable, dit qu'il a bon espoir pour 18h, mais que les problèmes sont nombreux et complexes.

18h30, troisième coup de fil, là, on nous dit que tout devrait être rentré dans l'ordre pour 19h30 et au plus tard 20h30, mais que si les travaux n'étaient pas achevés, ENEDIS (oui, je dis toujours EDF, par habitude), ne laisserait pas ses clients une nuit supplémentaire sans lumière, et qu'ils mettraient des groupes électrogènes en action.

19h50, le miracle se produit, une lampe s'allume, le téléphone sans fil émet un bip sympathique, et, on recommence à vivre plus confortablement !

Parce que, sans courant électrique, de nos jours, on est totalement paralysé : pas possible de cuire ou de réchauffer quoi que ce soit pour peu qu'on n'ait pas le gaz, pas d'éclairage, pas de cafetière, pas d'eau chaude pour se laver, congélateurs dont il faut vider et perdre le contenu, pas de téléphone, sauf si on a conservé un vieux récepteur d'antan, les téléphones sans fil ayant besoin de courant pour fonctionner, pas de portable pour peu qu'il soit déchargé, pas d'internet évidemment... Et des risques de manque d'eau, parce que les pompes qui alimentent les châteaux d'eau ne fonctionnent plus.

Ces longues coupures ne sont pas, heureusement, très fréquentes, mais elles touchent en priorité les habitats ruraux, les villes étant épargnées, j'ignore pourquoi. Mais une fois de plus, ce sont les campagnards qui trinquent, à croire que le calme et les petits oiseaux sont un privilège qui se paye cher.

Au soir de ce 26 juillet de sinistre mémoire, on pense à ceux qui n'ont plus de toit, ceux qui ont un arbre en travers de leur maison, ceux qui ont perdu leur récolte sous la grêle, et on se dit, à la lumière d'une ampoule électrique, devant son écran d'ordinateur, que s'il y a des gens favorisés par leur emplacement, il y a aussi bien pire que soi !

P.S. : un grand merci, aux employés d'ENEDIS, sur diverses plateformes (Lille et Paris en ce qui nous concerne), pour leur patience, leur disponibilité, et leur amabilité.

17 juil. 2019

14 juillet - 15 août

La période creuse par excellence, en dehors, évidemment, des zones touristiques, durant laquelle tout est différent. Déjà, il y a plus de places de stationnement disponibles, et moins de circulation, par contre, il faut faire plus de trajet pour trouver du pain !

Pas mal de commerces sont fermés, pas tous aux mêmes dates, ce qui fait qu'on ne sait plus qui est dispo ou pas ; il y a de nouvelles têtes à la messe du dimanche, et les servants d'autel sont rares ; on croise des papys au supermarché, tenant le petit fils par la main, sans doute que mamie les a envoyés faire les courses pour être un peu tranquille dans la cuisine ; il y a des cyclistes équipés mieux qu'Alaphilippe qui profitent de la fraîcheur matinale pour entretenir leur forme physique ; on discute sur les trottoirs des vacances passées ou à venir, des projets, des enfants et des petits enfants, on prend son temps..

De toutes façons, le médecin est en vacances, les services administratifs tournent au ralenti, toute démarche est remise, tout rendez-vous est reporté.. à la rentrée, alors, il est inutile de se bousculer, tant vaut profiter de cet intermède de calme et de sérénité, où le plus gros du boulot consiste à allumer la télé pour regarder passer le Tour de France en contemplant les splendides paysages traversés.

Après le 15 août, tout change, les écoliers et leurs parents voient arriver la rentrée à grands pas, les entreprises reprennent leur pleine carburation, les rendez-vous s'empilent sur les agendas, les jours raccourcissent, et les retraités, déchargés des petits enfants, et fuyant le tourisme de masse, se préparent à aller voir la mer, la montagne, ou le bout du monde !

16 juil. 2019

Jeter un livre ?

JAMAIS ! Même le plus éculé des livres de poche bien froissé, non, je ne peux pas, je ne peux pas le mettre à la poubelle, c'est comme du pain, c'est vital un livre, ça se respecte. Et pourtant, quand la maison est remplie, que faire ? Donner les plus récents à la bibliothèque locale, si elle les veut, mais les autres, les vieux, les pas beaux ? Faire une foire à tout ?? Je n'ai pas encore trouvé la solution...

Pourtant, il y a des livres qui ne méritent pas tant d'égards, des torchons, achetés par hasard et qui n'ont strictement aucune valeur littéraire ou documentaire. J'ai un titre en tête, que je ne donnerai pas, inutile de faire de la publicité à un auteur qui n'aurait jamais du écrire ce livre : un ramassis d'inepties qui se veulent drôles, un humour poussif au raz des pâquerettes, des jeux de mots pires que ceux de l'Almanach Vermot, vraiment rien, rien, rien à en tirer. Celui-là, même s'il est tout neuf, de l'année en plus, ira directement à la poubelle parce qu'il est une offense à ses semblables ! Ça pourrait plaire à d'autres ? Peut-être, mais ce serait une forme de mépris de le penser !!

On se demande comment on peut publier des absurdités pareilles, mais parce qu'il y a des gens qui les achètent, n'est-ce pas ?? La preuve....

Si celui-là a rejoint rapidos le recyclage, il y en a d'autres que l'on retrouve, à la faveur d'une recherche ou d'un rangement, que l'on ressort avec l'impression de retrouver un vieil ami, et dans lequel on se replonge avec ravissement. Et que dire du passage dans une librairie, même la modeste boutique du village voisin : on regarde, on suppute, on lit le résumé, on repose parce que ce n'est pas raisonnable, ce n'est pas donné un livre, on tombe sur un autre, on craque... Je ne vous cause pas de ces lieux de perdition comme la Procure ou la FNAC, là, c'est la tentation permanente devant toutes les étagères, et il est plus fort que moi celui qui ne craque pas.

En fait, j'utilise très peu les livres électroniques, seulement en déplacement, parce que je crois que j'aime par dessus tout toucher le papier et le carton d'un livre, ouvrir lentement la première page, chercher un signet pour l'insérer au fur et à mesure de la progression de la lecture, s'enfoncer dans mon fauteuil et... Partir ailleurs. Par contre, les e-books sont indispensables pour reprendre les vieux classiques qui ont été perdus ou oubliés, Maupassant, Maurice Leblanc, Gaston Leroux ou encore les Contes de La Fontaine et Alphonse Daudet.

"Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé " - Montesquieu

Tiens, et si je relisais les Lettres Persanes ?

15 juil. 2019

Faut c'qui faut !


Les grands palaces parisiens rivalisent d'imagination pour attirer leur richissime clientèle. Dépassés les tableaux de maîtres et meubles d'époque dans les chambres, les concierges attitrés, les limousines à disposition (avec chauffeur of course), place à la campagne..

On profite de toits plats ou en terrasse pour aménager, au niveau des suites de 300m2 au minimum, des jardins avec fleurs, arbres (oui, en pot), coin barbecue, tables et meubles d'extérieur, et même jardin potager pour pouvoir cueillir la tomate qui manquait, ou la feuille de menthe pour parfumer son thé. Il y en a même un qui a aménagé un poulailler où s'ébattent trois poules bien propres sur elles. Le tout évidemment avec une vue imprenable (et pour cause..) sur les monuments de Paris, loin du tumulte de la ville. Un des concepteurs précise qu'il a voulu que la clientèle étrangère découvre un peu la campagne française, en toute liberté (je cite).

Heureusement qu'il a précisé "un peu", parce qu'il n'y a pas de boue sur la terrasse, pas de coq qui chante au petit matin (voire en pleine nuit, ces volatiles confondant souvent le soleil avec l'éclairage public), pas d'odeur de fumier qui vous chatouille les narines, pas d'orties ou autres bestioles venimeuses. Les riches étrangers pourront, en rentrant au pays, raconter que la campagne française, ils connaissent eux ! On se marre...

Donc, voilà ce qui nous est proposé (enfin, quand je dis nous...) : voilà une suite de 430m2, avec 4 chambres, et 2 salons, agrémentée d'un jardin de 230m2, avec coin repas (enfin, un grand coin), des fleurs, une pergola, etc... Pour la modique somme de 32.000 euros pour la nuit.. C'est donné, non ? Surtout que, comble de la générosité, on vous offre un dîner servi... Dans le jardin ! J'ai autre chose à vous proposer : un appartement de 650m2 dont 295m2 de terrasses, avec immenses bacs remplis de végétation originale, dallage somptueux, meubles de luxe, et pas cher tout ça, 25.000 euros la nuit seulement !

Le directeur de l'un de ces établissements se targue d'avoir une démarche tout à fait écologique en végétalisant ainsi les toits, et même d'avoir créé un emploi de jardinier pour s'occuper de tout ça.

Question : combien de temps le jardinier doit-il travailler pour s'offrir une nuit dans cet hôtel ?

7 juil. 2019

Fait chaud même là-bas !

32° à Anchorage en Alaska ! Un scoop que presse et réseau sociaux s'échangent avec ardeur ! Un scoop vraiment ? Oui, parce qu'Anchorage est au bord de la mer, et que les températures y sont beaucoup moins contrastées que dans le reste de l'état. On n'avait pas vu ça depuis longtemps, paraît-il. C'est certainement vrai. Mais j'ai l'expérience personnelle d'avoir eu 32° aussi à Fairbanks un mois de juillet, la première fois que je suis allée en Alaska, ainsi qu'à Glenallen au sud-est de Fairbanks, alors qu'à la même date, il ne faisait que 17° à Paris (*). Fairbanks est beaucoup plus continental à 400kms de la mer (et d'Anchorage), quasiment au milieu de l'état, donc, il y fait nettement plus froid en hiver, et forcément plus chaud en été !

Mais il y a eu pire ! 37,2°C (99 Farenheit) le 28 juillet 1919 à Fairbanks, et plus récemment, le 5 août 1994, 34°C. Sans doute qu'aux mêmes dates, il y avait environ 5° de moins à Anchorage ou à Valdez, aidés par la mer, comme l'est, plus près de chez nous, Cherbourg, où il ne fait jamais froid ni jamais chaud.

Réchauffement climatique, évidemment, même s'il faut raison garder : en effet, des signes bien plus inquiétants sont observés dans ce pays, par exemple, la fonte du permafrost qui entraîne des problèmes difficiles aux populations locales, c'est bien plus grave qu'une température élevée, mais pas si rare que ça en fait, dans la plus grande ville de l'état de l'Alaska.

Faudra voir, avec le temps si les températures locales continuent à monter de plus en plus régulièrement, au détriment du permafrost justement, ou des glaciers (**), mais... En avons-nous le temps ?

(*) Ce qui m'a fait me demander, à moi qui n'aime pas la chaleur, pourquoi j'avais fait 10.000 kms pour avoir aussi chaud !
(**) Je suis allée deux fois en Alaska, en 2002 et en 2009, à la même période de l'année, et j'ai vu la différence du glacier Portage, non loin d'Anchorage, qui, en sept ans, avait beaucoup perdu de glace flottante et de surface. Il paraît qu'il recule depuis un siècle, mais, même s'il avance régulièrement, la fonte des glace est plus rapide que son avancée.


En moyenne, sur Mars, -53°, mais en été, il peut faire 27° à l'équateur.... On ne sait vraiment plus où aller pour trouver de la fraîcheur !